Mobi-kids

Le lien entre le téléphone portable et les tumeurs au cerveau chez l’enfant

Révélations des conflits d’intérêts de l’experte coréenne Ae-Kyoung Lee
Les conflits d’intérêts non déclarés se multiplient au sein des auteurs de l’étude internationale Mobi-kids sur les liens entre téléphone portable et tumeurs du cerveau chez l’enfant. C’est au tour de l’experte coréenne Ae-Kyoung Lee.
https://phonegatealert.org/mobi-kids-revelations-c
Un premier article vient d’être consacré à ce sujet dans le quotidien de l’écologie Reporterre
https://phonegatealert.org/project/reporterre-por
Le moins que l’on puisse dire c’est que l’industrie de la téléphonie mobile a tenté de fausser la science en plaçant des experts avec qui elle a des intérêts réels ou cachés. Nos investigations vont donc continuer !

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17 mars 2022 docteur Marc ARAZI : ALERTE PHONEGATE et usage du portable pour les enfants
Mobi-kids : Un quatrième expert, le japonais Masao Taki, dissimule lui aussi ses conflits d’intérêts; Merci à la Députée européenne Michèle Rivasi qui a interpellé publiquement la Commission européenne sur son financement. De son côté le Dr Marc Arazi demande à la revue scientifique d’apposer sans délai un avertissement.Pour prendre connaissance de l’ensemble de notre travail d’investigation concernant l’étude Mobi-kids:https://phonegatealert.org/enquete-mobikids-conflits-interets

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Robin des Toits s’exprime aussi

https://www.robindestoits.org/Etude-Mobi-kids-minee-par-

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Conflits d’intérêts

https://phonegatealert.org/mobi-kids-revelations-c
Extraits

Ae-Kyoung Lee, ingénieure Coréenne ayant contribué à l’étude Mobi-kids qui analyse l’impact du téléphone sans fil sur le risque de tumeur du cerveau pour les jeunes, n’a pas déclaré ses potentiels conflits d’intérêts avec l’industrie de la téléphonie mobile. Après l’expert français Joe Wiart qui, comme quatre autres employés, travaillait pour l’opérateur Orange, et le scientifique canadien Daniel Krewski qui, lui, omet de signaler plus de 1,5 million d’euros de financements des industriels de la téléphonie mobile, cette nouvelle entorse à l’éthique scientifique jette un voile de plus en plus sombre sur les résultats de cette étude.

Pour rappel : lors de la publication de l’article Mobi-kids fin décembre 2021 dans Environment International, les auteurs avaient « oublié » de faire paraître la partie consacrée aux conflits d’intérêts. C’est notre intervention auprès de madame Elisabeth Cardis, coordinatrice de l’étude, qui a permis de rectifier ce grave manquement à la transparence (on lira notre communiqué sur le site Alerte Phonegate).

À ce jour, les auteurs de Mobi-kids auxquels nous écrivons régulièrement pour connaître leurs positions suite à nos révélations-se murent dans un silence qui en dit de plus en plus long sur leur embarras.

En effet, il apparaît que madame Ae-Kyoung Lee travaille dans le laboratoire de recherche sur les médias de radiodiffusion et de télécommunications de l’agence coréenne « Electronics and Telecommunications Research Institute (ETRI) ».

L’ETRI est, selon Wikipédia : « un institut de recherche à but non lucratif financé par le gouvernement » coréen. En fait, selon nos premières recherches, il semblerait plutôt que cette organisation soit en lien très étroit avec les industriels de la téléphonie mobile et que son activité, en particulier le dépôt de brevets, génère des profits considérables.

Ainsi, tel qu’il ressort des chiffres affichés par l’ETRI en 2014  – et rappelons que l’étude Mobi-kids s’est déroulée entre 2009 et 2016, les brevets déposés ont rapporté plus de 152,3 millions de dollars de royalties. Et ce n’est là qu’une partie des sommes liées à l’industrie de la téléphonie mobile, comme on peut le lire ci-après :

« L’ETRI a signé un contrat de licence d’un montant de 71 millions de dollars (environ 75 milliards de wons) dans le cadre d’un litige juridique en cours sur un brevet concernant les communications mobiles 3G. À terme, l’institut vise à empocher 300 milliards de wons dans un futur contrat, ce qui équivaut presque à la redevance CDMA. »

Et que dire des liens avérés entre l’ETRI et le géant industriel de la téléphonie mobile Samsung concernant le développement de la 5G ? Dans un article publié dès 2015 sur le site objetconnecte.com – article intitulé « Samsung et l’ETRI, vers une nouvelle standardisation de l’IoT » – voici ce qu’on peut lire :

« Samsung Electronics, filiale de Samsung, a signé le 8 mai dernier une note d’intention pour travailler main dans la main avec l’ETRI (The Electronics and Telecommunications Research Institute) dans le domaine de l’Internet des Objets. Le vice-président du groupe Samsung, Lee Hyo-gun, et le Directeur de l’ETRI, Jung Sung-Young, ont officialisé cette nouvelle alliance vouée à instaurer de nouvelles normes d’interopérabilité et sur le potentiel de l’innovation open-source. En effet, un fabricant tel que Samsung a tout intérêt à se positionner sur l’échiquier de l’Internet des Objets pour imposer des standards qui puissent devenir des normes. ».

De son côté, l’experte coréenne Ae-Kyoung Lee est une ingénieure spécialiste de la mesure de l’exposition aux ondes de la téléphonie mobile. Elle faisait partie, avec monsieur Joe Wiart et d’autres experts, Myron Maslany, Hans Kromhout, Malcolm Sim et Massao Taki (voir ci-dessous), du comité Mobi-kids en charge de la mesure de l’exposition des enfants atteints de tumeurs du cerveau.

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Les portables sont sûrs pour les enfants, affirme une étude contestée

https://reporterre.net/Les-portables-sont-surs-pour-les-e

extraits

L’étude internationale Mobi-kids conclut à l’absence d’effets des téléphones portables sur les tumeurs du cerveau des jeunes de 10 à 24 ans. Restée confidentielle, cette bonne nouvelle est affaiblie par une méthodologie attaquable.

Les résultats étaient attendus depuis 2016. L’étude Mobi-kids sur le risque de cancers du cerveau chez les jeunes lié aux téléphones mobiles a finalement été publiée en décembre 2021 dans Environment International. Une sortie restée particulièrement discrète pour une étude internationale de cette envergure : quatorze pays et un financement de 6 millions d’euros, dont 60 % par l’Union européenne. « C’est la plus grande étude de ce type sur la relation entre l’exposition aux champs électromagnétiques des téléphones sans fil et les tumeurs cérébrales chez les jeunes », confirme Brigitte Lacour, une des autrices de l’étude qui dirige le Registre national des tumeurs solides de l’enfant.

Mobi-kids conclut à l’absence de lien entre la durée d’utilisation des portables et les tumeurs au cerveau chez les 10 à 24 ans. Des conclusions rassurantes alors que les connaissances scientifiques actuelles établissent un risque possible de tumeurs cérébrales chez les adultes. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), l’agence spécialisée de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), classait en 2011 les radiofréquences comme « peut‐être cancérogènes pour l’homme ». Et l’étude française Cerenat de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) publiée en 2014 concluait à un risque accru de tumeurs cérébrales chez les utilisateurs massifs de téléphones mobiles (plus 896 heures d’appels dans une vie).

Les résultats de Mobi-Kids vont servir de référence épidémiologique pour les jeunes. Pour arriver à ces résultats, les chercheurs ont comparé l’exposition aux ondes de 670 jeunes avec des tumeurs cérébrales à 1 900 cas témoins. L’exposition est évaluée à partir de la première utilisation d’un téléphone portable, en se basant sur les déclarations des jeunes et de leurs parents.

Cinq années de données ignorées

Mais l’interprétation des résultats de Mobi-kids ne fait pas consensus. En effet, les premières données de l’étude montrent que le risque de tumeur cérébrale diminue avec une utilisation accrue du téléphone sans fil. Un effet positif que les chercheurs excluent et qui les obligent à chercher un biais dans leur méthode d’enquête. Brigitte Lacour nous explique : « Comme un effet préventif de l’exposition au téléphone sans fil est peu probable, ces résultats peuvent s’expliquer par certains biais comme des incertitudes dans les données d’utilisation rapportées lorsque le questionnaire a été complété par un parent plutôt que par les participants eux-mêmes ou par le fait que les symptômes apparus avant le diagnostic de tumeur cérébrale peuvent avoir modifié l’utilisation du téléphone mobile des participants. Ainsi, les analyses excluant à la fois les entretiens réalisés par un proche et les données d’exposition au cours des cinq années précédant le diagnostic montrent l’absence totale de lien entre l’exposition au téléphone portable et la survenue d’une tumeur cérébrale. » Autrement dit, la mise de côté de cas témoins et de cinq années de données ont été nécessaires pour trouver un résultat réaliste.

Joel M. Moskowitz, chercheur à l’université de Berkeley (Californie) et spécialiste des liens entre téléphonie mobile et santé, contacté par Reporterre, estime que ces corrections ne suffisent pas à valider l’étude : « À mon avis, les données de l’étude Mobi-Kids concernant le risque de tumeur cérébrale chez les enfants et les adolescents semblent ininterprétables, et les résultats de l’étude doivent être rejetés. » Pour le chercheur étasunien, le nombre de cas étudié contribue aussi à affaiblir l’étude.

« Nous ne pouvons pas exclure qu’il pourrait y avoir une faible augmentation du risque »

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                      Pétition

https://www.change.org/p/en-signant-vous-prot%C