Airbus et Boeing exigent de mettre la 5G en pause

Cela se passe aux Etats-Unis !

 Airbus et son rival américain viennent de se joindre à la bataille des responsables de l’aviation américaine pour mettre la 5G en pause après des craintes sur son impact sur la sécurité aérienne.

Les constructeurs d’avions Airbus et Boeing viennent d’ajouter leurs noms à la liste des organisations et des autorités exigeant de mettre le déploiement de la 5G sur le spectre de la bande C en pause sur le territoire nord-américain.

La bataille sur le déploiement des services 5G sur les fréquences de la bande C, qui avait débuté voilà quelques semaines sous la forme d’un conflit entre le gendarme américain des télécoms – la FCC – et l’Administration fédérale de l’aviation (FAA), vient de passer une nouvelle étape. Pour rappel, alors que la FCC avait autorisé le déploiement de la 5G sur la bande C – à l’instar de ce qui se fait en France – la FAA s’y était opposée, par crainte que l’utilisation d’un dispositif 5G sur ce morceau particulier de l’espace aérien puisse interférer avec les altimètres que de nombreux avions utilisent pour permettre des procédures d’atterrissage automatisées.

Depuis le début du conflit, un nombre croissant de parties sont intervenues, notamment le groupe industriel CTIA. Le groupe met en avant un document qu’il a publié et qui prétend montrer que de nombreux pays dans le monde ont déjà déployé des services 5G sur le spectre de la bande C sans qu’il y ait d’impact dangereux sur les avions volant sur leur territoire. Le document a été publié sur le site web que la CTIA a créé pour vanter la sécurité des déploiements de la 5G.

Les discussions dans une impasse

Bien qu’AT&T et Verizon aient déjà retardé les déploiements 5G prévus en raison du conflit actuel et de l’opposition de la FAA, la FCC et la CTIA restent fidèles à leur conviction que l’utilisation de la bande C est sans danger pour les systèmes de vol. Cinq anciens dirigeants de la FCC ont même rédigé il y a quelques jours une lettre ouverte soutenant leur position et citant les nombreuses enquêtes qui ont permis à la FCC d’approuver initialement l’utilisation du spectre.

Pour autant, la FAA ne manque pas non plus de soutien, comme l’illustre le récent ralliement de Boeing et Airbus à sa croisade. Dans une lettre adressée au secrétaire américain aux Transports, Pete Buttigieg, Dave Calhoun, PDG de Boeing, et Jeffrey Knittel, PDG d’Airbus Americas, ont tous deux exhorté l’administration Biden à soutenir le report des déploiements de la 5G par tous les opérateurs concernés.

Selon des chiffres livrés par Boeing et Airbus, 345 000 vols de passagers et 5 400 vols de fret auraient pu subir des retards, des détournements ou des annulations si la 5G en bande C avait été en service pendant l’année civile 2019.

Pas de soucis constatés en France

Alors qu’il y a manifestement de multiples agendas à l’oeuvre dans ce conflit et plusieurs milliards de dollars en jeu, les régulateurs et les entreprises concernées semblent être dans une impasse. A mesure que la tension augmente, il est de plus en plus improbable qu’un accord à l’amiable soit conclu d’ici la date de lancement de la 5G en bande C – reportée au 5 janvier – qu’AT&T et Verizon avaient jusqu’à maintenant avancé. Impossible de savoir si les opérateurs américains vont tenter d’aller de l’avant malgré les inquiétudes de la FAA ou s’ils vont prendre du recul et permettre aux deux régulateurs fédéraux qui ont un enjeu dans le jeu de régler le problème entre eux.

Dans tous les cas, comme l’a noté Reuters, les pilotes, les passagers et les utilisateurs potentiels de la 5G qui pourraient bénéficier des déploiements de la bande C sont pris entre deux feux. Pour un représentant de l’Air Line Pilots Association, cité par Reuters, le conflit en cours est un « gros problème pour les passagers, les expéditeurs et l’économie américaine ».

En France, où les opérateurs déploient également leurs réseaux 5G sur cette fameuse bande C (en l’occurrence sur la bande des 3,5 GHz), la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) s’était également penchée sur la question en 2020, en exigeant des analyses techniques supplémentaires avant l’allumage de toute antenne 5G proche d’un aéroport. Celle-ci n’a pour l’heure décelé aucun dysfonctionnement de nature à perturber le déploiement des réseaux 5G sur le territoire.

Source : ZDNet.com

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Etats-Unis : La 5G fait toujours l’objet d’une âpre bataille

 L’opposition du gendarme américain de l’aviation au lancement de services 5G sur la bande C prouve que le débat sur la 5G et ses effets est loin d’être résolu.

Outre-Atlantique, un nouveau chapitre s’est ouvert dans le conflit ouvert entre la Federal Aviation Administration (FAA), le gendarme américain de l’aviation, et la Federal Communications Commission (FCC), le régulateur des télécoms. L’opposition entre les deux autorités porte sur l’utilisation du spectre de la bande C (allant de 3,4 à 4,2 GHz) par les opérateurs pour leurs réseaux 5G. Selon la FAA, il en va pourtant de la sécurité nationale. L’Autorité affirme que les appareils 5G fonctionnant dans les fréquences de la bande C peuvent causer des interférences avec certains altimètres d’avion utilisés dans les systèmes de vol et d’atterrissage automatisés. A contrario, les premiers éléments de recherche fournis par la FCC affirment que ce n’est pas le cas.

Reste que le doute demeure et ne profite pas à la 5G, loin de là. La position de la FAA a conduit l’opérateur Verizon à retarder le déploiement de son réseau 5G sur la bande C jusqu’au 5 janvier prochain, comme nous vous l’annoncions début novembre. De quoi pousser six anciens responsables de la FCC à former une alliance improbable, dans le but de réfuter les affirmations de la FAA. Dans une lettre ouverte envoyée à l’actuelle présidente de la FCC, Jessica Rosenworcel, et obtenue par Bloomberg, ces six anciens responsables exhortent la FCC à empêcher que les préoccupations de la FAA ne retardent le déploiement de la 5G. Le message a été signé par les anciens présidents de la FCC, dont Ajit Pai.

Non seulement ce groupe représente un mélange de responsables démocrates et républicains de la FCC, mais il comprend à la fois l’homme responsable de l’inscription de la loi sur la neutralité du réseau dans la législation américaine, Tom Wheeler, et l’homme responsable du démantèlement de cette loi, Ajit Pai. Dans cette missive, les anciens membres de la FCC préviennent que la « position de la FAA menace de faire dérailler les conclusions raisonnées auxquelles la FCC est parvenue après des années d’analyses et d’études techniques ». Le régulateur américain des télécommunications avait déterminé en 2020 que des protections adéquates étaient déjà en place pour empêcher les appareils 5G fonctionnant sur la bande C d’interférer avec les systèmes susmentionnés.

 Des tests supplémentaires sont nécessaires, affirme la FAA

Toutes les parties concernées sont toutefois disposées à travailler ensemble. La FAA a déclaré à Bloomberg qu’elle « continuera à travailler avec les agences fédérales et les opérateurs » pour faire le point dans ce dossier brûlant, tandis que les auteurs de la lettre ont exprimé le souhait de voir les dirigeants actuels de la FCC s’allier aux responsables de la FAA pour parvenir à une résolution rapide. Alors que les services 5G continuent de se développer aux Etats-Unis, un espace aérien supplémentaire sera nécessaire pour supporter l’explosion des appareils fonctionnant sur les réseaux 5G. Si le spectre de la bande C est retiré de cette équation, cela pourrait retarder certains déploiements pendant des mois, voire des années.

Ces retards iraient à l’encontre des efforts de la FCC pour faire des Etats-Unis un leader mondial de la 5G, menaçant les investissements importants que plusieurs entreprises de télécommunications ont déjà réalisés pour développer des solutions pour les déploiements en bande C. En France, où les opérateurs déploient également leurs réseaux 5G sur cette fameuse bande C (en l’occurrence sur la bande des 3,5 GHz), la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) s’était également penchée sur la question en 2020, en exigeant des analyses techniques supplémentaires avant l’allumage de toute antenne 5G proche d’un aéroport. Celle-ci n’a pour l’heure décelé aucun dysfonctionnement de nature à perturber le déploiement des réseaux 5G sur le territoire.

Pour rappel, le fonctionnement des altimètres s’avère crucial pour le bon déroulement des vols. Ces appareils sont en effet utilisés pour indiquer l’altitude de l’appareil et assister lors de manoeuvres aussi délicates qu’un atterrissage ou un décollage. D’où la préoccupation majeure pour les autorités américaines, qui craignent des interférences dans leur espace aérien.

Source : ZDNet.com

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Commentaire

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