Le projet de dissolution de Nantes Révoltée (site, page Facebook, Twitter) par Darmanin est … révoltant, à plus d’un titre.
Nous avons participé à une émission de radio dimanche, écoutable ici
https://halteaucontrolenumerique.fr/?p=1046
Notre propos est cependant d’élargir le point de vue :
1° le pouvoir macronien, qui évoque sans cesse sa défense de la république, a durant ces 5 années, cherché à contourner les fondements historiques de notre république, particulèrement les lois
– sur la séparation des églises et de l’État, de 1905. La dissolution du CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France) cet été remet en cause la liberté religieuse établie par cette loi.
– sur la liberté d’association, de 1901. Depuis le 1e janvier 2022, les associations qui demandent une subvention, un agrément d’État ou la reconnaissance d’utilité publique, ou souhaitent recruter un volontaire en service civique, sont soumises à un « contrat d’engagement républicain » qui leur impose sept obligations susceptibles d’interprétation arbitraire.
– celle relative à la liberté de la presse et de la liberté d’expression, de 1881. Pour les grands médias, le pouvoir se contente du contrôle économique par ses amis et sponsors, les Bouygues, Bolloré, Drahi, Xavier Niel (lequel déclarait il y a quelques temps « quand les journalistes m’emmerdent, je prends une participation dans leur canard et ensuite ils me foutent la paix« ). Ou en placant, par ex à la tête de France TV, Delphine Ernotte, ex cadre d’Orange. Mais il cible des sites indépendants (comme Nantes révoltée), les réseaux sociaux … cela par l’arbitraire de décisions de police sans intervention de la justice.
A propos de la justice, la saillie de Macron (« La justice [qui] est une autorité, pas un pouvoir. Je ne laisserai pas la justice devenir un pouvoir ») montre bien son non respect de la « séparation des pouvoirs », pourtant inventée par un français (Montesquieu, de l’ex « pays des droits de l’homme » …).
2° Il faut aussi constater que la plupart des lois liberticides ont recours au contrôle numérique. Le bilan des 5 ans de Macron par La Quadrature du net le montre bien
https://halteaucontrolenumerique.fr/?p=1031,
avec notamment le « frexit » (cité par le juriste de LQDN) d’une décision de la Cour de justice de l’UE contournée après par le conseil d’état français pour obliger les opérateurs de téléphonie à conserver les données de connexion au delà du délai légal européen (et même à permettre les transferts « à vie » sur des serveurs détenus par l’état !).
Ce juriste constate que leurs victoires juridiques sont systématiquement contournées, et souhaite – comme pour la loi Sécurité Globale – une mobilisation citoyenne très large en appui.
Emission à écouter car les diverses analyses y sont très riches !
https://halteaucontrolenumerique.fr/?p=1046
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Au Garage cette semaine, on conteste de nouveau la conservation des données de connexion, et on pense qu’il faut soutenir Nantes Révoltée contre la dissolution administrative, par fidélité aux principes historiques de la République.
La rétention des données de connexion passe devant le Conseil constitutionnel
En octobre 2020, la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) nous avait donné raison en jugeant abusive l’obligation faite aux opérateurs français de conserver pendant un an toutes nos données de connexion (internet et téléphone) :
https://www.laquadrature.net/2020/10/06/s
Ensuite, le Conseil d’État avait décidé, en avril 2021, par une entourloupe acrobatique, de contourner ce jugement :
https://www.laquadrature.net/2021/04/21/le-
Cette semaine, le problème se retrouve devant le Conseil constitutionnel, sous la forme d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) posée au détour d’une affaire judiciaire : La Quadrature du Net et Franciliens.net ont saisi l’occasion pour présenter leurs arguments, alors que d’autres États membres, dont la Belgique et l’Allemagne, ont annoncé leur intention de se plier au jugement de la CJUE.
Lire l’article :
https://www.laquadrature.net/2022/02/15/d
Pourquoi il faut soutenir Nantes Révoltée
Le média nantais Nantes Révoltée
http://www.preview-nantesre.nantes-revoltee.com/
a été ouvertement menacé de dissolution par le ministre de l’Intérieur, le 25 janvier dernier, lors d’un débat à l’Assemblée nationale. Les autorités de Loire-Atlantique se seraient plaint du soutien explicite de ce média d’extrême gauche à des manifestations au cours desquelles des vitrines de magasins ont été détruites. Du soutien d’un mouvement social à la responsabilité directe dans la casse d’une vitrine, il n’y a qu’un pas que la démagogie politique franchit allègrement.
Plusieurs semaines après l’annonce du ministre, le collectif qui anime le site n’a toujours pas reçu d’avis officiel de dissolution :
http://www.preview-nantesre.nantes-revoltee.com/trois
Le ministère sait pourtant faire feu de tout bois. On se souvient par exemple que certaines associations musulmanes accusées de « séparatisme » ont été dissoutes au prétexte de commentaires postés sur leur page Facebook, qu’elles étaient fautives de ne pas avoir supprimés.
Dans un contexte de campagne présidentielle qui semble se jouer entre la droite et la droite extrême, la menace de dissolution d’un collectif d’extrême gauche n’est bien sûr ni un hasard, ni une chose anodine. L’arme de la dissolution, inventée pour lutter contre les milices fascistes et anti-parlementaristes des années 30, est aujourd’hui détournée contre les idéalistes libertaires, égalitaires et fraternels de Nantes Révoltée. La République qui se croit menacée par les militants nantais se pose comme une héritière directe de la République bourgeoise et répressive de Monsieur Thiers, qui avait écrasé l’expérience politique et sociale de la Commune.
Cette lente dérive partisane loin des idéaux de 1789, au bénéfice exclusif d’une classe sociale et au nom de principes généraux par ailleurs régulièrement bafoués, nous l’analysons point par point, d’un point de vue politique et juridique.
Lire l’article :
https://www.laquadrature.net/2022/02/16/pourqu
Vers une bureaucratie sans humains ?
Nous republions cette semaine un article de Félix Tréguer, membre fondateur de La Quadrature, paru pour la première fois en novembre 2021 dans la revue AOC
« IA et réforme de l’État : vers des bureaucraties sans humains ? ».
Lire l’article :
https://www.laquadrature.net/2022/02/18/ia-e
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Une histoire de l’Internet, un podcast original de France Culture
https://www.franceculture.fr/numerique/une-
Reconnaissance faciale: où fixer la limite ?
https://www.rfi.fr/fr/podcasts/d%C3%A9bat-
Contenus terroristes retirés du web dans l’heure : les députés votent l’adaptation d’un règlement européen
https://www.notretemps.com/depeches/contenus-
France : l’Assemblée nationale adopte une loi de retrait en 1 h des contenus terroristes
https://www.developpez.com/actu/331165/France-l-As
Retrait en une heure des contenus terroristes : doutes constitutionnels chez plusieurs députés
https://www.nextinpact.com/article/49817/retrait-en-