Deux heures et demie de charge et 23 euros pour faire 300 km !!!
Le pourtant très pro-électrique magazine Automobile Propre vient de réaliser un test grandeur nature du Kia e-Niro 64 kWh sur un trajet Paris Lille (220km) et en dresse le bilan…
Au-delà des conditions du voyage que nous vous laissons découvrir à la lecture de l’article d’Automobile Propre, faisons simplement un focus sur l’autonomie et les aléas rencontrés pour recharger le Kia :
Nos braves essayeurs sont partis de Paris avec un véhicule chargé à bloc et affichant une autonomie prévisionnelle de 477 km permettant, en théorie, de faire allègrement l’aller-retour. En théorie, seulement ! Ils rejoignent Lille à une vitesse moyenne de 96 km/h pour constater amèrement que vitesse et chauffage de l’habitacle ont sévèrement réduit l’autonomie : il ne reste que 90 km d’autonomie !
Il faut donc « faire le plein » pour pouvoir rentrer. Ils décident de repartir en direction de Paris et de charger sur l’aire de Saint-Léger, à 57 km au sud de Lille. Cette aire est équipée d’une borne rapide « Corri-Door » censée délivrer jusqu’à 50 kW en courant continu. Arrivés sur place, il leur reste seulement 5% de batterie pour 15 km d’autonomie affichée. Ouf ! Mais, nouvelle déconvenue, la charge plafonne à 40 kW et va s’interrompre soudainement après avoir fourni seulement 1,9 kWh à la batterie de la Kia. Une seconde session de charge permet de récupérer 1,7 kWh de plus. Les appels auprès du gestionnaire de la borne ne parviennent pas à résoudre le problème.
Après 4 sessions et plus d’une heure de manipulations (!) nos testeurs ont récupéré seulement 7,3 kWh. Ils repartent pour terminer la charge dans une autre station. Ils doivent parcourir 75 km avec 26% de batterie pour atteindre l’aire de Ressons-Ouest qui dispose aussi d’une borne du réseau « Corri-Door ». Inquiétude à bord. À 110 km/h, ils rallient la borne non sans suées… froides : le e-Niro est passé en « mode tortue » sur la bretelle d’accès à l’aire. La vitesse décline très rapidement et, subitement, tombe à 15 km/h ! À la borne, il reste 1% de batterie et 1 km d’autonomie.
Dieu merci, cette fois la borne fonctionne correctement et le Kia récupère 58 kWh… en 1h20 ! Cela permet de rentrer à Paris. Le temps de charge total approche les 2 h 30… Heureusement qu’il n’y avait pas d’attente à la borne et que nos intrépides testeurs n’avaient pas prévu un rendez-vous en soirée… Notons encore qu’ils ont fait le trajet de jour. Imaginez la galère s’ils avaient effectué le même parcours de nuit (avec les feux allumés), sous la pluie (essuie-glaces) et avec le dégivrage de la lunette arrière… Prévoir le groupe électrogène dans le coffre !
Le tarif de la recharge est particulièrement salé : via le Pass Chargemap, ils ont dû acquitter 23,16 euros, pour les 300 km effectués. Un coût qui porte l’usage de la Kia e-Niro 64 kWh au même niveau que son équivalent thermique à essence, pour une source énergétique pourtant non encore frappée de fiscalité ! Ce qui n’est pas tout à fait vrai (voir en annexe).
Cette expérience a permis de mettre aussi en lumière la problématique concernant la fiabilité des bornes de recharge et, son corollaire, le coût de leur maintenance… Car il faudra bien le supporter d’une façon ou d’une autre. Enfin, elle pose la question de la tarification très variable des différents opérateurs de réseaux et bornes et de leurs opérateurs commerciaux (ChargeMap, Sodetrel, Ionity…).
À tous ces inconvénients, vient s’ajouter une fâcheuse propension des voitures électriques à prendre feu. Cet article du Parisien, « Quand une voiture électrique prend feu, pour stopper l’incendie, il faut… une piscine » met le projecteur sur ce problème.
Alors, on aimerait entendre nos écolos patentés sur toutes ces questions. Gageons qu’ils sont davantage intéressés par leur avenir politique (et le fric qui va avec) et que leur idéologie merdique ne sert qu’à ça.
Pour en savoir plus :