Surfacturation

« Ils m’ont imposé une enquête que j’ai dû payer »

Confrontée à un problème de surfacturation possiblement dû à son compteur Linky et à la surdité d’EDF comme d’Enedis, cette lectrice de Planet a décidé de contacter la rédaction.

Ils sont nombreux, dans toute la France, à se plaindre du compteur Linky. Le petit boîtier anis d’Enedis, qui alimente maintenant plus de 30 millions de foyers dans l’Hexagone, fait l’objet de bien des reproches. Certains s’inquiètent de son impact supposé sur la santé quand d’autres souffrent de problèmes de surfacturation à l’issue de son installation. Une

« C’est la première fois que cela m’arrive en quatre ou cinq ans avec le compteur Linky. Cela m’a interpellée et j’ai donc contacté mon fournisseur d’électricité. Quand j’ai dit qu’il y avait un problème avec mon compteur et que j’avais été surfacturée, ils ne m’ont pas crue », explique-t-elle, assez agacée par l’attitude d’EDF. C’est d’ailleurs ce qui l’a poussée à témoigner, consciente que d’autres font probablement face à des problèmes – et des prises en charge ! – similaires.

Après la surfacturation, EDF impose une enquête payante à notre lectrice

Tout commence, explique notre lectrice, en fin d’année 2020. « J’ai une résidence secondaire, que je ferme l’hiver. L’année passée, j’en suis partie le 1er novembre. Avant de m’en aller, j’ai réglé les radiateurs sur antigel pour ne pas avoir de mauvaise surprise en revenant. Normalement, ça ne consomme pas beaucoup », détaille-t-elle. A raison, puisque pour le mois de novembre, sa facture est tout à fait normale. Hélas, cela ne va pas durer…

« En décembre, en revanche, je suis assez largement surfacturée alors que rien n’a changé depuis novembre. On pourrait penser que les appareils se sont déréglés mais ce n’est pas le cas : en janvier et en février, mes factures sont revenues à des niveaux standards. C’est la preuve qu’il y a un problème », observe cette cliente EDF, à qui le fournisseur d’électricité assure qu’il n’y a aucun problème.

Et elle de raconter l’inanité de leurs échanges : « Ils ne me prennent pas au sérieux. Ils me disent que la situation est tout à fait normale, que quelqu’un a dû passer par la maison en décembre. C’est faux : il n’y avait personne et j’ai fermé. Mais ils ne me croient pas. Ils répètent en boucle qu’il y avait quelqu’un. Vu qu’ils ne reconnaissent pas l’anomalie, ils refusent de rembourser la surfacturation. »

Pire encore, peut-être ! Pour comprendre ce qu’il se passe, EDF décide de diligenter une enquête payante chez notre lectrice… Et ce sans jamais se soucier de son consentement ! Informée, elle avait pourtant refusé la démarche.

Après avoir mené l’enquête en dépit d’un refus, EDF ne communique pas les résultats

« J’ai dit plusieurs fois à EDF qu’il y avait un problème avec mon compteur Linky. Au bout d’un moment, ils m’ont proposé de diligenter une enquête. J’ai dit non, notamment parce qu’elle était payante. C’est une question de principe », s’agace notre lectrice, pour qui toute anomalie sur le compteur doit faire l’objet d’une vérification menée par l’entreprise chargée de le relever. Et elle de s’offusquer encore : « C’est trop facile. Ils font une erreur et c’est à moi de payer ? »

La situation ne s’améliore pas. En dépit du refus opposé à la proposition d’EDF, notre interlocutrice explique s’être vue facturée d’une enquête le mois suivant. « Ça m’a coûté une grosse trentaine d’euros. Et ils ne m’ont même pas communiqué les résultats ! Il a fallu que je les appelle pour apprendre qu’ils n’avaient rien trouvé de particulier… », raconte-t-elle.

Contrainte à vivre avec la crainte d’une nouvelle surfacturation ?

« Jusqu’à présent, je n’ai connu qu’un seul interlocuteur : EDF. Enedis a toujours été inabordable. De toute façon, avec eux ce n’est jamais leur faute et tout va toujours bien… », poursuit la cliente qui s’estime lésée et qui ne comprend pas la réaction de son fournisseur d’électricité.

« A force de les appeler et d’insister, j’ai obtenu d’EDF qu’il me rembourse l’enquête qu’ils ont réalisée. Mais maintenant, je ne peux plus rien faire : soit j’apprends à vivre avec cette situation… soit ils m’envoient Enedis. Et là, m’ont-ils dit, ça va me coûter beaucoup plus cher », déplore-t-elle cette fois.

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