Cela se passe à Gaza !
Un mois après la décision de la Cour internationale de justice, les opérations militaires d’Israël continuent et le nombre de morts augmente. Un article de mediapart révèle comment Gaza est utilisée par l’armée israëlienne comme laboratoire pour tester de nouvelles armes technologiques utilisant des algorithmes dans leur système de guidage, des robots tueurs, ainsi qu’une plateforme informatique dotée d’intelligence artificielle nommée « Habsora ».
L’État israélien se sert de ce massacre par l’IA pour faire de la promotion sur le catalogue de son site, une vitrine de l’horreur qui s’inscrit dans une longue histoire et qui pose la question de l’implication de la France et d’autres états occidentaux dans la fabrication de ces armes technologiques.
De nouvelles armes technologiques
En décembre 2023, nous avions déjà écrit un article sur les drones snipers utilisés par Israël à Gaza, revenant sur la manière dont l’État israëlien avait réussi au fil de ses années à se positionner à la pointe des nouvelles technologies en matière d’armement et d’outils de surveillance, glissant au fil des années d’une logique de « maintien de l’ordre » à une véritable « guerre par l’IA » en Palestine.
Ces innovations technologiques sont enviées par de nombreuses puissances à travers le monde et font l’objet de nombreuses attentions lors de chaque salon du Milipol.
Cette année, les clients issus du public et du privé, n’auront cependant pas à attendre les visites des délagations officielles pour découvrir les nouvelles armes des entreprises israéliennes, celles-ci sont déjà présentées en catalogue sur le site de l’armée israélienne, avec « explications techniques sommaires et « utilisateurs » ravis de leurs expériences sur le terrain ».
Des armes de haute technologie, où l’intelligence artificielle joue un rôle de plus en plus important.
Parmi ces armes on trouve :
- Les chars Barak, décrits comme la « cinquième itération » du célèbre char Merkava. Ils utilisent l’IA de plusieurs manières : une « vaste infrastructure de capeurs fiables » génère une vue en réalité augmentée de ce qui se trouve à l’extérieur, le « système de protection active Trophy » détecte et neutralise instantanément toute menace pesant sur le char en tirant un missile qui fait exploser le missile entrant.
D’après la BBC, « les premiers nouveaux chars ont été livrés au 52e bataillon de la 401e brigade blindée au début du mois de septembre 2023, après cinq années de développement. »
Le drone Spark, développé dans le cadre du programme Storm Clouds de l’armée de l’air israélienne (qui est une flotte de véhicules aériens sans pilote) et le drone Spike Firefly, une version des drones Kamikaz, équipé d’une ogive détachable. Tous les deux produit par le groupe Rafael Advanced Defence Systems and Aeronautics.
Le drone Spike Firefly « recueille des informations et définit la cible sous le commandement d’un soldat qui le contrôle à l’aide d’une tablette. Il peut revenir à la base ou, s’il est équipé de l’ogive à fragmentation omnidirectionnelle de 350 grammes (en option), peut s’écraser sur une cible. »
- Munition de mortier précise, les ogives Iron Sting (Dard de fer), d’Elbit Systems sont dotées d’un nouveau système de guidage, à la fois par faisceau laser et par GPS. L’ogive est capable de pénétrer le béton armé double avec un effet de souffle et de fragmentation, selon Elbit.
Elle a été utilisée pour la première fois à Gaza en octobre 2023, selon les forces de l’ordre israëlienne.
Utilisés aussi, la mitrailleuse Negev 7, plus puissante que la Negev 5, le véhicule blindé Ethan, le viseur Smash (dont nous avons déja parlé dans cet article) et encore d’autres équipements…
Le journal israélien Haaretz a récemment rapporté que le Tsahal expérimentait également l’utilisation de robots et de chiens télécommandés pendant la guerre de Gaza. La plupart des tests ont été effectués avec un “chien robot”, également équipé d’un drone. Des bulldozers D9 télécommandés sans pilote sont également utilisés».
Une vidéo montre les robots déployés. Il s’agit d’un modèle baptisé «Vision 60» et conçu par une société américaine appelée Ghost Robotics. Chacun de ces chiens coûte 165.000 dollars. Ils sont considérés comme semi-automatiques, travaillent sous terre et au-dessus des décombres et peuvent se remettre sur pied même s’ils tombent. Par le passé, la firme avait monté un modèle de ses robots baptisé «Spur» en train de tirer en rafale, équipé d’une arme à feu sur le dos.
Contre Attaque, rappelle dans son article sur ce robot tueur, qu’il y a quelques années, l’entreprise américaine Boston Dynamics avait présenté son premier «robot chien» de couleur jaune vif baptisé SPOT. Cette invention, présentée comme sympathique et inoffensive, avait été déployée dans les rues de Nantes pendant le confinement.
« Les grincheux qui annonçaient une future utilisation militaire d’un tel robot étaient traités de paranoïaques et de complotistes. Jusqu’à ce qu’une entreprise décide de militariser cette machine. À présent, le robot est équipé d’un fusil d’assaut ou d’outils de surveillance et opère à Gaza en conditions réelles. » (Contre Attaque).
Des médecins de l’hôpital Al-Shifa ont constaté des blessures inédites sur des victimes de bombardements, qu’ils n’avaient jamais eu à soigner auparavant.
« Selon un des chirurgiens, c’est comme une lame qui fait des coupes très nettes dans la chair et l’os. J’ai vu des photos de quelque chose qui ressemble à un missile en rotation qui coupe en avançant. D’un point de vue technologique, il semble que ce soit un pas en arrière, en coupant avec des lames plutôt qu’avec des explosifs. Mais nous ne connaissons pas encore cette nouvelle arme ».
Le Jerusalem Post ajoute également des armes américaines au catalogue : comme les « bombes stupides » (dumb bombs, en anglais) gravitationnelles et non guidées, reconverties en bombes « intelligentes » grâce à un système de guidage GPS dit JDAM (Joint Direct Attack Munition) , fabriqué par Boeing. Ces munitions sont portées – et larguées – par les chasseurs-bombardiers Adir, fabriqués par la firme américaine Lockheed et améliorés par Israel Aerospace industries, complète le Jerusalem Post.
Des fragments des systèmes de guidage américain ont été retrouvés dans les ruines de maisons palestiniennes détruites par les bombes israëliennes, ce qui pose question de la responsabilité des états occidentaux et européens dans cette guerre, via l’exportation des armes et de leurs composants à l’État d’Israel.
L’implication de la France
Si la France ne fait pas partie des « exportateurs d’armes majeurs » vers l’État d’Israël, elle a malgré tout depuis dix ans, vendu pour 208 millions d’euros de matériel militaire à Israël, dont 25,6 millions en 2022.
D’après mediapart, ce qui interroge c’est surtout l’autorisation de vente de composants de type « ML4 » pour 9 millions d’euros apparaissant dans le dernier rapport parlementaire sur les exportations d’armes de la France en 2022. Ces composants désignent, d’après le rapport, les « bombes, torpilles, roquettes, missiles, autres dispositifs et charges explosifs et matériel et accessoires connexes et leurs composants « spécialement conçus ».
Sébastien Lecornu, le ministre des armées, après un long silence, a récemment déclaré à l’Assemblée nationale (le 27/02/2024) que la plupart des pièces livrées récemment à Israël étaient des « composants élémentaires » (comme des : roulements à billes, des vitrages, des systèmes de refroidissement, des potentiomètres, des capteurs de pression), destinés à être réexportés depuis Israël vers d’autres pays. Et que les licences avaient servies uniquement à faire des composants sur les missiles du dôme de fer. Autrement dit, elles auraient servis uniquement au système « défensif ».
Seulement ce qui relève de la « défense » et de « l’attaque » dans le cadre du massacre auquel se livre l’État d’Israël est bien flou…
Amnesty International a envoyé une lettre ouverte au président français pour demander un « arrêt des livraisons d’armes et de matériels de guerre à Israël ».
« La France doit respecter un devoir de prévention du génocide. Cela implique notamment de ne pas fournir à Israël de moyens lui permettant de commettre des actes entrant dans le cadre d’un risque de génocide », stipule la lettre.
Le système Habsora
Nous l’avions déjà mentionné dans un précédent article, d’après l’IFRI (Institut Français des Relations Internationales), l’armée israélienne utiliserait une plate-forme informatique dotée d’intelligence artificielle pour piloter ses campagnes de bombardements nommée « Habsora » (« le gospel » en français). Un système digne des pires scénarios de science-fiction.
L’armée israélienne présente Habsora comme un système qui « permet d’utiliser des outils automatiques pour produire des cibles à un rythme rapide (…) Avec l’aide de l’intelligence artificielle, et grâce à l’extraction rapide et automatique de renseignements actualisés, il produit une recommandation pour le chercheur, l’objectif étant qu’il y ait une correspondance complète entre la recommandation de la machine et l’identification effectuée par une personne »
Une véritable « usine à cibles qui fonctionne 24 heures sur 24 », comme le décrit Tsahal dans l’article publié sur son site Web le 2 novembre 2023.
Ce système « mouline » des quantités astronomiques d’informations à une vitesse fulgurante et livre des « cibles » en temps réel, en nombre supérieur à ce que « des dizaines de milliers d’officiers pourraient faire », selon un officier cité dans l’enquête de Yuval Abraham publiée dans le magazine israélien +972 (1)
Plusieurs experts indiquent que l’armée peut nourrir l’outil avec des images venant de drones, des messages sur les réseaux sociaux, des informations recueillies sur le terrain par des espions, des localisations téléphoniques. Une fois une cible sélectionnée, la technologie peut utiliser les sources officielles concernant la population pour estimer la probabilité de dommages aux civils.
Habsora ne serait pas le seul système d’intelligence artificielle qu’utiliserait les forces de l’armée israëlienne. En juin 2022 la chercheuse Liran Antebi a rapporté dans les colonnes de la revue Vortex, que l’État d’Israël s’appuierait sur au moins quatre logiciels dans ses opérations contre le Hamas : Alchemist, Gospel (Habsora), Depth of Wisdom et Fire Factory.
Si le fonctionnement précis de ces systèmes, est difficile à établir, il semble qu’Alchemist faciliterait les ripostes en cas d’attaque visant le territoire israélien ; que Depth of Wisdom cartographierait les sols et les sous-sols de la bande de Gaza (pour repérer les tunnels du Hamas) ; qu’Habsora définirait les cibles les plus pertinentes ; tandis que Fire Factory génèrerait en temps réel des plans de frappe par avions et par drones, en fonction du type de cible.
C’est donc grâce à l’ensemble ces technologies de pointe que l’armée israélienne serait désormais capable de frapper plusieurs centaines de cibles par jour.
« En croisant ces données, les programmes suggèrent automatiquement des cibles, sur le modèle des signature strikes américaines qui agrègent les caractéristiques communes d’individus impliqués dans des actes terroristes pour en dégager des « schémas » ou « patterns of life ». La CIA a ainsi ciblé des individus dont l’identité n’était pas formellement confirmée, mais dont un ensemble de données (localisation, équipement, âge, sexe, etc.) permettait de les associer à des combattants d’organisations terroristes. »
Laure de Roucy-Rochegonde et Amélie Férey, « L’IA au cœur de la stratégie israélienne à Gaza« , The Conversation
Une usine à assassinat de masse
L’emploi de l’IA dans un nombre croissant de systèmes d’armes est présenté comme porteur d’une plus grande mesure dans le recours à la force, car permettant davantage de précision dans les frappes. Le système Habsora prouve le contraire. Les frappes occasionnent un nombre colossal de victimes, majoritairement civiles. Le bilan depuis le 7 octobre a ainsi dépassé les 27 000 morts à Gaza, dont les deux tiers ne sont pas des combattants, d’après les chiffres avancés par les autorités israéliennes.
Le recours à des techniques d’intelligence artificielle autorise donc Tsahal à intensifier ses frappes, mais ne permet pas pour autant de limiter les « dommages collatéraux ».
Tout d’abord, le nombre de « cibles » est trop élevé pour être vraiment vérifiées, avant les tirs, comme le note mediapart. Pour Lucy Suchman, professeur d’anthropologie des sciences et technologies à l’université de Lancaster, au Royaume-Uni : « l’idée que davantage de données produirait un meilleur ciblage est fausse (…) plus il y a de données douteuses, plus le système est mauvais ».
« Le soldat reçoit un tel nombre de cibles à “traiter” qu’il ne vérifie qu’une chose : le sexe de la cible désignée. Si c’est une femme, il peut ne pas tirer. Si c’est un homme et qu’on lui indique que le tir peut causer 80 victimes collatérales, il tire quand même. »
Shir Hever, coordinateur de la campagne BDS pour l’embargo militaire, « « Testées et approuvées » : la bande de Gaza, zone d’essai pour les armes israéliennes », mediapart
Ensuite, il semblerait que les forces de l’ordre israëlienne aient progressivement « assoupli les critères relatifs à l’atteinte aux civils palestiniens », lorsqu’il s’agit de cibler un membre du Hamas, modifiant le seuil d’acceptabilité en terme de « pertes civiles ».
Yuval a déclaré à la BBC que ses sources affirment que les officiers qui dirigent l’opération militaire actuelle sur Gaza « ont abandonné tous les protocoles antérieurs qui auraient pu limiter les frappes afin de ne pas toucher les civils ». Yuval Abraham rapporte qu’alors que jusqu’au 7 octobre une dizaine de victimes collatérales étaient tolérées pour éliminer un membre exécutif du Hamas, plus d’une centaine de morts civiles seraient désormais acceptées pour en neutraliser un membre subalterne.
Cette évolution explique la destruction d’immeubles entiers pour abattre une unique cible répertoriée, comme en témoigne la frappe sur le camp de réfugiés de Jabaliya, le 31 octobre 2023, qui visait un seul des dirigeants de l’attaque du 7 octobre et qui a fait 126 morts, selon le collectif Airwars.
Une autre explication serait aussi que les forces armées israëlienne aient continué d’utiliser d’anciennes bombes non guidées américaines. En effet, selon certaines parties d’une évaluation du bureau du directeur du renseignement national des États-Unis publiée en décembre 2023 et divulguée au site d’information américain CNN, environ 40 à 45 % des 29 000 munitions air-sol qu’Israël a larguées sur Gaza n’auraient pas été guidées, ce que l’on appelle également des « bombes muettes ».
Ces bombes non guidées « peuvent manquer leur cible de 30 mètres, ce qui fait la différence entre frapper un QG du Hamas et un appartement rempli de civils », a déclaré Marc Garlasco, ancien analyste principal du renseignement au Pentagone et ancien enquêteur de l’ONU sur les crimes de guerre, qui s’est entretenu avec des victimes et des témoins de ces bombes, à BBC Verify.
Quoi qu’il en soit, il semble que l’objectif de l’armée israëlienne soit clairement l’intensification des cadences de frappes, les civiles n’étant que des variables ajustables, pour ne pas dire négligeables.
Une guerre asymétrique, la doctrine Dahiya
Yuval Abraham, relate que les militaires auprès desquels il a enquêté estiment être « jugés sur la quantité de cibles qu’ils arrivent à désigner, pas sur leur qualité », dans le but de créer un effet de choc au sein de la population gazaouie.
Gaza a été pilonnée par l’armée israélienne sans interruption de jour comme de nuit. Plus de 6 000 tonnes de bombes ont été larguées. Les Gazaouis n’ont nulle part où aller. Dans cette prison à ciel ouvert, des écoles, des hôpitaux, des camps de réfugiés ainsi que des lieux de cultes sont visés par les bombardements de Tsahal.
L’usage disproportionné de la force en milieu urbain, sans aucune distinction entre cibles civiles et militaires dans un but de « dissuasion », est une doctrine militaire qui a été théorisée par l’armée israëlienne en 2008, la doctrine du Dahiya.
En octobre 2008, Gadi Eizenkot, ancien chef d’état-major israélien – et qui fait désormais partie du cabinet de guerre, a formulé à l’agence Reuters le principe de cette doctrine militaire, également reprise dans une interview à Haaretz.
Le but de l’armée israëlienne n’est donc pas tant d’utiliser l’IA pour améliorer la précision de ses frappes, que « d’utiliser la force à des fins dissuasives et dans une logique de responsabilité collective, qui vise à rendre insupportable aux Palestiniens les conséquences de toute action armée ».
Ainsi, comme l’analyse, Laure de Roucy-Rochegonde et Amélie Férey, « les algorithmes ne sont ici pas utilisés pour limiter les dommages collatéraux, mais pour cibler plus massivement, avec un ratio particulièrement élevé de victimes civiles, et ce en connaissance de cause. »
Comme nous l’avions déjà signalé, l’IA par sa déshumanisation digitale renforce la violence de la guerre et du maintien de l’ordre. Il est plus facile de se dédouanner des massacres et des crimes perpétrés lorsque moins d’humains sont impliqués et lorsqu’il est possible de faire porter la responsabilité sur la machine. Le système Habsora en est l’une des plus horrible illustration.
La Palestine comme laboratoire de l’armement et de la surveillance, une histoire longue
L’industrie de surveillance d’Israël est « championne mondiale ». Dans « The Palestine Laboratory : How Israel Exports The Technology Of Occupation Around The World », Antony Loewenstein (2) retrace comment l’État d’Israël a transformé les territoires palestiniens en des terrains d’expérimentation pour l’armement et les technologies de surveillance que Tsahal exporte dans le monde entier.
Il relate également comment après 1967, « un grand nombre de pays a commencé à se rendre en Israël pour apprendre de cette expérience d’occupation, pour apprendre comment réprimer leurs propres cibles ».
Des liens qui n’ont pas cessé depuis, puisque parmi les projets financés par Horizon 2020, le programme d’investissement et d’innovation de l’UE entre 2014 et 2019, on trouvait « des systèmes israéliens de haute technologie de contrôle et de surveillance des frontières. » En 2021, il était annoncé qu’Israël recevrait l’autorisation de s’unir au programme Horizon Europe, qui finance l’innovation et la recherche à hauteur de 95,5 milliards d’euros pendant sept ans.
Pour Antony Loewenstein « le capitalisme de surveillance a été incroyablement profitable à l’élite militaire et politique israélienne », car il emploie un grand nombre de personnes et permet à l’État israélien de se présenter sous la forme idéologique de la « Start-up Nation ».
Lors de l’exposition de la Défense israélienne de 2022 à Tel-Aviv, les outils de surveillance disposant d’intelligences artificielles étaient le clou du spectacle
« Des membres seniors de l’establishment de la défense israélienne étaient présents. Nombre de produits étaient publicisés sous l’aspect de la praticité pour l’usager, par exemple, passer un checkpoint de manière plus rapide, mais leur objectif réel est d’améliorer leur capacité à surveiller et cibler des populations indésirables. »
Interveiw d’Antony Loewenstein, « La Palestine est le laboratoire d’armements et de surveillance d’Israël », Elucid.
Shir Hever constate que l’échec du dôme de fer lors de la journée du 7 octobre ne devrait guère porter préjudice au secteur et aux grosses entreprises « comme Elbit Systems, Rafael Advance Systems et Israel Aerospace Industries ».
« Je pensais que cet échec de la technologie conduirait à son rejet, mais ce que les entreprises israéliennes rapportent est l’exact contraire. Elles affirment avoir beaucoup de clients. Et ceux qui achètent des armes à Israël aujourd’hui, ce sont principalement des États occidentaux. La Suède en premier lieu. Parce qu’elle vient de rejoindre l’Otan et qu’elle a peur de la Russie. Viennent ensuite l’Allemagne, les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Italie. C’est au point qu’Elbit Systems a annoncé faire appel à ses anciens employés, aujourd’hui retraités, pour répondre aux commandes. »
Shir Hever, « Testées et approuvées » : la bande de Gaza, zone d’essai pour les armes israéliennes », mediapart
Un commerce de mort qui conduit aujourd’hui à un génocide.
Un appel international au cessez-le-feu
Un mois après la décision de la Cour internationale de justice, l’État israëlien n’a pris aucune mesure pour faciliter l’accès de la population civile aux biens et services de première nécessité et a en plus entravé la livraison de l’aide humanitaire. Plus récemment encore, l’armée israélienne a ouvert le feu à balles réelles sur des civils qui s’étaient rués vers des camions d’aide humanitaire.
« Les provisions entrant à Gaza avant la décision de la CIJ étaient déjà une goutte dans l’océan comparées aux besoins sur les seize dernières années. Pourtant, dans les trois semaines suivant la décision de la CIJ, le nombre de camions entrant à Gaza a diminué d’environ un tiers, d’une moyenne de 146 par jour durant les trois semaines précédentes à une moyenne de 105 par jour durant les trois semaines suivantes. Avant le 7 octobre, en moyenne environ 500 camions entraient à Gaza chaque jour »
Amnesty International, « Accusations de génocide : Israël piétine la décision de la Cour internationale de justice », mediapart
Face au déni israélien, les ONG en appellent à la communauté internationale pour convaincre Israël d’accepter un cessez-le-feu. « Seul un cessez-le-feu immédiat et maintenu peut sauver des vies et assurer que les mesures provisoires de la CIJ, notamment la livraison d’une aide vitale, soient appliquées », insiste Heba Morayef. Or, un cessez-le-feu ne pourra être imposé à Israël que par une pression internationale.
Un appel qui a été entendu par des militants un peu partout dans le monde, qui ont commencé à bloquer et mener des actions contre des usines d’armements un peu partout en France et en Europe.
Au Royaume-Uni, les blocages d’usines d’armement se multiplient. En Belgique lundi 4 mars, des activistes ont bloqué les entrées de plusieurs entreprises d’armement qui exportent des armes vers Israël.
Des actions partout en France
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