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Une habitante des Montagnards appelle la police alors qu’elle contestait la pose du compteur. Elle reçoit, par la suite, une contravention !

Autrement dit, une contravention pour « tapage »

Cela se passe à Vitry-su-Seine

 « Allez-y, tapez-moi ». Dans les souvenirs précis de Josette, voilà la phrase prononcée par le technicien venu changer son compteur bleu pour un « Linky » qui lui a fait monter la moutarde au nez. Une colère qui vaut aujourd’hui à cette dame de 67 ans la première amende de son existence suite à une intervention de la police chez elle à Vitry.

Dans le quartier des Montagnards plus précisément, où la pose de ces nouveaux compteurs s’apparente depuis quelques semaines au jeu du chat et de la souris. Josette a reçu une contravention de 68 € pour « bruit ou tapage injurieux troublant la tranquillité d’autrui ». « C’était une situation tendue, avec une dame qui vociférait », justifie une source policière à ce sujet.

Ce 16 janvier, c’est le bruit des outils qu’on sort d’une mallette sur son palier qui la met en alerte. Il faut dire qu’elle était aux aguets. Quelques semaines plus tôt, cette retraitée était intervenue chez une voisine après l’avoir entendu crier lors de l’intervention d’un technicien, une dame qui, comme elle, ne veut pas de Linky.

Discussion tendue avec le technicien

Après une discussion d’une heure, l’entreprise qui pose les compteurs renonce, et Josette s’imagine que pour le reste de l’immeuble ils vont « laisser tomber ». Par précaution, elle affiche un mot « Prière de ne pas procéder au changement de compteur » dans son armoire électrique, pour elle et sa voisine. Mais ce 16 janvier rien n’y fait.

« La discussion avec le technicien a duré de 13 h 30 à 15 heures », raconte Josette, qui défend aussi sa voisine. Elle évoque un homme qui la « provoque », le dialogue est rompu. Josette appelle le 17 et prévient les policiers : « Si vous ne venez pas, je vais péter un plomb ». A leur arrivée, Josette a toujours le « verbe haut », « mais à aucun moment je n’ai été insultante et il n’y avait aucun voisin présent donc je ne vois pas qui j’ai dérangé ».

« J’aurais déjà dû recevoir une quinzaine de contraventions », ironise Patricia Franzoni, la présidente de l’amicale CNL du quartier, « scandalisée » par cette verbalisation.

Un débat contradictoire mardi prochain

Début décembre, elle avait annoncé son intention de saisir la justice pour contester l’installation de ces compteurs « en force ». Ce que l’entreprise Enedis, sollicitée à ce moment-là, avait nié. « On ne peut obliger personne à le faire, avait indiqué le responsable territorial Enedis du Val-de-Marne et de la Seine-Saint-Denis Robert Poggi. Mais il faut savoir qu’en cas de conservation de l’ancien compteur, la relève risque d’être payante. »

Avertie, la municipalité (PCF) par la voix de la 1re adjointe au maire Cécile Veyrunes-Legrain avait rappelé à l’entreprise le contenu d’un vœu adopté par le conseil municipal qui demande une « information complète » au sujet de Linky, des « débats contradictoires » et une installation effectuée « avec une autorisation explicite des usagers ». Un débat contradictoire « organisé par Enedis à la demande de la ville » aura justement lieu le 5 février.

Le déploiement des compteurs suspendu

« Dans un souci d’apaisement nous avons décidé d’arrêter le déploiement des compteurs dans le quartier des Montagnards jusqu’à la réunion », explique Robert Poggi. « Que des gens ne veuillent pas du compteur on peut le comprendre » et « on le prend en compte ». A partir du moment où le compteur se trouve en propriété privé. Car refuser l’installation de ce compteur, « c’est comme s’opposer à ce qu’on change un ascenseur », résume-t-il.

Mardi, l’association de défense des consommateurs UFC-Que choisir a annoncé avoir saisi le Conseil d’Etat pour dénoncer le retard de la mise en œuvre de l’affichage en temps réel de la consommation électrique pour les ménages précaires équipés du nouveau compteur.

Josette, qui n’a pas Internet, justifie son refus par le simple fait de n’avoir « aucune information » au sujet de Linky. Hors de question, dit-elle, de payer sa contravention.

 Réunion avec Enedis mardi 5 février à 19 heures à l’école Jules-Verne, 21, avenue de la Commune-de-Paris.

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