Il dénonce les ondes électromagnétiques

La production a chuté de 15 000 à 800 œufs par jour

Didier Chevée, dans l’Orne, a perdu son exploitation de poules pondeuses. L’ancien agriculteur met en cause l’installation d’une antenne relais à 300 m de ses poulaillers.

Didier Chevée était éleveur de poules pondeuses, dans le Perche (Orne). Une activité en circuit-court qui lui permettait de vendre ses œufs sur les marchés du territoire depuis 2016.

Mais tout cela est terminé et la ferme est aujourd’hui vendue. Il en a encore gros sur le cœur et accuse l’antenne relais installée au premier trimestre de l’année 2023 à 300 m de ses poulaillers. Le début de la fin, selon lui.

« À la fin du mois de mars, les travaux étaient terminés et dès avril j’ai constaté une diminution de ma production », se souvient l’ancien agriculteur.

La production chute, « j’allais droit dans le mur »

Au début, il pense à une bronchite infectieuse, très contagieuse chez les poules. Mais les symptômes diffèrent.

Très rapidement, les cinq poulaillers de la ferme sont touchés.

En moyenne, je pouvais collecter 15 000 œufs par jour. On était arrivé à 800 grand max !  Didier Chevée, éleveur.

Un vétérinaire est appelé sur place, « mais il ne trouve rien ».

Un géobiologue vient au mois de juillet et émet un doute sur la présence de l’antenne si proche et de lignes souterraines. Didier Chevée découvre alors ce que sont les ondes électromagnétiques, « je ne connaissais pas ce risque avant. »

Il décide donc d’aller questionner le gestionnaire de l’antenne relais.

« On m’a dit que l’antenne n’avait été mise en route qu’au cours du mois de juin, le 12 précisément. Mais, moi, je l’entendais bien avant ! Des essais ont été réalisés dès la fin mars. De source non officielle, je sais que ces antennes sont poussées au maximum avant, pour être testées. »

À ses yeux, pas de doute : l’antenne est la cause de tous ses malheurs.

Il prend donc contact avec l’association nationale Animaux sous Tension, « pour tenter de résoudre mon problème, trouver une solution ».

Les poules continuent de moins pondre, « financière, j’allais droit dans le mur ».

Ses clients ont même tenté de lui venir en aide en créant un collectif afin d’interpeller les élus locaux.

De nombreux courriers sont envoyés. Mais rien n’y fit et Didier Chevée est contraint de tout vendre en 2023.

« J’ai rencontré la députée de ma circonscription cette année, mais tout était déjà fini. J’ai l’impression que les élus sont conscients du problème, mais ne savent pas quoi faire. »

La députée a adressé un courrier au ministre de l’Agriculture ainsi qu’au Premier Ministre et à Orange, « sans réponse à ce jour ».

Il ne croit plus à une indemnisation

Pour Didier Chevée il faudrait imposer une distance de 2 km entre une antenne et un élevage, « ils m’ont tous dit que ce serait peu probable d’y arriver ».

Il ne croit plus aujourd’hui à une quelconque indemnisation. De ce côté-là, ses espoirs se sont envolés.

Mais il souhaite parler, mettre ce sujet sur la place publique, « car je ne veux pas que ça passe inaperçu ».

De nouveaux courriers sont prêts et des personnalités ont été ou seront très bientôt interpellées pour médiatiser le sujet.

Ses poules, elles, ont été vendues à un collègue qui habite à 15 km. « Elles vont bien et pondent normalement. »

actu.fr