5G : Lettre à Angres

Une lettre ouverte a été envoyée à Madame Maryse ROGER-COUPIN, maire de la commune.

Vous avez fait paraitre dans le dernier bulletin municipal de la commune un article relatif au projet d’implantation de l’antenne-relais dans la rue des Normands.

http://www.angres.fr/site/La-gazette-no168-Janvier-2020

Nous nous permettons de commenter certains passages de l’article.

Vous écrivez notamment :

« Ce sont ces ondes électromagnétiques que certains accusent de produire des effets néfastes sur la santé, mais, et c’est tout le problème, s’il n’y a pas d’antenne relais, il n’y a pas de téléphonie mobile. »

Et

« l’obligation des  différents opérateurs de couvrir l’ensemble du territoire, la quasi impossibilité des élus de s’opposer à l’implantation des antennes relais. »

Les effets néfastes sur la santé sont connus, archi-connus. Le problème est que l’on ne veut pas faire en France des études sur cette question sanitaire, comme –par exemple- au Canada. Le problème est que, fort de ce manque important d’études dans notre pays, on prétend que les quelques enquêtes sont contradictoires. Vous vous souvenez certainement ce qui s’est passé en France à propos de l’amiante. Certains chercheurs payés par des multinationales ont instillé le doute dans les études faites. Ce qui fait que ces études contradictoires ont abouti à reculer l’arrêt de la fabrication de matériaux à base d’amiante. Aux Etats-Unis, cela s’est arrêté en 1950. En France, il a fallu attendre 1998… avec les conséquences présentes et à venir !

On a été dans la même situation pour le tabac. On va recréer cette technique du doute pour les ondes électromagnétiques… aux dépens de la santé des citoyens.

Il y aurait « obligation des différents opérateurs de couvrir l’ensemble du territoire » : c’est ce que les opérateurs veulent parce qu’ils y trouvent un grand intérêt financier. Pour le reste –par exemple les risques sanitaires-, ce n’est pas leur problème.

Vous écrivez que les élus sont quasiment dans l’impossibilité de s’opposer. C’est en partie vrai. Cela date de la présidence Hollande et c’est encore plus renforcé avec la présidence Macron  et l’application de la loi ELAN. Mais … vous avez toujours la capacité d’informer les habitants … et vous ne l’avez fait que forcée par des habitants.

Pour aller plus loin, -vous le dites vous-même-, vous avez connaissance du dossier de la rue des Normands depuis octobre 2018 ; vous auriez pu informer sur « les risques potentiels dus aux antennes relais ».

Qui plus est, vous n’êtes pas mis devant le fait accompli d’un habitant de votre commune. Vous est directement concernée puisque le projet d’implantation de la nouvelle antenne Bouygues se situe sur le terrain de football ; ce n’est donc pas sur un terrain privé !

Vous connaissez l’association PRIARTEM (Pour Rassembler, Informer et Agir sur les Risques liés aux Technologies ElectroMagnétiques). Son dernier numéro de décembre 2019 consacre un article lié aux antennes-relais 4G, avec cette annotation : « pour préparer l’arrivée de la 5G, une nouvelle accélération dans le déploiement ».
Quel est le contexte de la commune. Il y a déjà trois antennes … et Bouygues voudrait en rajouter une ! Vous devez savoir que, pour l’instant, les antennes couvrent une superficie de 3 km2 environ. Avec trois antennes, Angres-habitations est largement couvert car la commune utilise environ 5 km2 pour les habitations. Pourquoi Bouygues veut s’implanter ? Tout simplement parce qu’il prépare –comme ses autres concurrents et « amis »- l’arrivée de la 5G !

Pourquoi la 5G correspond à un déploiement criminel ?

Pour aller dans le détail, vous pourrez consulter sur le site du collectif ACCAD les nombreux articles ; les plus récents datent des 7 et 1er janvier ; 14 et 4 décembre ; 9 novembre ; 12 octobre ; 28 septembre …

Ce qu’il faut savoir sur la 5G (extrait d’une brochure consacrée au Linky) :

« La commission européenne présente la 5G comme une opportunité économique incontournable mais ne parle pas d’études préalables sur les risques sanitaires. Cette analyse est suivie à la lettre par la France et les seules parties prenantes sont l’industrie et le gouvernement !

La 5G crée une rupture radicale par rapport à ce que l’on connaissait jusqu’ici :

  • Des fréquences millimétriques très élevées dans la bande 26 GHz (26 milliards !) réservée jusque-là à l’armée, doublées de la fréquence en or de 700 MHz (700 millions) ayant un pouvoir de pénétration jusque 50 cm ;
  • Des millions d’antennes à balayage électronique actif, à hauteur d’homme, envoyant des faisceaux ciblés sur les utilisateurs à des intensités de 10 à 100 fois supérieures ; il faut savoir qu’i faudra implanter des mini-antennes tous les 100 m environ !
  • 20 000 satellites quadrillant le ciel et créant un brouillard électronique permanent ayant un impact sur le vivant (homme, animal), le végétal et susceptible de modifier le climat ;
  • Des milliers d’arbres rasés pour que les faisceaux puissent passer ; cela a déjà commencé dans certaines grandes villes ;
  • L’ambition de la 5G est de vouloir faire fonctionner un million d’objets connectés par kilomètre carré ! Cela signifie que les voitures seront encore plus connectées (et encore plus piratables) ; cela signifie aussi que nous serons de plus en plus espionnés : ce qui existe à l’heure actuelle n’est rien par rapport à ce qui nous attend avec la 5G !
  • Il y aura des conséquences dramatiques sur la santé des habitants.

De nombreux scientifiques indépendants montrent que la 5G va créer un changement environnemental sans précédent, à l’échelle planétaire, avec des effets graves et irréversibles sur les êtres humains (notamment), tout en causant des dommages permanents à tous les écosystèmes terrestres. »

Bien entendu, vous pouvez demander «  à l’opérateur de faire réaliser par un organisme indépendant une mesure d’exposition aux champs électromagnétiques ». Nous avons déjà eu le problème avec Enedis qui a fait appel à un organisme indépendant ami pour montrer que –par exemple- l’incendie n’était pas dû au compteur Linky. Si vous tenez à faire ces mesures, nous vous conseillons de faire appel au CRIIREM : Bouygues n’acceptera sûrement pas.

Donc, avec la 5G il faut non seulement refuser l’implantation d’une antenne dans la rue des Normands ; mais il faut aussi refuser la 5G ailleurs … tout simplement !

Une journée internationale de refus de la 5G aura lieu le samedi 25 janvier. Elle va évidemment intéresser le Canada, la Suisse, Bruxelles… et des collectifs français. Elle devrait nous concerner. Peut-être serait-il l’occasion pour la commune d’ouvrir une salle pour permettre aux habitants de venir voir une exposition concernant les antennes-relais et la problématique de la 5G. Nous sommes partants pour l’animer ce samedi matin.

En résumé, nous devons refuser la 5G … sans conditions.

Il faut aussi savoir que nous n’avons pas encore implanté la 5G que se profile déjà pour 2024 la 6G -les chinois l’ont déjà. Bonjour les dégâts !

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Information de dernière minute

Une rencontre entre les riverains et Bouygues devrait se tenir ce jeudi 16 janvier en mairie d’Angres. Il parait évident que Bouygues va tout faire pour noyer le poisson et montrer le grand intérêt de cette antenne-relais… sans obligatoirement montrer que cela servira surtout pour le rayonnement de la 5G.

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Article paru dans le bulletin municipal de la commune d’Angres

Antenne-relais rue des Normands

Installation d’antennes –relais : Les maires coincés entre le marteau et l’enclume, entre ceux qui veulent du réseau et ceux qui se battent contre l’implantation d’antennes près de chez eux.

Une antenne relais : A quoi ça sert ?

Une antenne relais est un émetteur récepteur de signaux électriques et électromagnétiques utilisé pour la téléphonie mobile. Ce sont ces ondes électromagnétiques que certains accusent de produire des effets néfastes sur la santé, mais, et c’est tout le problème, s’il n’y a pas d’antenne relais, il n’y a pas de téléphonie mobile.

– D’un côté, il y a l’engouement pour les techniques « sans fil » (téléphones portables utilisés par 98% des français, wifi, bluetooth…), l’obligation des  différents opérateurs de couvrir l’ensemble du territoire, la quasi impossibilité des élus de s’opposer à l’implantation des antennes relais.

– De l’autre côté, il y a l’incertitude sur l’innocuité des ondes et la crainte sur

les risques engendrés par les ondes électromagnétiques sur la santé.

Doit-on se méfier des antennes relais ?

Beaucoup d’études ont été publiées sur le danger que peuvent présenter ou non les ondes électromagnétiques avec des avis et recommandations variées, souvent divergentes. L’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire a recensé et analysé plus de 1000 études sur les risques occasionnés par les radiofréquences.

Même pour celles qui obéissent à une méthodologie rigoureuse, les conclusions sont contradictoires.

Si la plupart d’entre-elles démontrent l’absence d’effets sur la santé, l’ANSES met cependant en garde contre l’utilisation intensive du téléphone portable dont l’usage aboutit à des niveaux d’exposition bien supérieurs à ceux constatés près des antennes relais.

Antennes relais : quelle est la réglementation ?

C’est l’agence nationale des fréquences (ANFR) qui délivre les autorisations d’installer une antenne relais aux quatre opérateurs.

Il faut savoir que le maire ne peut réglementer l’implantation d’antennes relais sur le territoire de sa commune en invoquant le principe de précaution.

C’est-à-dire qu’il ne peut pas interdire l’installation d’antennes relais sur le territoire de sa commune en se fondant sur les risques potentiels dus aux antennes relais. Le Conseil d’Etat a considéré qu’une telle décision excède

son champ de compétences (CE, 30 janvier 2012, Société Orange France).

Par ailleurs la loi ELAN est venue poser de nouvelles règles rendant plus difficile de contester l’implantation de ces antennes.

Le maire ne peut exercer un contrôle que sur le respect des dispositions d’urbanisme.

Depuis la loi ELAN, l’opérateur n’est en effet soumis qu’au dépôt d’une déclaration préalable de travaux. Si celle-ci répond aux règles d’urbanisme, le maire ne peut pas émettre un avis défavorable, une telle décision serait d’office jugée illégale par le Tribunal administratif et la ville, donc les contribuables, obligés de payer les frais de justice engagés.

À Angres

Plusieurs antennes sont déjà implantées sur le territoire de la ville d’Angres et pourtant selon l’opérateur auquel ils font appel (SFR, Orange, Free ou Bouygues) et selon les secteurs, des habitants se plaignent de ne pas pouvoir utiliser correctement leur téléphone mobile.

Le 03 octobre 2018, Bouygues dépose une déclarable préalable de Travaux pour l’installation d’une antenne relais rue des Normands sur le site du stade.

Il explique par ailleurs dans le Dossier d’Information Mairie que “le développement des usages des smartphones et tablettes ayant considérablement augmenté le trafic observé dans la zone considérée, il doit, pour répondre à la forte croissance de ces nouveaux usages (MMS vidéo, accès à internet,  télévision), renforcer leur équipement antennaire afin de donner aux usagers des débits plus confortables et conformes à leurs usages”.

Respectant les règles d’urbanisme, Bouygues reçoit un accord tacite en date du 7 décembre 2018.

Trois constats d’huissier en dates du 18 décembre 2018, du 12 février et du 12 mars 2019 attestent d’un affichage de la déclaration préalable rue des Normands.

En date du 04 décembre 2019, un riverain de la rue des Ormes informe Madame le Maire de son opposition à la pose de cette antenne. Madame le Maire reçoit une délégation de riverains le vendredi 06 décembre 2019.

Ceux-ci exposent alors les motifs de leur opposition : l’exposition aux ondes, la perte de valeur de leur patrimoine, le désagrément esthétique, le manque d’information et déclarent qu’ils vont saisir le Tribunal Administratif.

Madame le Maire décide alors d’arrêter le chantier, décision constatée par huissier dans le courant de l’après-midi.

Madame le Maire prend alors contact avec la société Bouygues pour l’informer de la décision prise et lui demande une rencontre réunissant la ville et les riverains. Compte-tenu de l’agenda du conciliateur de Bouygues qui siège à Strasbourg et qui évoque les grèves à la SNCF, celle-ci ne pourra pas avoir lieu avant courant janvier.

Les délais pour engager un recours étant dépassés, Madame le Maire a demandé

à M. le Préfet la saisine de l’Instance de Concertation Départementale qui réunit services de l’Etat, associations de défense de l’environnement pour tenter de trouver un terrain d’entente.

Elle a, par ailleurs demandé à l’opérateur de faire réaliser par un organisme indépendant une mesure d’exposition aux champs électromagnétiques.

La commune s’est engagée à agir pour qu’une solution concertée puisse être trouvée dans le respect de la légalité et un registre a été ouvert en Mairie pour recueillir les doléances de la population.