Danger des écrans et guerre de l’attention

L’exposition aux écrans nuit à la santé des enfants, selon l’Académie de médecine

Pour l’Académie, « l’exposition chronique des enfants et adolescents à la lumière des écrans » est même un « problème de santé publique » (note du 8 février 2023)

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  • sur les yeux puisque les LEDs « émettent un pic d’émission de lumière bleue, proche du rayonnement ultraviolet, dont les effets délétères sur la rétine sont connus« .
  • sur le cerveau puisque les signaux lumineux des téléphones portables et ordinateurs entraînent « une dérégulation du rythme veille-sommeil, source de perturbations du sommeil, de troubles cognitifs et de l’humeur« .

Anxiété, surpoids, obésité…

Au delà, cette exposition aux écrans peut entraîner des troubles, actuellement en progression chez les jeunes, comme une diminution de l’attention, des retards scolaires, du stress, de l’anxiété, du surpoids et de l’obésité (un tiers des 2-7 ans et 21 % des 8-17 ans, avec de très fortes différences sociales : parmi les enfants d’ouvriers, 16 % en grande section de maternelle et 22 % en CM2 sont en surcharge pondérale, contre 7 % et 13 % parmi les enfants de cadres, selon l’Assurance maladie.).

L’Académie nationale de médecine recommande

  • « de promouvoir l’utilisation de lunettes protectrices contre la lumière bleue« ,
  • « de restreindre l’usage des écrans durant la nuit« ,
  • « d’introduire dans le cursus scolaire une sensibilisation des élèves sur les risques liés aux écrans »
  • « de sensibiliser les parents aux risques liés à l’usage abusif des écrans« .

Des remarques « de bon sens » de la part de cette vénérable assemblée, mais bien insuffisantes face aux injonctions du système éducatif et de l’industrie pour le développement d’un usage massif du numérique à l’école et dans la vie privée des enfants.

Sur l’usage massif du numérique à l’école et au domicile

Un article de Celia Izoard sur le site de Reporterre permet de mesurer l’ampleur du problème :

  • un sondage Ipsos de 2022 précise que les enfants de un à six ans consacrent au moins six heures par semaine à regarder des vidéos sur internet, quatre heures aux jeux vidéo et six heures à la télévision.
  • Anne-Lise Ducanda, médecin de la Protection maternelle et infantile, constate que « de plus en plus d’enseignants déplorent l’augmentation du nombre d’enfants incapables de se concentrer en classe » (dans son livre « Les tout-petits face aux écrans (éd. Du Rocher, 2021) » : certain·es « ne peuvent pas rester assis sur une chaise ou focalisés sur une activité plus de deux minutes ; ou ne sont attentifs ni à leurs pairs ni à l’adulte qui s’adresse à eux ; ou en proie à une agitation permanente : de façon compulsive, ils s’emparent de tous les objets à portée de main, renversent les caisses de matériel, jettent les jouets, déchirent les livres. » Et ce phénomène est croissant : « si, en 2002, je voyais un enfant par école présentant de tels symptômes, ils étaient un ou deux par classe en 2017« . Pour elle, « 90 à 98 % des enfants présentant ces symptômes étaient surexposés aux écrans, c’est-à-dire plus de quatre heures par jour, y compris la télévision allumée en arrière-plan. »
  • En 2021, l’étude Elfe (Étude longitudinale française depuis l’enfance, Inserm et Santé publique France) a conclu que « l’utilisation prolongée d’écrans par des enfants de 2-3 ans est associée à une augmentation du risque de troubles du sommeil, du comportement et des apprentissages précoces« . Et des chercheurs de l’Université de l’Alberta ont établi que les enfants de cinq ans qui passent plus de deux heures par jour devant un écran courent de cinq à neuf fois plus le risque d’avoir des symptômes associés au trouble déficitaire de l’attention.
  • L’addiction aux écrans, qui représentait il y a sept ans 10 % des consultations du Dr Benjamin Pitrat, addictologue en pédopsychiatrie à l’hôpital Robert Debré, en représente 90 % en 2020, indiquait Le Monde, qui l’a interviewé. « Lorsque les parents arrêtent l’écran, cela amène l’enfant à des crises qui peuvent être impressionnantes : insultes, portes brisées à coups de pied, menaces de suicide…« .

Or, dans le même temps, le ministère de l’Education a retenu pour 2022-2023 « 69 solutions numériques éducatives proposées par 34 éditeurs et sociétés EdTech dans le cadre d’un marché public de 25 millions d’euros« . Et des départements peuvent renforcer cette orientation en finançant divers applis éducatives, et même des bracelets connectés – comme dans la Sarthe – pour surveiller la santé des collégiens rendus trop sédentaires par les écrans !

Les industriels à la manoeuvre, l’Etat en soutien…

Tous ces enfants sont victimes d’industriels qui choisissent délibérément de fabriquer une addiction. Mais ils s’en déchargent sur les parents, particulièrement ceux des classes populaires. Ceux issus de la bourgeoisie, qui l’ont un temps utilisé comme marqueur social, s’en détournent désormais à l’exemple des dirigeants de la Silicon Valley Les familles les plus pauvres sont, elles, massivement victimes de la misère addictive du high tech. Non seulement leurs enfants sont les premiers touchés, mais les parents sont désignés comme les principaux coupables.

Il semble nécessaire de développer une vision politique de cette imposition du numérique aux écoliers : l’association Lève les yeux ! a ainsi organisé en mars 2022 les « assises de l’attention » qui visait à allier la nécessité d’une protection des jeunes et des choix sociétaux en faveur d’une transition écologique. Au delà, le livre écrit par Yves Marry et Florent Souillot, « La Guerre de l’attention — Comment ne pas la perdre« , conteste l’essor incontrôlé du numérique dans l’ensemble de la vie sociale.

Eux dénoncent l’aliénation et la « colonisation des imaginaires » (que décrit Serge Latouche). Ils rattachent cela à un « capitalisme attentionnel » (défini par Yves Citton en 2014). Face à la raréfaction des ressources naturelles qui menace ses profits, la capitalisme investit dans une nouvelle ressource : l’attention humaine. C’est en captant cette ressource que l’on peut vendre de la publicité ciblée, récolter des données personnelles que l’on va revendre, etc.

Les moins de 18 ans sont particulièrement ciblés : environ 90 % des contenus qu’ils regardent sur le Net sont les pages des réseaux sociaux, des vidéos, des jeux vidéo et des séries parfois très violentes, comme GTA et Call of Duty, ou de la pornographie. S’i les enfants’ils s’y accrochent, c’est parce que les concepteurs de services numériques s’adressent en premier lieu à leurs émotions, en suscitant la peur, l’excitation, pour mieux renforcer leur pouvoir d’attraction et une addiction consumériste.

Or, aucune étude n’a démontré leur intérêt pédagogique, l’enquête Pisa, de l’OCDE, a même dénoncé en 2015 leur effet négatif, et le coût économique et écologique est massif :

  • pour l’Éducation nationale, le rapport de la Cour des comptes de 2019 chiffre à 2,3 milliards d’euros d’argent public qui ont été dépensés entre 2013 et 2017, et certainement beaucoup plus depuis 2020.
  • concernant le poids écologique, le rapport de 2018 du Shift Project évalue la part mondiale des émissions de gaz à effet de serre de l’industrie numérique à 3,7 %, soit davantage que celle du secteur aérien, aux alentours de 3 %. Autre chiffre clé, la hausse continue de ces émissions, évaluée à 8 % par an. Un chiffre qui devrait encore augmenter avec l’arrivée des objets connectés.

Un conseil : lisez « la guerre de l’attention – Comment ne pas la perdre » d’Yves Marry et Florent Souillot, éd. L’Échappée

A cela s’ajoute la question des ondes et de leurs effets sur la santé des enfants et adolescents. Ci-dessous livret explicatif réalisé par l’association Périgny Anti-Linky 5G (17)

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extraits

ALORS QUE FAIRE ?

Prendre conscience et fixer des limites afin de passer à une utilisation consciente et maitrisée.
Vous pouvez notamment :
>>> localiser les antennes et les antennes-relais à proximité de votre domicile et de l’établissement de votre enfant : www.cartoradio.fr
>>> vous renseigner sur le niveau d’exposition de votre logement en compl
étant le document officiel –CERFA 15003*02 puis en le transmettant à la mairie (une mesure sera
réalisée gratuitement par l’ANFR sur l’exposition de votre enfant dans le lieu qui l’accueille),
>>> vous pourrez peut-être aussi contribuer à l’amélioration de cet accueil car le personnel manque souvent d’information et de moyens pratiques,
>>> être proactif et adopter une démarche de sobriété numérique via quelques gestes à appliquer au quotidien,
* désactiver le WIFI et préférer les connections filaires,

* désactiver le Bluetooth (sa pulsation de 10 Hz entre en résonance avec les fréquences du cerveauspécifiquement dans les transports ou les voitures),
* mieux utiliser votre téléphone mobile en ne gardant que les applications essentielles, éviter de l‘utiliser dans les transports, utiliser le mode avion, utiliser les haut-parleurs ou mieux, utiliser les oreillettes stéréoscopiques anti-ondes, rester loin du smartphone…

C’EST À NOUS D’INFORMER LES ENFANTS SUR LES DANGERS DES ONDES ET LEUR PROPOSER DES SOLUTIONS.

Changeons les habitudes numériques de la famille et commençons par montrer l’exemple, ce qui est souvent très difficile !
Privons-nous d’écran dans les moments dédiés à la famille et n’oublions pas d’échanger sur ce sujet avec nos tout-petits comme avec nos adolescents, nous serons sûrement surpris par les solutions qu’ilnous proposent.
Évitons de leur acheter des objets connectés ou des smartphones !
Trouvons et pratiquons des activités alternatives aux écrans : lecture d’histoire, jeux.
Pour les plus grands, impliquons-les dans la logique de sobriété numérique et de protection : wifi, bluetooth, organisation de leur chambre
etc..

Accompagnons les dans une nouvelle gestion de leurs tablettes, ordinateurs et téléphones mobiles et rappelons-leur les 3 temps de l’utilisation optimale :
1. utilisation sur une courte durée,
2. faire des pauses pour permettre la récupération,
3. sortir, bouger, ne pas rester sédentaire, participer à des activités socialisantes.
En tant qu’adultes, nous devons continuer à dire notre opposition à des modifications irréversibles des sociétés.
Remarque : des ressources et des outils pédagogiques pour accompagner ces démarches existent (associations ou sites dédiés…). vous pouvez nous contacter pour plus de renseignements.

DES RESSOURCES
DES LIVRES
Fabien Lebrun, « On achève bien les enfants. Écrans et barbarie numérique », Lormont, Le Bord de l’eau, 2020, 178 p.
Dr Anne-Lise DUCANDA, « Les tout-petits face aux écrans – l’épidémie silencieuse », Le Rocher, 2021, 304 p. Michel DESMURGET, « La Fabrique du crétin digital », Seuil, 2019, 432 p.
DES SITES
5G Jouets connectés et protection des enfants aux ondes

www.criirem.org/5g/5g-jouets-protection-enfants
Sophie GAREAU et son site Family Ondes

www.familyondes.fr/index.php
DES VIDÉOS
Anne-Lise DUCANDA, lanceuse d’alerte
www.youtube.com/watch?v=oqGwpjlvFjM
« La surexposition des jeunes enfants aux écrans » par le Pr Daniel MARCELLI
www.youtube.com/watch?v=Gy0gTu3VinU

https://halteaucontrolenumerique.fr/?p=2276