Champs électromagnétiques artificiels

Quel impact potentiel sur notre santé ? De la présomption d’innocence à l’évidence scientifique.

Un gros travail de recherche de Maylis Poncet, docteur en médecine, membre de l’AIMSIB :

https://www.aimsib.org/

Commentaire sous forme de préambule

Iil y a suffisamment d’infos dans ces documents….. Lle problème actuel tient au fait que ce sont les grandes entreprises qui font désormais la loi ; tant que le droit protégera les plus riches et les plus forts, nous souffrirons.

il nous faut une révolution avant qu’ils aient eu notre peau entre la déliquescence du système de soins, l’interdiction de médicaments qui soignent pour le corona ou d’autres maladies, les effets secondaires graves de la vax corona, des pesticides des métaux lourds ou des ondes

Nous avons assez d’éléments pour mener nos dirigeants en prison… il faut trouver une force qui les mettra en prison…

Tout est frelaté, tout est faux et au service des 3000 ultrariches mondiaux ; chacun doit résister comme il peut au « nouvel ordre mondial »

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Le document complet

MaylisPoncet_Revue littérature CEM_avril 2020

Extraits

En ce début d’année 2020, il apparaît que nous ne pouvons plus ignorer la réalité de l’impact sanitaire des champs électromagnétiques artificiels auxquels nous sommes soumis, y compris aux niveaux d’exposition actuels. C’est un sujet controversé car il soulève d’énormes enjeux économiques et sociétaux et car il est complexe à appréhender. Les preuves épidémiologiques en faveur d’un lien de causalité avec certaines pathologies comme les cancers, maladies neurodégénératives, infertilité et troubles neuropsychiques (dépression, insomnie, fatigue…) sont suffisantes pour revoir les normes actuelles d’exposition collective. Ces normes reposent sur des recommandations vieilles de 20 ans et ne tiennent donc pas compte des données scientifiques accumulées depuis. L’hypothèse la plus vraisemblable du mécanisme biologique à l’origine de la nocivité des pollutions électromagnétiques est bien décrite dans la littérature. Ce mécanisme consiste en la perturbation des canaux calciques dépendants du voltage présents dans notre corps, notamment notre cerveau. Cette perturbation pourrait expliquer comment les champs électromagnétiques sont à l’origine d’un stress oxydatif et nitrosatif pouvant induire une génotoxicité, une neurotoxicité, une altération du sperme. La perturbation des canaux calciques dépendants du voltage pourrait aussi interagir avec nos neurotransmetteurs et participer à la genèse de troubles neuropsychiques. Ce document a pour objectif de contribuer à faire évoluer les connaissances des professionnels de santé sur le sujet. Ceci, afin de les sensibiliser à l’intérêt de promouvoir une hygiène électromagnétique auprès de leurs patients. Ce document présente aussi des pistes de réflexion concernant l’hygiène électromagnétique qui pourrait être conseillée. En termes de santé publique, il devient urgent que les normes d’exposition collective soient révisées, comme le demandent plusieurs instances publiques (Anses, Parlement Européen). Dans cette attente, il appartient à chacun de devenir acteur de son environnement électromagnétique et d’agir dans le sens de la prévention individuelle et collective.

SOMMAIRE

RÉSUMÉ

INTRODUCTION

I CONTEXTE ET METHODOLOGIE DE TRAVAIL

QU’EST-CE QU’UN CHAMP ELECTROMAGNETIQUE (CEM) ?

METHODOLOGIE DE TRAVAIL

PRINCIPALES PATHOLOGIES EN LIEN AVEC LES CEM

CANCERS

Leucémies de l’enfant et champs électromagnétiques basses fréquences (CEM BF)

Cancer du sein et champs électromagnétiques basses et hautes fréquences

Tumeurs cérébrales et champs électromagnétiques hautes fréquences (CEM HF)

MALADIES NEURODEGENERATIVES

Maladie d’Alzheimer et CEM BF

Sclérose latérale amyotrophique et CEM BF

Maladies neurodégénératives et CEM HF

INFERTILITE

Etudes montrant un lien entre anomalies du sperme et exposition aux CEM du téléphone portable et du Wifi

Infertilité féminine et CEM BF/HF

SYMPTOMES NEUROPSYCHIQUES ET CEM HF

« Syndrome des micro-ondes » et CEM HF

Céphalées et utilisation du téléphone portable

Troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité de l’enfant et exposition au téléphone portable Activité cérébrale et exposition au téléphone portable

III. MECANISMES PHYSIOPATHOLOGIQUES DE LA NOCIVITE DES CEM ARTIFICIELS SUR NOS CELLULES

RAPPELS SUR LE STRESS OXYDATIF/NITROSATIF

Qu’est-ce que le stress oxydatif ?

Comment un excès de stress oxydatif participe à la genèse de maladies

ETUDES MONTRANT QUE LES CEM INDUISENT UN STRESS OXYDATIF (NITROSATIF) CELLULAIRE

ORIGINE DU STRESS OXYDATIF INDUIT PAR LES CEM

Dérégulation des canaux calciques dépendants du voltage

Dysfonctionnement mitochondrial

Impact des CEM sur la liaison hydrogène de l’ADN

EFFETS NEUROPSYCHIQUES DE LA DEREGULATION DES VGCC

IMPACT DES CEM SUR LA BARRIERE HEMATO-ENCEPHALIQUE

DISCUSSION

DE LA NOCIVITE DES CEM, DE L’OBSOLESCENCE DE LA NORME ET DE L’UTILITE D’UNE HYGIENE ELECTROMAGNETIQUE

L’impact des CEM artificiels sur notre santé est réel et sous-estimé

Les normes d’exposition en vigueur sont obsolètes

Les médecins pourraient prendre en compte ces réalités dans leur exercice

COMMENT INTEGRER LA NOCIVITE POTENTIELLE DES CEM DANS NOTRE EXERCICE ?

Quels patients pourraient être ciblés ?

L’hygiène électromagnétique qui pourrait être proposée

Risque de résistance du patient ?

  1. PRINCIPALES PATHOLOGIES EN LIEN AVEC LES CEM

Cancers

Leucémies de l’enfant et champs électromagnétiques basses fréquences (CEM BF)

La leucémie est le cancer le plus fréquent de l’enfant, avec un pic entre 1 et 5 ans. Son incidence est en augmentation. Concernant l’exposition aux CEM BF qui ont une composante électrique et magnétique, les explorations ont porté sur l’évaluation de l’intensité des champs magnétiques auxquels les enfants sont soumis dans leur quotidien et sa corrélation avec le risque de développer une leucémie.

Le champ magnétique généré par une ligne haute tension de 380 kV à pleine charge peut atteindre 10 milli Gauss (mG) soit 1 microTesla (μT) à la distance de 60 à 80 m de la ligne ; cette distance est de 40 à 55 m pour une ligne 220 kV. La valeur limite d’exposition du public à ne pas dépasser est de 100 μT.

La très récente revue de David O. Carpenter sur le lien entre CEM BF et cancers permet une vue d’ensemble exhaustive du lien statistique entre leucémies de l’enfant et CEM BF.

D’après cette revue, quatre méta-analyses publiées entre 1998 et 2000 montraient déjà un lien statistiquement significatif entre un surrisque de leucémie infantile et des expositions résidentielles élevées avec des

Odds ratio (OR) de 1,5 à 2. La méta-analyse de 2000 d’Ahlbom et al. retrouve notamment un OR de 2 avec un intervalle de confiance à 95% (IC) de [1,27-3,13] pour des expositions supérieures ou égales à 4 mG/0,4 μT ou plus. Cela signifie qu’un enfant soumis à des champs magnétiques de 0,4μT ou plus dans son foyer a en moyenne 2 fois plus de risque d’avoir une leucémie qu’un enfant n’étant pas soumis à ce champ. Un Odds ratio de 1 correspond à l’absence de surrisque, à savoir un risque de maladie équivalent à celui de la population générale.

Depuis l’an 2000, une méta-analyse et deux analyses de pool ont été publiées sur le sujet. L’analyse poolée de Schüz et al.retrouve un surrisque de leucémie infantile en lien avec l’exposition nocturne aux champs magnétiques.

Elle retrouve un OR de 1,93 [1,11-3,35] pour les enfants exposés à des champs supérieurs ou égaux à 0,4 μT par rapport aux enfants exposés à des champs de moins de 0,1 μT. Cette analyse poolée est très intéressante car elle montre un effet dose-réponse avec des OR observés croissants selon l’intensité de l’exposition, à savoir 1,11 [0,91, 1,36] pour une exposition entre 0,1 et 0,2 μT, 1,37 [0,99, 1,90] pour une exposition entre 0,2 et 0,4 μT (1,93 significatif pour une exposition supérieure ou égale à 0,4 μT). L’effet doseréponse est un argument en faveur de la causalité du lien statistique entre champs magnétiques et surrisque de leucémie infantile.

L’analyse poolée de Kheifets et al. montre un surrisque non significatif avec un OR de 1,46 (IC 95% [0,8-2,68]) pour des expositions résidentielles supérieures ou égales à 0,4 μT.

La méta-analyse de Zhao et al.est la plus récente : elle date de 2014. Elle retrouve un OR de 1,57 [1,03-2,40] pour les enfants exposés à des champs supérieurs ou égaux à 0,4 μT par rapport aux enfants exposés à des champs de moins de 0,1 μT. En analysant uniquement le surrisque de leucémie aigüe lymphoblastique, leucémie de l’enfant la plus fréquente, l’OR passe à 2,43 [1,30-4,55].

Bref, il apparaît que les données épidémiologiques de haut niveau de preuve

sont actuellement suffisamment consistantes pour conclure à la réalité du lien épidémiologique entre surrisque de leucémie infantile et exposition résidentielle à un champ magnétique supérieur ou égal à 0,4 μT, notamment du fait de la proximité d’une ligne haute tension. En pratique, ce champ magnétique est très inférieur à celui de la Terre mais il est variable dans le temps et il reflète le plus souvent une exposition à une ligne haute tension qui génère parallèlement de forts champs électriques selon la distance de la ligne : environ 4000 V/m sous une ligne 400 000 V, 1000 V/m à 30m de la ligne et 40

V/m à 100 m de la ligne. En 2013, l’Anses a été saisie par les ministères de la santé, du travail et de l’environnement pour la réalisation d’une expertise relative aux CEM BF. Elle a rendu son avis le 5 avril 2019.

Elle conclut à « un effet possible de l’exposition aux champs électromagnétiques basses fréquences sur la leucémie infantile ».

Elle recommande de « ne plus augmenter, par précaution, le nombre de personnes sensibles exposées autour des lignes de transport d’électricité à très haute tension et de limiter les expositions ».

Cancer du sein et champs électromagnétiques basses et hautes fréquences

L’incidence du cancer du sein est en augmentation non pas seulement du fait de l’effet du vieillissement de la population ni du dépistage. C’est le cancer le plus fréquent chez la femme. Aussi, un surrisque de cancer, même faible, est-il susceptible de se traduire par une augmentation notable du nombre de malades.

Cinq méta-analyses ont étudié le lien entre une exposition aux CEM BF et le risque de cancer du sein chez la femme. Cette exposition est hétérogène : il s’agit, soit d’une exposition professionnelle (travail dans le milieu de l’électricité, matrice emploi-exposition), soit domestique (vie à proximité d’une ligne haute tension, utilisation de couvertures électriques chauffantes qui induisent un fort champ électrique). Trois d’entre elles montrent un surrisque statistiquement significatif, une montre un surrisque non significatif tandis qu’une ne montre pas de surrisque. La méta-analyse de Erren retrouve un risque relatif (RR) de 1,12 [1,09-1,15], soit un surrisque faible (16).

La méta-analyse de Chen et al. Portant sur 15 études cas-témoins retrouve un OR de 0,988 [0,898-1,088], soit une absence de surrisque. Les auteurs ne concluent pas à l’absence définitive d’un lien entre le cancer du sein et l’exposition aux CEM BF compte tenu de l’hétérogénéité des mesures d’exposition et de la possibilité de biais dans la sélection des témoins. En effet, les études considèrent l’exposition professionnelle liée au type de travail ou l’utilisation de couvertures électriques (fort champ électrique induit), ou la mesure de champ magnétique au foyer, influencée entre autres, par la présence d’une ligne haute tension à proximité.

La méta-analyse d’un autre auteur nommé Chen lui aussi, et de son équipe, porte sur 23 études et retrouve un surrisque global de 1,07 [1,02-1,13] de cancer du sein chez les femmes exposées aux CEM BF par rapport à celles non exposées. Cette méta-analyse retrouve un risque plus élevé en cas d’exposition aux CEM BF pour les cancers présentant des récepteurs aux oestrogènes (OR =1,11 [1,03,1,2]) et les cancers chez les femmes non ménopausées (OR = 1,11 [1-1,2], c’est bien le même OR !) mais ce risque est à la limite de la significativité. Les auteurs évoquent que cette association statistique est possiblement sous-estimée du fait de l’hétérogénéité de l’évaluation de l’exposition et/ou du fait d’un biais de méthodologie.

En 2014, Zhao et al. conduisent une métaanalyse sur 16 études cas-témoins et retrouvent un OR global à 1,10 [1,01-1,2] et un OR à 1,25 [1,05-1,49] pour les femmes non ménopausées. Soit un surrisque global superposable à celui de l’analyse de 2013 faite par Chen et al (19).

La dernière méta-analyse incluant 23 études cas-témoins sur le cancer du sein et conduite par Zhang et al. retrouve aussi des résultats proches : OR à 1,07 [1-1,15] non significatif mais OR à 1,23 [1,01-1,49] chez les femmes non ménopausées (20).

Bref, si on considère l’ensemble des méta-analyses, le surrisque de cancer du sein en lien avec une exposition aux CEM BF paraît vraisemblable. Une majorité d’auteurs expliquent que l’hétérogénéité des mesures d’exposition conduit possiblement à une sous -estimation du risque. Ce surrisque est faible mais comme expliqué ci-dessus, vu la fréquence de ce cancer, un surrisque faible peut se traduire par un grand nombre de malades supplémentaires.

La très récente revue de David O. Carpenter recense toutes les méta-analyses étudiant le lien entre cancers et exposition aux CEM BF. Elle plaide aussi pour un lien consistant entre CEM BF et leucémies de l’adulte, cancers du cerveau de l’adulte. En pratique, les CEM BF pourraient potentialiser tous les cancers. La preuve épidémiologique n’apparaitrait que pour les cancers les plus fréquents et les plus étudiés. Carpenter évoque le fait que, comme nous sommes tous plus ou moins exposés à des CEM BF, il n’y a plus de réelle population témoin et que le surrisque de cancer est ainsi probablement sous-estimé. Il plaide pour l’application du principe de précaution consistant à diminuer les fortes expositions, comme le recommande l’Anses dans son rapport.

Cette étude rejoint tout à fait les données des méta-analyses sur les CEM BF qui montrent un OR plus important pour les femmes non ménopausées et les cancers avec récepteurs aux oestrogènes.

Tumeurs cérébrales et champs électromagnétiques hautes fréquences

(CEM HF)

Le surrisque de tumeur cérébrale en lien avec l’utilisation d’un téléphone portable fait débat. Il soulève des enjeux sociétaux et économiques énormes. Il y a beaucoup de littérature sur le sujet et beaucoup de controverse.Les études ont porté sur les tumeurs malignes (gliomes, astrocytomes) ou bénignes (méningiome le plus fréquemment, et neurinome, notamment de l’acoustique). Le gliome ou glioblastome est la tumeur maligne la plus fréquente du cerveau. Ce n’est pas un cancer fréquent mais il est de mauvais pronostic.

Comme pour le cancer du sein, son incidence est en augmentation.

Maladies neurodégénératives

Maladie d’Alzheimer et CEM BF

La maladie d’Alzheimer est la plus fréquente des maladies neurodégénératives, elle touche 15% des personnes âgées de plus de 80 ans en France. Elle représente un enjeu majeur de santé publique, avec des conséquences économiques et sociales considérables.

Sur pubmed, dans les publications des 5 dernières années, on retrouve deux métaanalyses portant sur le lien entre CEM BF et maladie d’Alzheimer.

La méta-analyse de Jalilian et al., publiée en 2018, recense 20 études portant sur le lien statistique entre exposition professionnelle à des CEM BF et risque de maladie d’Alzheimer. Elle retrouve un OR de 1,80 [1,40-2,32] pour les études cas-témoins et un risque relatif (RR) de 1,42 [1,08-1,87] pour les études de cohorte (33).

La méta-analyse publiée en 2019 par Gunnarsson et al. visait aussi à évaluer le surrisque de développer une maladie d’Alzheimer en cas d’exposition professionnelle à des CEM BF. Elle se base sur 13 études et retrouve un RR de 1,33 [1,07-1,64]. En ne retenant que les études publiées après 2005 afin d’éviter un biais de publication (le biais de publication vient du fait que les études positives sont d’avantage publiées que les études négatives, ou le contraire selon les cas), les auteurs retrouvent un RR moindre de 1,12 [1,04-1,2]. C’est probablement ce biais de publication qui explique que le surrisque retrouvé dans la méta-analyse précédente est plus important.

Dans une grande étude conduite sur 4,7 millions de suisses, le risque de mourir d’une maladie d’Alzheimer est corrélé au fait de vivre à 50 m ou moins d’une ligne à haute tension par rapport aux personnes vivant à plus de 600 m. Ce risque augmente avec le temps d’exposition : HR (Hazard ratio) de 1,51 [0,91- 2,51] pour 5 années d’exposition passant à 1,78 [1,07- 2,96] pour plus de 10 ans et à 2,00 [1,21-3,33] pour plus de 15 ans.

Sclérose latérale amyotrophique et CEM BF

Nous avons suffisamment d’arguments épidémiologiques pour attester d’un lien statistique consistant entre une exposition professionnelle aux CEM BF et un surrisque de SLA.

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