Stéphane Lhomme et QueChoisir … et …

La suite du feuilleton ! Suite … et non fin !

Pour mémoire, après avoir critiqué le Linky, la direction de l’association de consommateurs UFC-QueChoisir a opéré un virage à 180% degrés début 2016 et ne cesse depuis de clamer partout que l’on ne peut pas refuser le Linky, pas plus l’habitant individuel que la commune. Et ce alors que tous les jours la preuve contraire est apportée !

Stupéfait par ce positionnement, j’ai enquêté et montré que, par le biais de son opération commerciale « Energie moins chère ensemble », la direction de l’UFC-QueChoisir est en affaire avec Enedis, ce qui permet de mieux comprendre le revirement de cette association censée défendre les consommateurs.

La direction de l’UFC-QC a alors lancé QUATRE procédures en justice à mon encontre pour de prétendues diffamations dans le même article :

– une « citation directe », procédure relativement rapide

– trois plaintes avec constitution de partie civile, procédures longues et coûteuses, qui ne visaient donc pas à laver de toute urgence l’honneur prétendument bafoué de cette association, mais uniquement à essayer de me faire taire en m’étouffant financièrement. Je remercie à nouveau celles et ceux qui m’ont aidé pour faire face à cette situation.

Après de longs mois d’attente, nous voilà dans le vif du sujet :

– j’ai gagné en première instance dans le cadre de la procédure en citation directe

– hélas, par une manoeuvre vicieuse, le procès en appel a eu lieu sans que mon avocat ou moi ne soient correctement avertis, et il s’est donc déroulé en notre absence, ce qui fait que j’ai hélas perdu. J’étudie avec mon avocat la possibilité d’aller en cassation.

Ce vendredi 8 novembre 2019, j’étais convoqué (par avis d’huissier) au nouveau Tribunal de grande instance de Paris pour le premier des trois procès, celui intenté par le chargé de mission Nicolas Mouchnino. Mais, énorme surprise, j’ai découvert en arrivant que les trois procès avaient été regroupés, ce qui est d’ailleurs parfaitement compréhensible, mais encore aurait-il fallu que j’en sois informé !

Il a donc été aussi traité de la plainte de Mme Chesnais, la « journaliste » du magazine QueChoisir, et surtout de celle de l’association UFC en tant que telle, pour l’accusation principale : « Linky : l’UFC-Que choisir a organisé sa propre corruption et trahi les consommateurs« 

Heureusement, j’avais tous les éléments en tête ou alors ils me sont revenus en cours d’audience. J’ai été longuement « cuisiné » par trois magistrates auxquelles j’ai pu donner tous les détails de l’affaire.

Attention, il faut bien comprendre que, dans ces procès, il ne s’agit absolument pas de déterminer si le Linky pose problème ou pas, ni même de savoir qui d’UFC ou des anti-Linky a raison : la direction de l’UFC s’est d’ailleurs bien gardée de faire une procédure sur le fond du dossier Linky (dans lequel elle est totalement déconsidérée).

Il s’agit en réalité de savoir si les accusations portées l’ont été sur des bases solides (même si elles peuvent être contestables), avec bonne foi, dans le but de dénoncer de vrais problèmes et non de nuire à l’image ou à la crédibilité de la personne physique ou morale (ici l’UFC-QC) critiquée.

C’est ainsi que je serai à coup sûr relaxé concernant la plainte déposée par le dénommé Mouchnino dont j’ai juste dit qu’il était « dépêché dans les médias pour y prendre la place des vrais opposants et prétendre que « refuser la pose de Linky c’est courir le risque de voir son électricité coupée ». » C’est tellement peu diffamatoire que même la procureure a recommandé la relaxe.

Ce sera plus compliqué concernant la plainte déposée par le « journaliste » Chesnais pour un détail infime : par indulgence, j’ai écrit que c’était en « obéissant probablement à des consignes » (de ses employeurs, c’est à dire la direction de l’UFC) qu’elle écrivait tant de contrevérités dans ses articles.

Mal m’en a pris : je ne risque absolument rien pour avoir écrit qu’elle mentait, par contre, en disant qu’elle obéissait à des consignes, j’aurais gravement mis en cause sa prétendue indépendance de « journaliste ». En fait, elle est salariée de QueChoisir depuis 25 ans et relaie consciencieusement la parole des ses dirigeants mais, chuuut, il ne faut pas le dire ! On verra bien…

Mais l’affaire la plus importante est bien sûr la plainte de la direction de l’UFC-QC. J’ai expliqué et montré comment, avec son opération « Energie moins chère ensemble », cette organisation avait quitté son domaine statutaire pour se lancer dans le business et se mettre en affaire avec des entreprises… qu’elle est censée combattre si nécessaire.

Comme je l’avais fait contre Areva, au cours d’un procès marquant terminé par une belle victoire, j’ai assimilé l’opération de la direction de l’UFC-QC à « un nouveau genre de corruption » en expliquant que dans cette affaire « c’est le corrupteur qui est démarché et choisi par le corrompu, en l’occurrence l’UFC« .

Comme dans l’affaire Areva, il ne s’agit pas de valises de billets glissés sous les tables mais de versements financiers certes légaux, lesquels constituent néanmoins une façon malodorante d’influer sur le cours des évènements.

Le point crucial est assurément l’article 3 de l’opération « Energie moins chère ensemble » par lequel l’UFC-QC (pourtant richissime) met en avant les « frais » occasionnés par cette opération et prévoit donc que le fournisseur d’énergie lauréat lui reversera 10 euros par particulier participant.

J’ai bien sûr mis en exergue cet article 3 mais aussi signifié que, pour éviter les frais de cette opération, et ne pas se retrouver à faire du business avec l’opérateur lauréat et de fait avec le distributeur Enedis, l’UFC pouvait tout simplement se dispenser d’organiser cette opération et se concentrer sur les actions prévues dans ses statuts, à savoir la défense des consommateurs et non celle d’Enedis et du Linky.

Les jugements seront rendus le vendredi 24 janvier 2020. Mais, quels que soient les résultats, on peut déjà prévoir que tout le monde se retrouvera ensuite en appel (sauf peut-être Mouchnino et sa procédure ridicule).

Pour mémoire, le procès que me fait Enedis concernant les incendies générés par les Linky est fixé au jeudi 3 décembre 2020 (oui 2020, pas 2019 !).

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Enfin, je profite de ce compte-rendu pour signaler que, la veille du procès, j’étais en  conférence à Vincennes au Salon Marjolaine. Après ma conférence sur la voiture électrique (calamité environnementale au même titre que la voiture thermique) et ses liens avec le Linky et le nucléaire, une bonne partie du très nombreux public a « exigé » que je parle beaucoup plus du Linky.

J’ai vu le moment où j’allais être lynché sur place pour avoir trop peu évoqué le compteur vert fluo aussi, en accord avec les organisateurs, j’ai enchaîné illico avec ma conférence habituelle (mais néanmoins toujours remise à jour) sur le Linky et ainsi évité d’être dépecé sur place !

Continuons à résister, je ferai sous peu des propositions pour agir par rapport aux incendies de Linky qui se multiplient, détruisent les logements et hélas tuent probablement…

Stéphane Lhomme, conseiller municipal de Saint-Macaire (33)

Animateur du site web http://refus.linky.gazpar.free.fr