Pourquoi Enedis préfère le premier ?
Depuis au moins 2015, les opposants au système Linky diffusent une information basée sur le fait que
ce dispositif, en rendant le réseau électrique communicant, asservit les usagers aux producteurs et fournisseurs.
Son principe de fonctionnement est l’effacement, c’est à dire la possibilité de couper temporairement des appareils gros consommateurs d’énergie, chez nous, par télécommande. Si Enedis à choisi de mettre un tel dispositif chez tous les usagers c’est pour répartir les effacements sur un maximum de foyers afin de les rendre le plus invisible possible.
Ici, dans notre province basque de Soule (36 communes dont 10 pour le moment ayant délibérées contre Linky) l’essentiel de notre argumentation est celle-ci. C’est celle que nous exposons dans toutes nos réunions publiques, rencontres avec les conseils municipaux, communications de presse, tracts. Nous n’avons fait là que mettre à profit l’intelligence des collectifs générée par la recherche que tous ont pratiquée et mis en commun.
Alors qu’est ce que Linky apporte de plus que les compteurs électroniques ?
-Un interrupteur unipolaire manœuvrable à distance (ce qui n’est pas sans présenter des risques certains)
-La possibilité́ pour Linky G3 de communiquer avec les objets connectes d’une habitation, par l’intégration du protocole IPV6
-L’utilisation optionnelle du module ERL
-La modification à distance de la puissance souscrite (Et comment change-t-on à distance la section des câbles vers le disjoncteur général et le tableau électrique ?)
Le bilan est maigre en regard de l’investissement économique et des nuisances avérées.
On peut légitimement s’interroger sur les circuits de décision ayant abouti à des choix aussi incohérents, dans le mépris le plus total des usagers. Les pouvoirs publics, les technocrates parisiens, les élus seraient-ils à ce point incompétents, ou nourrissent-ils des projets particulièrement obscurs, … à notre encontre ?
S’agit-il de pousser Enedis à avouer ses objectifs ? Il semble pourtant que cette entreprise les a (au moins au début) clairement exposés. Par exemple au travers d’Une publicité de Enedis pour le Linky (SMART GRIDS, la nécessaire mutation du réseau électrique) :
https://www.youtube.com/watch?v=G
Le texte de Patrice Goyaud “Le Linky au service des producteurs et au détriment des usagers“ complétait de façon particulièrement intéressante :
http://ekladata.com/iKR8bn7gYet
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Comment le CPL du Linky va permettre d’inverser la loi de l’offre et la demande en électricité pour le bénéfice des producteurs privés, au détriment des consommateurs, dans un marché dérégulé.
La filiale d’EDF qui se nomme RTE (Réseau de Transport d’Electricité) est chargée de la gestion des réseaux et groupes de production haute et très haute tension (63 à 400 000 Volts). Sa principale mission consiste à équilibrer, en temps réel, la consommation et la production d’électricité à la fréquence de 50 Hertz.
Jusqu’au début des années 2000, à l’époque où le marché français d’électricité était régulé et de type monopolistique, c’est l’offre qui s’adaptait à la demande : les consommateurs/usagers avaient le libre choix de consommer l’électricité selon leur besoin, quelle que soit l’heure dans la journée, bien sûr dans la limite de la puissance souscrite dans leur abonnement. C’était aux groupes de production de s’adapter à cette demande.
A cette époque, la plupart de ces groupes (thermique ou hydraulique) étaient pilotables et donc leur puissance modulable (surtout les groupes hydrauliques au fonctionnement très souple et réactif). Moduler un groupe de production veut dire que l’on peut lui demander de fonctionner à puissance réduite durant un certain temps. Dans une économie de marché, cela suppose qu’il y aurait un manque à gagner pour le producteur puisque le fonctionnement de son groupe à puissance réduite fera baisser son profit. Mais, à cette époque, la grande majorité des importants groupes de production constituait un bien national : la notion de rentabilité immédiate pour chaque groupe de production n’était pas une priorité ; la priorité essentielle étant la sureté et la sécurité de l’approvisionnement de la clientèle.
Depuis la dérégulation du marché français (mais aussi européen) de l’électricité, l’appareil de production électrique se retrouve confronté à deux problématiques :
1/ Les groupes de production modulables et pilotables vont de plus en plus être exploités par des opérateurs privés (voir la catastrophe qui se prépare pour le fleuron de la production hydraulique française). Or, ces opérateurs privés ne vont plus accepter le fonctionnement de leurs groupes à puissance modulable et réduite, ce qui les empêcherait de maximiser leurs profits.
2/ La production d’énergie renouvelable (surtout éolien et solaire photovoltaïque) a fait son apparition. Or, cette production n’est actuellement ni modulable, ni pilotable pour les raisons suivantes :
– Leurs caractéristiques intrinsèques implique que, lorsqu’ils sont couplés, leur puissance produite ne dépend que de la vitesse du vent pour l’éolien et de l’ensoleillement pour le solaire.
– Pour des raisons d’économie, les constructeurs de ces parcs de production n’ont pas jugé opportun d’équiper leurs machines de régulateurs performants, permettant à leurs groupes de participer au réglage de la fréquence et de la tension, comme le font les groupes hydrauliques et thermiques.
– Les producteurs de ces parcs exigent d’être couplés au réseau prioritairement dès qu’il y a du vent ou du soleil : concept d’énergie fatale qu’il faut accueillir au détriment des autres modes de production.
D’où un changement de paradigme nécessaire : ce sera dorénavant à la Demande (les consommateurs) de s’adapter à l’Offre (les producteurs). Et c’est là qu’intervient le compteur Linky dont le CPL G3, intégrant le protocole IPV6, permet de prendre le contrôle/commande des appareils électriques disposant d’une puce RFID, et qui sont raccordés au réseau 50 Hertz du logement.
Il suffit ensuite d’inventer une nouvelle catégorie d’intermédiaires : les Opérateurs d’Effacement. Leur rôle consistera, à la demande du Gestionnaire du Réseau et de la production (RTE), à baisser/augmenter la consommation des usagers à leur insu ; ces Opérateurs d’Effacement seront rétribués pour ce service. Mais les consommateurs n’auront droit à rien.
Voilà la raison essentielle du déploiement des compteurs Linky et du CPL G3 : maximiser les profits de la production privatisée de l’électricité à l’insu du consommateur qui, par l’automatisation de l’effacement/augmentation de sa consommation, aura perdu toute souveraineté.
Les consommateurs/usagers seront bien les dindons de la farce !
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Pour notre part, il y plusieurs années que nous évitons d’utiliser l’expression “compteurs Linky“, depuis que nous avons compris (grâce notamment aux échanges dans ce réseau) que la fonction de comptage de cet appareil n’était que subsidiaire et n’avait de toute évidence été utilisée que pour mieux cacher sa raison : répondre aux enjeux commerciaux actuels de l’électricité : rentabilisation des unités de production, gestion pointue par les fournisseurs, taxation diverses en fonction de l’utilisation du courant (notamment le carburant des véhicules électriques), … En disant “compteur Linky“ nous contribuons à cacher ces objectifs.
Notre question, donc : ne suffit-il de répéter autant qu’on le peut les objectifs évidents et visibles des producteurs et des fournisseurs ?
Collectif anti Linky & 5G de Soule
http://linkyrikez.eklablog.com/