Un échec total pour les « compteurs intelligents »

Selon un professeur agrégé de neurochirurgie australien, le Dr Vini G. Khurana, « des effets neurologiques indésirables ont été signalés chez des personnes qui se retrouvent souvent à proximité – en particulier à moins de trois mètres – des compteurs communicants.

Les critiques l’avaient prédit : les compteurs nouvelle génération communiquant par ondes radio soupçonnées cancérogènes profitent surtout aux compagnies d’électricité qui n’ont plus besoin de techniciens pour relever nos données de consommation et ultimement aux industries qui veulent mettre le grappin sur les données concernant nos habitudes de vie. Et ce, malgré les risques que ces compteurs « nouvelle génération » pourraient présenter pour la vie privée, la sécurité incendie, la cybersécurité et la santé des citoyens, des risques que nie catégoriquement Hydro-Québec

« Les compteurs intelligents sont un échec total. Personne ne veut des applications comme celles d’Hilo », le nouveau service privé de maison intelligente (domotique) d’Hydro-Québec, nous a affirmé en entrevue téléphonique un pionnier de la domotique, Timothy B. Schoechle. Dans son rapport Re-Inventing Wires: The Future of Landlines and Networks (traduction libre : Réinventer les câbles : le futur des lignes terrestres et des réseaux), paru en 2018, ce consultant américain en ingénierie et en politique de l’informatique et des communications affirmait que les communautés les plus résilientes et écologiques optent pour les technologies filaires axées sur la fibre optique ainsi que les câbles coaxiaux et Ethernet. Schoechle n’est pas le dernier venu : depuis 1990, cet ancien enseignant au Collège d’ingénierie de l’Université du Colorado est secrétaire du comité de normalisation international sur l’interconnexion des systèmes électroniques domestiques (ISO/IEC JTC 1 SC 25 WG1). « Nous développons des normes ouvertes et des logiciels gratuits qui permettront la communication entre grappes d’appareils de divers fabricants, ce qui luttera également contre l’obsolescence programmée que l’on observe souvent en domotique », a-t-il expliqué l’année dernière en entrevue sur notre chaîne Youtube.

Dans l’édition d’automne 2020 du magazine Solar Today, il présentait l’initiative de normalisation technique de l’architecture de gestion et de mesure de l’énergie (EMMA) proposée par son comité de l’Organisation internationale de normalisation (ISO). Il s’agit d’une passerelle informatique  qui permettra la création de microréseaux décentralisés de production, de gestion et de partage d’électricité (notamment solaire photovoltaïque ou. PV) entre bâtiments semi-autonomes pour pallier les pannes majeures et autres limites des gros réseaux centralisés. « Ces microréseaux sont la meilleure façon de lutter contre les changements climatiques », a-t-il indiqué dans le cadre de notre entrevue vidéo. Et la prochaine génération de compteurs et d’appareils intelligents, selon lui, utilisera la fibre optique. 

Schoechle déplore-t-il que l’on ait englouti des milliards de dollars de fonds publics pour acheter des compteurs nouvelle génération communiquant sans fil qui n’ont pas livré de bénéfices importants, comme l’équilibrage de l’offre et de la demande d’électricité ainsi que la stimulation de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables, comme le solaire PV. 

L’année dernière, le ministère américain de l’Énergie affirmait que 97 % des compteurs communicants installés dans 124 millions de foyers n’ont pas tenu les promesses d’économies d’énergie faites aux consommateurs en 2009, selon un article publié le 5 octobre dernier par le média Utility Dive. Et selon un bilan fait par le ministère des services publics du Vermont, en 2015, 53 % des économies réalisées grâce à ces compteurs ont été empochées par les compagnies d’électricité.

Également en 2015, le média américain Politico citait des experts annonçant que les données sur la consommation d’énergie colligées en temps réel vaudraient bientôt des milliards de dollars, même davantage que l’électricité transigée! 

Seuls 14 % des Américains ont participé à un ou plusieurs programmes de gestion de l’énergie en 2022, a indiqué la firme JD Power, citant des données internes. De même, seulement 11 % ont profité de remises sur les produits et 22 % se sont inscrits à des programmes de tarification. Et ces taux de participation sont en grande partie inchangés par rapport aux niveaux de 2020, malgré des factures d’électricité en hausse de 13,1 % en moyenne l’année dernière, selon le rapport.

La situation au Québec

Depuis 2011, Hydro-Québec a installé 3,9 millions de compteurs communicants par radiofréquences (RF) dans 98 % des foyers de la province. La lecture à distance de nos données de consommation électrique, transmises par ces compteurs à 600 micro-antennes collectrices que Rogers a installées sur des poteaux d’Hydro-Québec, a permis d’éliminer près de mille emplois directement ou indirectement liés à la lecture manuelle des anciens compteurs électromécaniques (aussi appelés analogiques). Hydro-Québec nous a confirmé que cela lui procure des économies récurrentes de 81 millions $ sur 10 ans (excluant l’indexation des salaires de ses anciens releveurs) : «Votre calcul pour les économies récurrentes est valide et non nous n’avons pas de données sur les économies pour les clients », nous a répondu son relationniste Cendrix Bouchard.

Le projet de lecture à distance de la société d’État a coûté un milliard de dollars et de plus plus de 300 000 compteurs ont dû être remplacés après 9 ans alors que leur durée de vie devait être de 18 ans, rapporte le Journal de Montréal.

En effet, il n’est pas garanti que la durée de vie utile de ces compteurs est de 15 à 20 ans, tel que le prétend l’industrie électrique, alors que les anciens compteurs électromécaniques duraient généralement plus de 30 ans. Dans le cadre d’un témoignage fait en 2015 au Congrès américain, Bennett Gaines, vice-président exécutif de FirstEnergy Service Company, entreprise qui possède dix distributeurs d’électricité, a d’ailleurs affirmé que les compteurs numériques sont des ordinateurs qui doivent être mis à jour aux 5 à 7 ans.  

Les compteurs nouvelle génération offrent certes des avantages. Ils permettent notamment à Hydro-Québec de les activer ou les désactiver à distance, toujours sans déplacer de la main-d’œuvre. De plus, ses clients peuvent obtenir un portrait détaillé de leur consommation en ligne grâce à son outil de performance énergétique. Celui-ci permet de comparer la consommation d’électricité d’une résidence par rapport à des habitations similaires et de recevoir des conseils pour réduire sa facture.

Au début du dernier hiver, 53 400 clients avaient opté pour le compteur non communicant qui n’émet pas de radiofréquences, selon un relationniste d’Hydro-Québec, Cendrix Bouchard. La Régie de l’énergie a autorisé Hydro-Québec à facturer 85 $ pour la pose d’un tel compteur numérique non communicant et 2,50 $ par mois pour les frais de lecture effectuée par l’un de ses employés.

Pour éviter ces frais, certains recouvrent plutôt leur compteur de papier d’aluminium ou d’un Bouclier compteur intelligent, invention québécoise qui coûte 139,98 $. Alors qu’il faut percer le papier d’aluminium pour ne pas nuire à la communication avec le réseau, le bouclier est règlementaire car il bloque de 98 % les émissions d’ondes.

Par ailleurs, quelques consommateurs refusent encore que la société d’État remplace leur vieux compteur électromécanique à roulettes (appartenant aussi à Hydro-Québec) par un modèle numérique communicant ou non communicant. Et ce, même si la Régie de l’énergie autorise la société d’État à débrancher ces récalcitrants, sauf en saison de chauffage. « Je vous confirme que nous comptons environ 17 500 compteurs électromécaniques sur notre réseau », dit Cendrix Bouchard.

Certains électrosensibles refusent tout compteur numérique, communicant ou non, car ils se disent incommodés par l’interférence de hautes fréquences transitoires (HFT) qu’ils émettent, comme tous les appareils électroniques. Aussi appelés « électricité sale », les HFT seraient des « cancérogènes universels », selon l’épidémiologiste américain Samuel Milham, dont les études ont démontré qu’ils augmentent le risque de plusieurs types de cancers. (L’on peut filtrer ces HFT, toutefois.) « Devant mon refus de permettre le remplacement de mon compteur mécanique, j’ai vécu une interruption de courant imposée par la société d’État du 24 octobre 2018 au 15 novembre 2018, sans aucune aide de la CAQ [Coalition avenir Québec] qui venait d’être élue au pouvoir, déplore la Montréalaise Marie-Reine Calouche, mère d’un enfant handicapé, dans une lettre ouverte envoyée notamment au premier ministre François Legault. La température avait alors atteint -16 °C les 13 et 14 novembre 2018, et les températures ressenties la nuit furent de -20 et -22 °C. L’intérieur de ma maison était à 3,6 °C et à 85 % d’humidité relative! Pourtant, mes factures d’Hydro sont toujours payées sans aucun retard. »

Déplacement de la pointe

Depuis 2019, Hilo offre diverses solutions sans fil pour réduire la consommation d’électricité en période de pointe hivernale, en échange de récompenses en argent. Les événements de pointe surviennent par grands froids, alors que la société d’État doit importer de l’électricité polluante et coûteuse de source fossile. Ils durent un maximum de 100 heures par hiver, entre 6 h et 9 h et entre 16 h et 20 h, lorsque la demande d’électricité est plus forte que les capacités offertes par le réseau d’Hydro-Québec.

« Les gestes posés comprennent la programmation des équipements comme les thermostats intelligents pour le recul nocturne sur une base quotidienne et diurne à l’occasion, explique M. Bouchard. Il y a aussi la programmation des interrupteurs intelligents avec le coucher du soleil et l’utilisation de la prise intelligente pour gérer certains appareils électriques. »

L’offre d’Hilo pour une maison de taille moyenne coûte 339,99 $, précise-t-il. « Elle comprend six à dix thermostats intelligents, jusqu’à six ampoules connectées en prime, une passerelle Hilo, puis l’application mobile et l’installation par un électricien agréé. Le client doit s’engager à participer aux défis Hilo pendant trois ans. »

En novembre, Hydro-Québec confirmait qu’Hilo comptait seulement 20 000 clients, ce qui représente moins de ½ de 1 % des 4,45 millions de clients d’Hydro-Québec (lire l’article du quotidien Le Devoir Hilo coûte cher et ne répond pas aux attentes d’Hydro-Québec).

La société d’État a refusé de mettre La Maison du 21e siècle en contact avec des clients d’Hilo. Son relationniste nous a donné le résultat de sa propre expérience comme client d’Hilo : « Pour l’hiver 2021-2022 je me situe légèrement au-dessus de la moyenne de 166 $ enregistrée par nos clients, rapporte Cendrix Bouchard. Il s’agit d’une économie de l’ordre de 10 à 15 % constatée sur la mise à jour annuelle de l’abonnement aux paiements par versements égaux en prenant en compte l’impact de la météo. »

Le hic, c’est qu’en novembre le président d’Hilo, Sébastien Fournier, a été limogé après que la filiale n’eut réalisé que la moitié de son objectif de 28 mégawatts de déplacement de la demande de puissance de pointe, à l’hiver 2021-2022. Selon Le Devoir, Hilo a vendu à Hydro-Québec au prix de 136 $ chaque kilowatt (kW) d’énergie qu’elle a économisée, alors que la société d’État ne payait que 60 $ ou moins par kW d’autres sources résidentielles ou industrielles. Les consommateurs risquent d’éponger ces pertes en 2024 alors qu’Hydro a demandé à la Régie de l’énergie de hausser ses tarifs d’électricité en conséquence, prédit Jean-Pierre Finet, analyste au Regroupement des organismes environnementaux en énergie. « Si Hilo était une entreprise réglementée, comme c’est le cas avec Hydro-Québec qui vous fournit l’électricité, les profits ne seraient pas automatiquement transmis au gouvernement. Ils auraient plutôt un effet à la baisse sur les tarifs électriques payés par la clientèle », expliquait M. Finet au Journal de Montréal, en novembre.

Cette semaine Cendrix Bouchard nous rapportait que 220 000 ménages québécois participaient cet hiver à ses deux options de tarification dynamique qui ont permis d’économiser 43 $ en moyenne par client qui réduisait sa consommation d’électricité en période de pointe hivernale. Par exemple, avec l’option de Crédit hivernal, qui ne comporte aucun risque de pénalité, chaque kilowattheure non consommé durant un événement de pointe par rapport à la moyenne récente donne droit à un crédit de 51,967 ¢. Quant au tarif Flex D, il est risqué : en hiver, hors pointe il varie de 4,449 ¢ et 7,65 ¢/kWh, mis en période de pointe toute l’énergie est facturée à 51,967 ¢/kWh. Or, Hydro songe à changer ses règles à cause de tricheurs qui surchauffaient leur maison juste avant ces événements, pour économiser des dizaines, voire des centaines de dollars par hiver!

Tout comme les forfaits d’Hilo, la tarification dynamique requiert un compteur communicant pour mesurer la consommation de pointe et hors pointe. Partout dans le monde, l’installation de compteurs communicants (souvent appelés intelligents) a été suivie par l’imposition de tarifs dynamiques. Sauf ce serait pénaliser injustement 80 % des Québécois qui chauffent leur habitation à l’électricité, comme Hydro-Québec et les gouvernements successifs les ont encouragés à faire. Le hic, c’est que plusieurs d’entre elles sont mal isolées et peu étanches à l’air. « Il n’y aurait pas d’acceptabilité sociale » à l’imposition des tarifs dynamiques, m’a d’ailleurs avoué Frédérik Aucoin, Chef du Développement des marchés et expertise énergétique chez Hydro-Québec, en septembre dernier, en marge du panel L’avenir de l’efficacité énergétique organisé par la Maison du développement durable. En effet, on ne peut tout simplement pas éteindre le chauffage électrique en période de pointe, à moins de chauffer au bois ou au gaz, ce qui polluerait beaucoup si tout le monde le faisait en même temps.

Les consommateurs n’ont toutefois pas besoin de compteurs ni autres appareils sans fil pour économiser autant sinon davantage d’énergie et réduire la coûteuse et polluante demande de pointe. Ils peuvent simplement doter leur habitation de thermostats programmables filés et de diverses mesures d’efficacité énergétique (étanchéité, isolation, portes et fenêtres, thermopompes, ventilateurs récupérateurs de chaleur, etc.). Les programmes conjoints Rénoclimat/Maisons plus vertes offrent jusqu’à 5 000 $ et 40 000 $ de prêt sans intérêt si l’on applique ces mesures. En outre, l’achat de panneaux solaires PV et de batteries est admissible à ces mêmes aides dans le cadre du programme fédéral Maisons plus vertes. Dans tous les cas, on s’inscrit sur renoclimat.ca afin de commander la première de deux évaluations énergétiques (avant et après travaux) gratuites qui permettent de toucher ces aides financières. Selon une étude faite par l’organisme montréalais Écohabitation en 2017, près du tiers de la consommation d’énergie des habitations québécoises pourraient être économisé en appliquant des mesures rentables en moins de cinq ans.

Des réseaux filaires plus intelligents

En 2012, Tim Schoechle signait le rapport Getting Smarter about the Smart Grid (Rendre les réseaux intelligents plus intelligents) qui « propose une feuille de route pour une économie véritablement renouvelable et durable qui pourrait conduire à un avenir énergétique propre ».

Selon lui, les gens se méfient des offres faites par les compagnies d’électricité. Peu d’entre eux veulent qu’elles scrutent leurs habitudes de consommation à la loupe ou les autorisent à contrôler leurs appareils énergivores (chauffage, sécheuse et chauffe-eau) à distance en période de pointe, en échange de remises. C’est ce que permettent les nouveaux compteurs (qui ont deux antennes, dont une Wi-Fi de 2,4 gigahertz) et réseaux sans fil communicant avec les puces-antennes dont sont dotés des milliards de nouveaux produits de consommation. Cet Internet des objets a été qualifié de « cheval de Troie » par le physicien Paul Héroux, qui enseigne la toxicologie des champs électromagnétiques à la Faculté de médecine de l’Université McGill. Pour en savoir davantage, Schoechle recommande la lecture du livre The Age of Surveillance Capitalism (publié en français en 2020 sous le titre L’âge du capitalisme de surveillance).

Que désirent les gens, selon Tim Schoechle? « Gérer eux-mêmes leur consommation et bénéficier d’une sécurité énergétique accrue, fiable et moins polluante » que celle que procure les centrales électriques qui carburent aux énergies fossiles et les génératrices utilisées en cas de panne prolongée des réseaux électriques. Selon lui, la chute dramatique des prix des systèmes PV, des batteries au lithium et des appareils électroniques permettra d’accroître la résilience de nos maisons et quartiers face à la hausse croissante des événements climatiques catastrophiques. Celle-ci fut justement documentée cette semaine dans le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.

« Il faut bouger rapidement de la manière que les changements climatiques s’aggravent, dit Tim Schoechle. Un des moyens les plus efficaces d’augmenter l’efficacité énergétique et de réduire la demande électrique de pointe est une passerelle (HomeGate) qui donne aux consommateurs le plein contrôle de leurs appareils connectés et l’accès exclusif à leurs données de consommation. Les fournisseurs d’électricité doivent pouvoir envoyer un signal de prix à leurs clients, mais l’information ne doit pas circuler dans l’autre sens et quitter votre maison. Et les communications n’ont pas besoin de se faire avec des compteurs et appareils communicant sans fil, sauf pour de rares applications médicales. »

Cet expert rappelle que l’échange de données par fibre optique et câble coaxial ou Ethernet est bien plus performant que l’échange sans fil. Comme il l’expliquait dans son rapport Reinventing Wires : « Avant tout, le public a besoin d’une infrastructure câblée appartenant à l’État et contrôlée par lui, qui est intrinsèquement plus résistante, plus fiable, plus durable, plus économe en énergie, plus sûre et plus essentielle à de nombreux autres services. Les réseaux et services sans fil, comparativement à l’accès filaire, sont intrinsèquement plus complexes, plus coûteux, plus instables (soumis à de fréquentes révisions et mises à niveau) et plus limités dans ce qu’ils peuvent fournir. »

En effet, les communications par radiofréquences et autres micro-ondes pulsées sont plus lentes, plus vulnérables au piratage et aux erreurs, sans oublier que l’exposition constante à ces ondes est liée à des risques plus élevés de cancers, de troubles reproducteurs et neurologiques, entre autres malaises et maladies (lire le site de Physicians for Safe Technology (Médecins pour une technologie sécuritaire). 

Les risques pour la santé

Selon Hydro-Québec, ses compteurs nouvelle génération transmettent nos données de consommation seulement six fois par jour, mais la société d’État a admis à La Presse, en 2012, qu’ils pulsaient des ondes environ 1 500 fois par jour pour assurer leurs activités de synchronisation intermittentes au réseau.

En 2012, un professeur agrégé de neurochirurgie australien, le Dr Vini G. Khuranaaffirmait que « des effets neurologiques indésirables ont été signalés chez des personnes qui se retrouvent souvent à proximité – en particulier à moins de trois mètres – des compteurs communicants ». Ces appareils ont deux petites antennes de type cellulaire émettant et recevant des RF/micro-ondes de 900 mégahertz et 2,4 gigahertz. 

Selon ce communiqué : « La littérature scientifique évaluée par des pairs démontre la corrélation entre l’exposition aux CEM/RF et les maladies neurologiques, cardiaques et pulmonaires, ainsi que les troubles de la reproduction, les dysfonctionnements immunitaires, le cancer et d’autres problèmes de santé. Les preuves sont irréfutables. Malgré ces recherches, certains affirment qu’il n’existe pas d’études établissant une corrélation entre les émissions des compteurs intelligents et les effets néfastes sur la santé.

L’AAEM a reçu une série de cas soumis par le Dr Federica Lamech, MBBS, Self-Reporting of Symptom Development from Exposure to Wireless Smart Meters’ Radiofrequency Fields in Victoria. L’AAEM soutient cette recherche. Il s’agit d’une série de 92 cas bien documentés et scientifiquement valables. Elle démontre clairement les effets néfastes sur la santé de la population humaine des émissions des compteurs intelligents. »

Pour sa part, l’Association médicale californienne a adopté une résolution sur les technologies sans fil. Elle affirme notamment que : « La recherche évaluée par les pairs a démontré des effets biologiques négatifs de l’exposition aux CEM émis par les technologies sans fil, y compris les ruptures d’ADN à simple ou double brin, la création d’espèces réactives d’oxygène [aussi appelées radicaux libres], le dysfonctionnement immunitaire, les problèmes cognitifs, la synthèse de la protéine du stress dans le cerveau, l’altération du développement du cerveau, les troubles du sommeil et de la mémoire, le TDAH [trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité], le comportement anormal, le dysfonctionnement des spermatozoïdes et les tumeurs cérébrales. »

Les gens devenus intolérants aux CEM devraient pouvoir conserver leur compteur électromécanique plutôt que de se faire imposer un compteur émetteur de RF, avouait en 2010 l’ancien président de la Commission des services publics de la Californie, Michael Peevy. « Il y a vraiment des gens qui ressentent de la douleur (ou autre symptôme) liée aux CEM », écrivait-il à un vice-président de la compagnie Pacific Gas & Electric dans un courriel saisi par le procureur général de la Californie dans le cadre d’une enquête criminelle, en 2015. La même année, sa successeure, Loretta-Lynch, a reconnu les dangers des RF pour les personnes les plus vulnérables, dans le cadre d’un Sommet de santé publique sur la technologie sans fil.

Malgré toutes ces preuves, Hydro-Québec peut s’appuyer sur les dires des ministères canadien et québécois de la Santé pour affirmer que le rayonnement RF/micro-ondes émis par ses compteurs nouvelles génération est sécuritaire. « Il est important de savoir que le niveau d’exposition aux radiofréquences à un mètre d’un compteur communicant est 55 000 fois inférieur à ce que dicte la norme de Santé Canada », affirme le site d’Hydro-Québec. La société d’État fonde cette affirmation sur la densité de puissance moyenne mesurée à un mètre de l’appareil, de 55 microwatts par mètre carré. Elle ne mentionne pas que le Code de sécurité 6 de Santé Canada ne vise qu’à éviter l’effet thermique des RF résultant d’une exposition calculée sur une moyenne de six minutes. Elle ne reconnaît pas les effets non thermiques (neurologiques, cardiaques, immunitaires, etc.) causés par une exposition chronique, effets documentés par la Marine américaine dans deux rapports (Dodge et Glaser), en 1969 et 1972 respectivement! De plus, ces mesures moyennes d’exposition sont trompeuses puisqu’elles font fi des pics d’exposition qui causent le plus de dommages biologiques. C’est comme dire que verser une fois sur dix de l’eau bouillante sur votre peau est sans danger si les neuf autres fois c’est de l’eau froide qui vous mouille, donnant une exposition moyenne à de l’eau tiède!

Un rapport d’expert, soumis en octobre 2011 à la Régie de l’énergie du Québec par l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), rapportait justement les niveaux des pics d’émissions des compteurs nouvelle génération d’Hydro-Québec. Le technicien Stéphane Bélainsky, de la firme Expertise électromagnétique 3E, a mesuré les véritables émissions de sept de ces compteurs à un mètre de distance. Six des appareils émettaient des pics moyens de 6 712 μW/m2, dépassant de 671 % la recommandation d’exposition extérieure à long terme recommandée en 2011 dans la résolution 1815 de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe en regard du principe de précaution. Quant au septième compteur, il émettait jusqu’à 49 800 μW/m2, soit 4 980 % de cette recommandation de 1 000 μW/m2 (ou 0,6 V/m) faite par cette organisation européenne, la principale à conseiller les pays du continent en matière de défense des droits de l’homme.

Hydro-Québec offre le compteur non communicant à tous ses clients grâce à une motion adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale. Elle avait été proposée par un ancien député de Québec Solidaire, le microbiologiste Amir Khadir, qui s’inquiétait des risques sanitaires de l’exposition chronique au rayonnement qu’ils émettent. Cette motion demandait à Hydro-Québec de ne pas pénaliser les Québécois qui ne veulent pas de ces compteurs.

Ed Friedman est un résident du Maine qui poursuit cet État qui refuse de renoncer aux frais de retrait chargés aux gens qui veulent un compteur non communicant, des frais interdits par l’État voisin du Vermont. M. Friedman affirme que le rayonnement de RF émis par les compteurs communicants exacerbe son cancer incurable.

Les compteurs nouvelle génération étaient censés réduire la durée des pannes puisqu’ils les signalent automatiquement au réseau? Or, il n’en est rien, selon Le Soleil : « Au Québec, durant la dernière décennie, le nombre de pannes de courant est passé de 36 314 en 2012, à 42 035 en 2021, en hausse de 16 %. Pendant la même période, la durée moyenne de ces pannes a fait un bond de 100 à 163 minutes par client, soit une hausse de 63 %. »

Ed Friedman conclut : « Tant que les compteurs intelligents ne pourront appeler les services publics rapidement et en permanence, manier des tronçonneuses, conduire des camions-nacelles, raccorder des lignes et convaincre les arbres de ne pas tomber sur les lignes électriques, ces allégations primaires sur les avantages des compteurs intelligents resteront plus un mythe qu’une réalité. Les compteurs intelligents ne sont tout simplement pas si intelligents que cela. Les vendeurs de services publics, eux, le sont. »  

Pour en savoir davantage

https://maisonsaine.ca/article?id=100449