Témoignage d’une EHS

Ces invisibles qu’on abandonne

Je suis devenue hypersensible aux ondes électromagnétiques il y a 15 ou 20 ans. J’ai suivi le parcours d’un certain nombre de personnes électro-hypersensibles (EHS) qui n’ont pas les moyens de se mettre à l’abri. J’ai tout perdu : travail, compagnon, logement, liens familiaux et amicux, accès aux soins de toute nature, … Je vis actuellement sous la tente, en Auvergne, sur le terrain d’autre EHS. Nous sommes six actuellement sur les lieux, dont la lectrice qui a donné son témoignage dans la revue de novembre dernier. Elle a 76 ans et vit dans son fourgon. Ni électricité, ni téléphone (nous n’avons pas le choix), ni eau potable. Je suis ici depuis six mois, après avoir passé trois moois dans ma voiture (une saxo…). Nous n’avons aucun soutien autre que l’entraide qui existe entre nous. J’ai contacté la défenseure des droits, Médecins du Monde, sans aucune suite. Déni, indifférence, rejet, au mieux impuissance. J’ai 64 ans, je n’attends plus grand-chose de ce monde ; c’est juste un constat. Il y a ici un jeune homme de 27 ans qui rêve à autre chose  que de survivre sous la tente dans le froid et l’humidité. Il y a Emma, 35 ans, dans un abri en sacs de sable, à 1500 m d’altitude. Il y a X, 35 ans, dans une cave, et j’en passe. L’EHS n’est pas très « vendeur » pour les médias, j’en conviens. Je me sens solidaire des SDF, des migrants, et juste encore plus invisible. Malade et paria, Mme R., qui a témoigné dans le numéro de novembre, est abonnée à Rebelle-santé (je l’ai été mais ce n’est guère compatible avec l‘errance) ; grâce à elle, j’ai été contente de vous retrouver et de vous lire (un petit repère, un petit clin d’œil). Peut-être un jour pourriez-vous creuser la question, aborder le sujet. Il y a les EHS des villes qui, moyennant quelques compromis, arrivent encore à survivre dans cet environnement. Les autres, les rats des champs … pour lesquels le périmètre de survie se rétrécit de jour en jour. Merci de m’avoir lue. Prenez soin de vous.

Mme H, du Puy-de-Dôme

 

Appel à zones blanches

De nombreuses personnes souffrent de cette intolérance aux ondes, partout en France et ailleurs. Malheureusement rien n’est prévu pour elles et, la plupart du temps, leur problème est complètement nié. Que faire ? Les échanges sont importants, ainsi que les témoignages et les partages d’expériences.
Si vous avez des idées de solutions, si vous connaissez des endroits où le portable ne « passe pas », où il n’y a pas d’antennes-relais à l’horizon, n’hésitez pas à le dire. C’est de plus en plus dur, mais c’est une solution.
C’est une solution, mais ce n’est pas la seule…

Un article dans Rebelle-Santé … revisité par le collectif !