La France insoumise dit «non»

NON à la privatisation des barrages ; dans cet article, allusions au compteur Linky

En ce samedi 24 novembre, les automobilistes empruntant le giratoire de l’entrée sud de la cité thermale pouvaient penser à une action des gilets jaunes. Que nenni ! Il s’agissait en réalité d’une mobilisation de la France insoumise 65, en réponse à l’appel des instances nationales du parti, contre la privatisation des barrages hydrauliques.

Sur cet axe principal menant à la vallée de Campan et ses nombreux barrages gérés par EDF, et à proximité de la sous-préfecture de Bagnères-de-Bigorre, le lieu de rassemblement n’était pas choisi au hasard.

La vingtaine de militants, vêtus pour la plupart d’un gilet jaune, écartait d’ailleurs toute confusion avec «les gilets jaunes». «On est sur la route, c’est donc pour des raisons de sécurité», a précisé Sylvie Ferrer (FI65), tout en admettant une «complémentarité». «L’hydroélectricité est une «source d’énergie renouvelable qui devrait être prioritaire pour réaliser la transition écologique». «Et comme vous pouvez le constater, on est bien accueillis», a tenu à ajouter un militant entre deux tracts distribués aux passants.

Un tract destiné à interpeller la population sur l’ouverture à la concurrence des concessions de 150 barrages hydrauliques de l’Hexagone arrivant à échéance dans les années à venir.

«Si le gouvernement se plie à cette injonction de la Commission européenne, on risque de perdre ce patrimoine national. Le peuple français a payé pendant des décennies pour financer ces installations qui sont aujourd’hui largement amorties. L’état veut les privatiser à l’heure où elles représentent 2,5 milliards d’excédents bruts par an», a déploré Sylvie Ferrer. «Ce n’est pas dans l’intérêt général, mais un dogme. On est d’ailleurs le seul pays européen à être soumis à cette pression de l’Europe», a renchéri un militant. Un ancien salarié du fournisseur d’électricité s’est inquiété des conséquences en cas d’ouverture à la concurrence. «Je rappelle que le rôle de ces barrages est de répondre rapidement aux pics de consommation. L’hydroélectricité devrait donc être considérée comme un service d’intérêt général. Ils (les concessionnaires) vont regarder uniquement la rentabilité. Les prix vont augmenter et la qualité du service va baisser, au péril de la sûreté des installations et donc de la population, comme cela a été le cas en Italie avec le pont de Gênes».

Enfin, le compteur Linky n’a pas échappé aux contestataires. «Quand ils auront vidé les réservoirs et qu’ils ne pourront plus fournir de l’électricité, avec le Linky, on pourra nous couper le courant à distance».

Ladepeche.fr

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