Un document californien paru déjà en France fin septembre 2018
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Ce que révèle l’étude de Santé publique France
Une étude publiée par Santé publique France apporte de nouvelles statistiques sur le temps d’exposition aux écrans des enfants âgés de 2 à 5 ans et demi. Un temps qui dépasse les recommandations scientifiques et qui présente des risques cognitifs, alerte l’agence de santé.
Nous passons beaucoup de temps devant les écrans, que ce soit ceux de nos téléphones, de nos ordinateurs ou de la télévision. Mais qu’en est-il des jeunes enfants ? C’est le sujet d’une étude* publiée par Santé publique France ce mercredi 12 avril 2023. Si diverses enquêtes transversales ont déjà constaté que le temps passé devant les écrans par les enfants français a augmenté ces dernières années, celle-ci « décrit pour la première fois à l’échelle nationale et de façon longitudinale » celui des jeunes enfants, souligne l’Agence nationale de santé publique.
L’objectif étant de donner « les temps d’écran chez les enfants de 2 à 5 ans et demi de l’étude Elfe, une cohorte de naissances représentative des naissances en 2011 en France métropolitaine ». L’analyse en fonction de l’âge, du type d’écran et des caractéristiques sociodémographiques vise à permettre « de mieux cibler les familles et les contextes où ce temps excède les recommandations ». Mais que montre cette étude ?
Un temps d’écran accru…
D’abord, elle donne l’évolution de l’exposition aux écrans de ces jeunes enfants entre 2013 et 2017. Plus précisément, les résultats indiquent – « après pondération des données » – des temps d’écran quotidiens moyens (avec un intervalle de confiance placé à 95 %) de 56 min chez les enfants de 2 ans ; de 1 h 20 chez ceux de 3 ans et demi ; et de 1 h 34 chez ceux de 5 ans et demi. De plus, les chiffres démontrent « une persistance individuelle de l’utilisation au cours du temps », ajoutent les chercheurs.
En ce qui concerne le support, la télévision reste l’écran principal visionné par les jeunes enfants, « bien que sa part diminue avec l’âge, à mesure que les enfants s’initient à d’autres types d’écrans à partir de 3 ans et demi », détaille l’étude.
Ainsi, ce temps d’exposition aux écrans « augmente régulièrement avec l’âge, avec une persistance importante du comportement chez chaque enfant, confortant la nécessité d’une prévention précoce », conclut le rapport scientifique.
Les auteurs reconnaissent quelques limites à leur étude, notamment le fait que les mesures de temps d’écran sont des données déclaratives. « Il est difficile de présager de l’évolution récente des usages chez les enfants de moins de 6 ans », écrivent-ils. Les écrans portables comme le smartphone et la tablette s’étant fortement développés durant la décennie 2010, « on pourrait s’attendre à une augmentation du temps d’écran, mais ce serait ignorer que les messages de prévention à l’intention des jeunes enfants se sont eux aussi multipliés sur cette période ».
…qui dépasse les recommandations
D’emblée, les scientifiques rappellent que diverses agences et organismes scientifiques, en France comme à l’international, ont émis de nombreuses recommandations en matière d’usages des écrans par les enfants.
Par exemple, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de ne pas exposer les enfants de moins de 2 ans aux écrans, puis de limiter le temps à 1 h par jour entre 2 et 5 ans, relèvent les chercheurs. En France, la limite d’âge « sans écran » a tendance à être fixée à 3 ans, sous l’impulsion, entre autres, de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom, ex-CSA).
L’étude indique aussi que depuis 2019, le Haut Conseil de la santé publique et l’Académie nationale de médecine recommandent de ne pas exposer les enfants de moins de 3 ans aux écrans, « si certaines conditions ne sont pas réunies (présence d’un adulte, interactivité) ». De son côté, Santé publique France, par l’intermédiaire du Plan national nutrition santé, tout comme l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation de l’environnement et du travail (Anses), fixe l’âge limite à 2 ans.
Or, d’après ses conclusions, l’étude montre que les « temps d’écran moyens excèdent les recommandations (pas d’écran avant 2 ou 3 ans, maximum 1 h ensuite), et une part non négligeable (de 11 à 26 % selon l’âge) des enfants passe plus de 2 h par jour devant ».
Des disparités sociales et géographiques
L’étude scientifique met également en avant des disparités, au regard de différents facteurs, et notamment en fonction de la région d’habitation de la famille, son origine, le niveau d’études de la mère et le sexe de l’enfant. Une approche utile pour ajuster « les mesures de prévention d’un usage excessif des écrans chez le jeune enfant ». Et en effet, « des différences importantes de temps d’écran selon la région de résidence, le statut social et l’histoire migratoire sont observées ».
D’une part, selon les caractéristiques socioprofessionnelles. Plus les enfants ont des grands-parents nés à l’étranger, plus leur temps d’écran moyen est élevé, avec un temps supérieur d’environ 30 min chez les enfants ayant trois ou quatre grands-parents nés à l’étranger par rapport à ceux ayant quatre grands-parents nés en France. « Dans l’ensemble, les temps d’écran étaient plus élevés chez les familles ayant des origines immigrées, ou un niveau d’études de la mère faible », explique l’étude.
Concernant cette dernière variable, l’étude observe « un gradient net ». Les enfants dont la mère a un niveau collège passent 45 min (à 2 ans) à 1 h 15 (à 5,5 ans) de plus devant des écrans que les enfants dont la mère a un niveau d’études supérieur ou égal à bac +5.
D’autre part, selon des facteurs géographiques, puisque « des disparités régionales étaient aussi observées ». Par exemple, de manière générale, le temps d’écran quotidien était plus faible en Bretagne (41 min, 58 min et 1 h 16 respectivement à 2, 3,5 et 5,5 ans) et plus élevé dans les Hauts-de-France (1 h 04, 1 h 24 et 1 h 43, respectivement).
Par ailleurs, « si aucune différence entre garçons et filles n’était observée à 2 ans, les garçons utilisaient les écrans 10 min de plus que les filles à 5 ans et demi ».
Des risques cognitifs associés
Quels sont les risques ? « Des effets délétères de l’usage d’écran dans l’enfance et la petite enfance ont été mis en évidence dans la littérature », rappelle l’étude dans un rapide état de la recherche en introduction, mobilisant des travaux menés ces dernières années, par exemple ceux de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) ou de l’Anses. « Des études font notamment état d’un risque accru de surpoids et d’obésité, et de difficultés dans le développement du langage et du développement cognitif associés à l’usage des écrans ».
À ce propos, une précédente étude réalisée par Santé publique France parue en janvier 2020 s’intéressait aux liens entre exposition aux écrans et troubles primaires du langage. Elle pointait notamment que les jeunes enfants exposés aux écrans le matin avant l’école et qui discutent rarement, voire jamais, avec leurs parents des contenus qu’ils y voient ont 6 fois plus de risques de développer des troubles primaires du langage, notait le site vie-publique.fr.
Des difficultés qui peuvent nécessiter le suivi par des orthophonistes, dont certains s’inquiètent depuis quelque temps déjà. Des professionnels de la santé infantile se préoccupaient de l’explosion des troubles cognitifs chez les plus petits dans une tribune, intitulée « Exposition aux écrans : “Qui défend-on, les enfants ou l’industrie du numérique ?” », publiée dans Le Monde en janvier 2019.
Cependant, l’étude parue ce mercredi mentionne aussi des solutions – du moins des alternatives – positives, en soulignant « l’importance des contenus visionnés par les enfants et du contexte ». Par exemple, « les programmes éducatifs conçus spécifiquement pour les enfants, ainsi que le fait de discuter avec les parents de ce qui a été visionné peuvent avoir en effet un impact bénéfique pour le développement du langage », expliquent les chercheurs. Le mieux restant, sans doute, de s’en tenir aux recommandations.
*L’étude est parue dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire n° 6 publié par Santé publique France ce mercredi 12 avril 2023. Nommée « Temps d’écran de 2 à 5 ans et demi chez les enfants de la cohorte nationale Elfe », elle a été menée en collaboration. L’enquête s’inscrit dans le cadre de l’étude Elfe, portée par l’Institut national d’études démographiques (Ined) et l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). L’étude Elfe est soutenue par un ensemble de ministères et d’institutions publiques. Elle intègre plus de 18 000 enfants nés en 2011, suivis pour une durée de 20 ans.
Par souci de transparence, la méthodologie scientifique (protocole de l’étude, date et méthode de collecte des données, variables sociodémographiques, analyse statistique…) ainsi d’autres informations sur l’enquête (scientifiques ayant participé, références bibliographiques, déclarations des liens d’intérêt des auteurs, sources de financement…) sont décrits précisément dans le document.
Ouest France
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Commentaire
On l’a déjà dit depuis longtemps !!!
Ces installations d’antennes 5G et ce monde qui en découle sont un des plus grands scandales de l’époque. Mais, on fera comme avec le tabac, l’amiante, les pesticides : on nie d’abord, on est ensuite confronté avec la réalité … mais les dégâts sont déjà faits et sont incommensurables !
D’ailleurs, cela n’affole personne … surtout pas de nombreux élus !
On peut voir les dégâts chez les jeunes. C’est ce qu’a détaillé Fabien LEBRUN (auteur du livre « on achève bien les enfants ») lorsqu’il est venu dans la région les 3-4-5 mars.
Allô Maman Bobo !
Quelle est la responsabilité du maire qui autorise une installation d’antenne 5G qui générerait des risques ?