Cet interview a eu lieu sur Radio PLUS (104.3 FM)
Emission du Lundi 02 Mars 2020 « L’Air du Temps » ; vers 9 h 17
Radio-Plus : le réseau de cinquième génération pour la téléphonie mobile va peu à peu être déployé dans l’Hexagone … avec la promesse de débits plus importants et d’innovations technologiques comme l’internet des objets ou la voiture autonome … ; Alors, vous qui m’écoutez, je vous rassure, je reste un petit peu à côté de la plaque, et je me pose la question de savoir où on va … si ce n’est qu’à la robotisation à outrance …. à savoir si nous aussi, un de ces jours, je veux dire, l’humain, ne deviendra pas un robot qui ne parle plus, qui ne communique plus … mais qui sera en permanence avec son Smartphone, les yeux ainsi que le pouce rivés sur cette petite boîte dite intelligente ….
On ne va pas en mettre tout de suite plein la tête à nos auditeurs car je devine que vous serez plus d’une fois à ce micro, pour nous éclairer …. D’abord, c’est quoi la 5G ?
Collectif ACCAD : en quelques mots, la 5G, c’est un vaste projet industriel qui nous prépare un monde de cauchemar :
- Dix fois plus vite que la 4G ; puissance multipliée par 10
- Implantations de beaucoup d’antennes
- Un réseau de satellites encore plus dense
- Une pollution électromagnétique accrue
- Des effets néfastes sur les hommes et les animaux ; et sur l’environnement
Tout cela au nom du progrès !
Radio-Plus : on laisse la voiture autonome de côté … Par contre qu’en est-il des objets connectés ?
On rentre dans un monde qui se voudrait paradisiaque. On va avoir des voitures connectées sans chauffeurs. On aura des réfrigérateurs connectés, ce qui veut dire qu’à un moment donné, sans intervention humaine, le réfrigérateur va commander par exemple des yaourts parce qu’il n’y en aura plus suffisamment. Cela veut dire des hôpitaux intelligents, des cafetières intelligentes, des couches pour bébés intelligents. Tous ces objets connectés –comme les Linky-, toute cette intelligence artificielle, tout cet Internet des objets, tout ce qui prépare le monde des robots, tout cela va agir à notre place, nous les humains. Autrement dit, plus besoin d’enseignants, pas besoin de beaucoup d’infirmières, de médecins … Tout se fera à partir de la machine. Et l’humain sera programmé pour suivre les consignes, pour être formaté, pour … ne servir à rien.
C’est ce qu’on appelle se préparer à entrer dans le meilleur des mondes, comme l’avaient déjà imaginé Aldous Huxley en 1932 puis Georges Orwell avec son livre « 1984 » -paru en 1948 !
D’ailleurs, Kevin Warwick, spécialiste en cybernétique, a dit : « Il y aura des gens implantés, hybridés, et ceux-ci domineront le monde. Les autres qui ne le seront pas, ne seront pas plus utiles que nos vaches actuelles au pré. » Et encore, « ceux qui décideront de rester humains et refuseront de s’améliorer auront un sérieux handicap. Ils constitueront une sous-espèce et formeront les chimpanzés du futur. »
Radio-Plus : quels bénéfices pourrait-on tirer de la 5G ?
Qui peut tirer des bénéfices de la 5G ? Je ne vais pas rentrer dans le détail mais, globalement, les seuls bénéficiaires seront les opérateurs qui ont décidé de se faire du pognon sur notre dos. Les gouvernements suivent parce qu’ils sont à la traine des financiers. Les communes n’ont pas vraiment leur mot à dire puisque, depuis la présidence Hollande, les communes ont été déchargées de leur compétence dans ce domaine comme dans celui des éoliennes. Ils peuvent informer les citoyennes et citoyens. Très peu le font. C’est le dernier de leurs soucis en période électorale !
Il faut savoir que Lille ne se bat pas contre la 5G car cette ville est favorable à cette nouvelle technique. Autre exemple : près de Lens, non seulement une commune de plus de 4000 habitants n’a rien dit à la population mais elle a accepté que deux nouvelles antennes soient installées sur un terrain de foot. Ce qui veut dire que cette commune n’a pas vu ou pas voulu connaitre les dangers de la 5G.
Par ailleurs, il y a –comme dans de nombreux domaines- une technique des industriels qui consistent à monnayer leur implantation dans une commune. C’est le cas pour la THT, pour Linky, pour la 5G et dans d’autres domaines.
Il faut aussi savoir que les opérateurs (Bouygues, Free, Orange …) avancent masqués. Ils font croire qu’ils installent des antennes pour éliminer les zones blanches. Mais ils ne disent pas que cela va servir essentiellement pour la transmission de la 5G.
En résumé, mis à part les bénéficiaires au niveau financier, il n’y a aucun avantage à attendre avec la 5G pour les humains et la nature.
Radio-Plus : Plus rapide, plus connecté, plus réactif …. certes …. mais plus écologique ou pas ?
Plus, plus, plus … toujours plus. On veut tout tout de suite. A force d’aller vite, on va droit dans le mur. On privilégie comme d’habitude le progrès technologique plutôt qu’humain. On va donc supprimer des arbres pour laisser passer les ondes millimétriques (cela a déjà commencé dans la région lilloise). On va donc polluer tous les vivants et la nature en mettant en place des antennes tous les 100 mètres (on ne les verra pas beaucoup car on va les cacher). On va aussi polluer notre environnement extra-terrestre en mettant en orbite plus de 20 000 satellites. L’ambition de la 5G est de faire fonctionner plus d’un millions d’objets connectés au kilomètre carré : la folie totale.
Connecté : on le sera tellement qu’on sera victime de tout ce système électronique : on sera piraté en permanence, on sera surveillé partout (cela se voit déjà avec notamment la reconnaissance faciale). Et, comme l’humain veut aller encore plus dans la folie, on en est déjà, en Chine, à l’étude de la 6G : 8000 fois la vitesse de la 5G !
Il n’y a pas d’écologie dans tout cela : ce sera un désastre car il faudra utiliser beaucoup d’extraction de métaux rares.
il n’y a que du business.
Radio-Plus : Alors, il y a certes des bénéfices mais je pense qu’il y a aussi des conséquences ….Qui dit « connexion » dit forcément « ondes » et cela revient souvent « La dangerosité de ces ondes électromagnétiques » …. On parle souvent d’une augmentation des risques de cancer …. Alors, première question : y-a-t-il eu étude scientifique sur les risques sanitaires liés à l’exposition de ces futures ondes …. ce qui me paraît être essentiel avant le déploiement du dispositif …
Pour l’instant, il n’y a pas suffisamment d’études en France montrant l’aspect génocidaire de ce projet. Ce n’est pas le cas en Belgique et en Suisse qui sont très en avance sur nous dans ce domaine… et qui agissent. C’est bien français de penser ainsi : nous sommes les meilleurs, donc nous n’avons pas besoin de faire des études !
Toujours est-il que la conséquence évidente du déploiement de la 5G sera une importante pollution électromagnétique qui s’ajoutera à celle qui a explosé ces 25 dernières années suite au déferlement des technologies sans fil et constitue déjà à l’heure actuelle un problème de santé publique largement dénié par les autorités de santé.
Il faut aussi savoir que 200 scientifiques indépendants ont adressé à l’ONU, l’OMS, l’Union Européenne, au Conseil de l’Europe et à tous les gouvernements, « un appel international demandant l’arrêt du déploiement de la 5G sur terre et dans l’espace ». Ils demandent à l’Union Européenne de suspendre tout déploiement de la 5G jusqu’à ce qu’il soit prouvé que cette technologie ne présente aucun danger pour la population européenne, particulièrement les nourrissons, les enfants, les femmes enceintes, ainsi que pour l’environnement. Ils montrent que la 5G va créer un changement planétaire sans précédent, avec des effets graves et irréversibles sur les humains, tout en causant des dommages permanents à tous les écosystèmes terrestres.
A noter que l’ANSES (agence nationale de sécurité sanitaire, le gendarme de la santé publique) a une position non conforme à l’urgence de la situation. Elle s’inquiète des dangers de la 5G et va faire des enquêtes qui seront rendues publiques début 2021, soit après l’implantation de la 5G dans toute la France ! Une fois de plus, la France fait les choses à l’envers : on déploie d’abord la 5G et après on regarde s’il y aura des impacts.
Radio-Plus : Alors, faut-il avoir peur de la 5G ?
Il faut effectivement avoir peur de ce progrès technologique qui passe nettement avant le progrès humain.
Il faut avoir peur de cette consommation gigantesque d’énergie : « Alors que la sobriété énergétique est inscrite dans la loi, on sait déjà que ce déploiement augmentera la consommation électrique de l’ordre de 10 TWH, soit l’équivalent d’une centrale comme Fessenheim », déplore la présidente de PRIARTEM.
Il faut aussi avoir peur de :
- Cette informatisation contre la justice sociale
- Cette disparition des services publics
- Cette automatisation contre le contact humain
- Cette logique du profit
- Ces libertés sous surveillance
- Cette dépendance aux machines
- Cette mise en chiffres des individus
- Ces algorithmes contre la pensée
- Ce ciel avec des milliers de satellites
- Ces antennes relai
- Ce brouillard électromagnétique de plus en plus dense
Oui il faut avoir peur et, en conséquence, refuser cette 5G. Pour cela, il faut se donner les moyens au niveau des citoyens : il ne faut pas spécialement compter sur les élus.
Radio-Plus : et alors, que répondriez-vous à quelqu’un qui vous dirait que ces accusations vont à l’encontre de l’état des connaissances scientifiques sur les effets biologiques des radiofréquences
De nombreux risques de dommages à la santé sont identifiés :
- lésions de l’ADN cellulaire ;
- stress cellulaire ;
- altération de l’expression des gènes ;
- cancer ;
- infertilité et altération de la qualité du sperme ;
- perturbation du sommeil ;
- troubles cardiaques, incluant tachycardie, arythmie et arrêt cardiaque ;
- troubles neurologiques, y compris dépression et autisme.
Avec la 5G, on entre dans une ère où cette pollution électromagnétique prendra une dimension accrue et omniprésente. Aucun être vivant ne sera à l’abri.
Tout ce que je viens de dire sera beaucoup mieux expliqué par une éminente spécialiste qui s’appelle Annie SASCO. Elle est experte internationale sur les questions de santé environnementale et d’épidémiologie des cancers ; elle a travaillé à l’OMS, au Centre International de Recherche sur le Cancer et à l’INSERM
Le thème des conférences-débat, à l’initiative de 6 organisations, sera :
La 5G en question ; quels dangers pour la santé et le monde du vivant ?
Annie SASCO viendra à Lens le Vendredi 3 avril au soir ; à Lille le samedi 4 avril au matin et à Saint-Amand-Les-Eaux le dimanche 5 avril au matin
Radio-Plus : Je rappelle que vous êtes membre du Collectif ACCAD contre les compteurs communicants, Collectif qui s’oppose à tout ce que vous considérez dangereux pour l’homme et pour la planète !
Nous continuerons bien évidemment, dans d’autres émissions, ce volet 5G et je vous dis donc à bientôt ? Et merci à vous pour vos éclaircissements car ce n’est pas toujours facile de tout comprendre et de tout peser en matière de risques …