Tour de France

L’Amassada s’est invité au tour de France pour dire : NON AU LINKY, NON AU TRANSFO ; une invitation pour Saint-Affrique le 22 septembre

C’est dans une ambiance survoltée par le passage de la caravane publicitaire, cette ode à la consommation absurde, que nous nous sommes invités sur le parcours du tour de France à Saint Affrique, dimanche 22 juillet. Un policier de la ville nous a gentiment (bien qu’involontairement) ouvert les grilles qui se dressaient dans toute la vilotte, la séparant littéralement en deux. Profitant de cette brèche, nous avons pénétré à la suite de la caravane, sous les regards éberlués des RG venus pourtant en nombre. L’accueil de la population fut chaleureux, sous les applaudissements et les bravos, seuls quelques touristes n’ont pas semblé y comprendre grand-chose. Nous avons parcouru plusieurs centaines de mètres, animés de nos chants et slogans, portant comme il se doit le maillot de l’Amassada, tout en distribuant des tracts (texte ci-dessous), avant de rencontrer de nouveau une barrière nous faisant sortir. Des appuis inattendus se sont présentés, tel Cochonou qui nous a prêté son micro. La banderole déployée au passage des coureurs est aussi passée sur le direct TV ! Merci à toutes et tous pour ce beau moment, la prochaine fois on pédalera.

Tract distribué :

Pédaler pour défendre nos territoires

NON au transfo et aux éoliennes industrielles

Dès sa première année d’existence en 1903, le tour de France cycliste s’est attaché à faire la part belle aux merveilles de nos espaces ruraux. Valorisant lors de chaque étape et le long de son parcours les richesses de notre patrimoine. Et cette année, le tour s’arrête au cœur de notre belle région, le sud Aveyron. En voyant les images de campagnes verdoyantes pâturées par des brebis, de sites classés au patrimoine, personne ne s’imaginerait le désastre en cours. Ici comme ailleurs, nos territoires sont sacrifiés à d’obscurs promoteurs, expulsant leurs habitants pour privatiser nos campagnes au profit de quelques-uns. Nous devons voir que dorénavant le tour de France circulera sous les lignes THT, slalomant entre les éoliennes, contournant les centrales nucléaires, qui seront les seuls ombrages au travers des forêts dévastées.

C’est pour dénoncer cette hypocrisie, pour alerter sur la situation et pour vous inviter à défendre vos espaces, que nous avons choisi de pédaler à Saint-Affrique en avant des coureurs. Parce que les images d’Épinal ne sauront cacher la réalité du terrain, celle d’infrastructures monstrueuses. Au centre de ce désastre, un point névralgique, le méga-transformateur de Saint Victor, sur les hauteurs de Saint-Affrique, les lignes THT qui l’accompagnent et le milliers d’éoliennes qu’il permet.

Il s’agit d’être lucide, il n’existe aucune forme de transition énergétique portée par nos gouvernements. Les énergies prétendues renouvelables viennent s’ajouter aux autres sources existantes, les centrales nucléaires restent ouvertes, de nouvelles sont construites, des gisements d’énergie carbonée sont découverts et exploités… L’objectif de produire toujours plus semble incohérent au vu de la propagande gouvernementale de réduction des consommations. Qu’en est-il alors ?

Le transfo de saint Victor constitue le point de raccordement des nombreux projets éoliens de l’Aveyron, du Tarn et de l’Hérault. Il devrait permettre de canaliser ces énergies, de les faire monter en tension, de les faire circuler au sein des lignes THT, pour les envoyer sur une véritable autoroute de l’électricité traversant l’Europe du nord au sud. L’enjeu est simple : satisfaire les actionnaires des sociétés d’énergie en leur permettant de vendre et d’acheter l’électricité dans toute l’Europe et la méditerranée pour optimiser leur profit. En aucun cas cette logique ne se préoccupe de répondre aux besoins des populations (l’Aveyron consomme seulement 40 % de l’électricité qu’il produit).

Les éoliennes industrielles et leurs infrastructures sont une impasse écologique. Il est temps de dénoncer le coup de peinture verte appliqué à ces projets gigantesques pour comprendre que l’application industrielle à grande échelle est toujours porteuse de conséquence ; cette fois-ci, ce sont les méthodes d’extraction des composants et les multiples nuisances pour les zones d’implantation qui nous alertent sur la situation.

A saint-Victor, ICI, nous nous battons pour préserver nos terres agricoles, pour sauvegarder notre qualité de vie, pour maintenir nos écoles et nos hôpitaux, pour laisser une place à chacun, pour trouver nos solutions ensemble. Nous n’allons pas laisser impunément les promoteurs éoliens et son complice RTE saccager nos terres. Nous avons choisi de nous battre pour empêcher le désastre, par tous les moyens que nous jugeons utiles. Nous avons bâti un hmeau, l’Amassada, qui se dresse fièrement sur les terres convoitées par RTE. Nous avons organisés des conférences, des débats, des fêtes pour dénoncer la mascarade de la transition. Nous avons organisé des manifestations, goûté la répression de l’état, subi des procès, mais nous n’avons jamais cédé.

Et aujourd’hui, nous démontrerons que l’utilité publique décrétée par la préfète en juin est une vaste blague, que nous continuons à nous organiser et à nous renforcer, en organisant la 4ème édition de la fête du vent au mois de septembre, à l’Amassada.

Plus d’info sur le blog : douze.noblogs.org

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Marche pour le soulèvement de nos territoires

Tous à Saint-Affrique le 22 septembre

Cela fait 9 ans que l’association Plateau Survolté et les habitants de Saint Victor ont alerté sur les dangers que RTE fait peser sur eux à travers son projet de méga transformateur électrique.

Cela fait 4 ans que nous avons commencé à bâtir ce qui est devenu le hameau de l’Amassada, un lieu physique où se retrouver pour questionner l’avenir de nos espaces, pour penser un sens commun à nos actions et lutter ensemble.

Des années aussi que nous avons compris l’intérêt réel de ce poste : l’implantation de milliers d’éoliennes industrielles et la dépossession progressive de nos lieux de vie.

Durant toutes ces années, nous avons affiné nos perceptions des phénomènes à l’œuvre, par des témoignages, des rencontres, des lectures… pour aujourd’hui affirmer que toutes nos luttes se rejoignent contre l’industrialisation de nos territoires ruraux !

Ce qu’il se joue au travers de la lutte contre les éoliennes industrielles et le méga transformateur n’est qu’une prémisse de ce qui nous attend réellement : les campagnes se transforment sous les coups de pelleteuse des aménageurs en espace de production dédié exclusivement à la croissance des métropoles. L’état tente par sa politique d’aménagement de vider les campagnes de toutes vies afin d’y installer plus facilement les énormes infrastructures dont dépendent les métropoles (décharge, centre d’enfouissement de déchets radioactifs, centrale de production d’énergie, fermes géantes, center-parc et autres structures de loisir, etc.).
Les écoles ferment les unes après les autres, les hôpitaux de proximité disparaissent, nombre de villages n’ont plus de poste, de boulangerie, de bar où se retrouver. L’organisation en communauté de commune et pôles de compétitivité recréent une logique urbaine de centralisation. Le métier de paysan se transforme en producteur d’énergie, les biens alimentaires indispensables à la vie devenant des sous-produits agricoles.

Mais de tout cela nous pouvons dégager un sens commun, celui de défendre les espaces où nous habitons. L’état a fait le choix de faciliter la colonisation de nos vies par les promoteurs en tout genre, d’imposer des compteurs Linky inutiles et dangereux, de créer une totale soumission aux entreprises privées présentées comme les nouveaux messies, mais nous ne nous laisserons pas faire !

Nous ne braderons pas nos vies sous le prétexte de la fatalité. Des solutions sont à porter de nos mains, il faut maintenant nous en saisir ensemble.

C’est pour construire ces solutions, pour ouvrir grand les yeux sur les mensonges du capitalisme et de ses complices, pour refuser de se soumettre aux aménageurs et pour résister à la colonisation des campagnes que nous vous invitons à rejoindre la marche pour le soulèvement de nos territoires.

Le temps des expulsions à Saint Victor approche, nous ferons revenir celui des cerises, celui où nous récolterons les fruits de ces années de lutte, pour nous retrouver et faire face à l’artificialisation de nos vies.

SAMEDI 22 SEPTEMBRE à Saint Affrique, nous serons là pour défendre nos territoires et construire ensemble un sens commun. Cette grande marche dès 10h marquera le départ depuis l’Hôpital Emile Borel vers l’Amassada, en passant par la ville. Un pique-nique sera proposé en chemin, et nous nous retrouverons là-haut pour une assemblée des luttes à 16h.

Pas res nos arresta, ici comme ailleurs, construisons nos solutions et refusons de laisser mourir ces espaces qui habitent en nous.