Contre le laissez-passer sanitaire
Sans smartphone, ce « gadget de destruction massive » aucun gouvernement n’aurait pu aussi facilement déléguer ses pouvoirs de police. Sans l’addiction entretenue à cette prothèse numérique qui géolocalise et contrôle à des fins commerciales et sécuritaires les citoyenn.es depuis des années, le passe-sanitaire aurait-il été aussi facilement accepté ?
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Sommaire
p.6 L’informatisation de la société. Bienvenue dans la Technopolice.
Contrôler pour exclure…grâce aux smartphones.
p.8 Qu’est-ce que la smart-city ou safe-city ou technopolice ?
p.11 2021 : la carte d’identité biométrique et la surveillance des flux d’habitants
p.11 Facebook et la surveillance habituelle et acceptée de toutes les interactions et écrits.
p.12 le passe-sanitaire est une continuité dans ce contrôle technologique
p.13 L’informatisation du monde détruit les acquis sociaux et la démocratie
p.19 Les données de santé, l’intelligence artificielle, et les conséquences de la « plateformisation de l’Etat » dans la crise sanitaire
p.24 Changer de logiciel : pour une santé environnementale
p.27 Technologie et capitalisme. Quelle est le rôle de la technique en ces évolutions sociétales ?
p.30 POUR AGIR CONTRE LE LAISSEZ- PASSER SANITAIRE :
SE DEBARASSER DES SMARTPHONES !
Extraits du document
A l’heure où le passe-sanitaire se pérennise dans le temps, nous essaierons de répondre avec divers auteurs à la question de savoir pourquoi le gouvernement a fait les choix d’une surveillance technologique et d’une vaccination quasi obligatoire.
Au lieu du réelle politique de santé, telle celle proposée par le collectif Interassociations pour la Santé Environnementale – CISE, le gouvernement a fait le choix d’une politique économique basée sur les biotechnologies et technologies de l’informatique, et de l’Intelligence Artificielle.
L’informatisation de la société et sa surveillance expliquent cette évolution, qui est consubstantielle au capitalisme : la technologie accroissant le pouvoir des capitalistes, le profit permettant d’acquérir ces moyens de puissance que sont les machines technologiques. Le capitalisme, pouvant ainsi se penser comme un systèmes de machines et non plus sur la seule question de la propriété, est un industrialisme. Cette informatisation de la société industrielle dépossède les citoyenn.es de leur pouvoir délibératif.
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« Anne Genetet, député des Français de l’étranger et porte-parole du groupe LREM, a expliqué que le passe sanitaire « pourrait rentrer dans le droit commun, comme le carnet de vaccination pour les enfants ou le permis de conduire, c’est-à-dire comme un outil qu’on doit avoir sous la main, et qu’on peut sortir en cas de besoin».
« Invité politique d’Europe Matin ce mardi, Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, a estimé que l’élargissement à de nombreux lieux publics du pass sanitaire était une manière de pousser les Français à se faire vacciner sans avoir à mettre en place une obligation généralisée. Celle-ci n’est toutefois pas totalement exclue (…) « Il n’y a pas d’obligation vaccinale, il y a une incitation maximale », explique Gabriel Attal (en juillet 2021).
« Mesurer les comportements des utilisateur·ice·s d’un logiciel pour améliorer le produit et maximiser les profits de l’entreprise ; mesurer les comportements des travailleur·se·s pour contrôler leur productivité, quitte à s’inviter dans la sphère privée lorsque le travail se fait depuis chez soi ; mesurer les comportements jugés illégaux ou anormaux dans l’espace public afin d’assurer l’ordre public. Que cela soit à des fins de profits ou à des fins sécuritaires, il s’agit à chaque fois de la même logique : collecter des données, beaucoup de données ; en automatiser l’analyse, au moyen notamment de logiciels d’intelligence artificielle ; les utiliser comme outil de contrôle et de prédiction des comportements humains, selon des critères décidés par les personnes qui détiennent le pouvoir et qui n’hésitent pas à citer en modèle le regard omniscient de Dieu sur l’univers »
La Quadrature du Net
Écoutons Emmanuel Macron dans son discours sur l’intelligence artificielle du 29 mars 2018 : « Il y a chez LEIBNIZ cette hypothèse que « Dieu calcule pour nous le meilleur monde possible » et il y a donc quelque chose d’une option presque prométhéenne qui nous permet de revisiter la conception du monde de LEIBNIZ à travers l’intelligence artificielle qui nous donnerait la capacité de réaliser nous-mêmes ce calcul et à travers en effet des machines apprenantes de pouvoir parcourir beaucoup plus rapidement les chemins du malheur pour choisir le bon chemin beaucoup plus tôt et beaucoup plus rapidement. C’est prométhéen dans ce que cela comporte d’ambivalence, c’est une chance inouïe d’accélérer le calcul réservé à Dieu chez LEIBNIZ, c’est une responsabilité énorme d’avoir dans notre main cette possibilité de le faire. »
« À l’instar de la technodictature chinoise, le gouvernement français semble se dire que pour pérenniser et banaliser le traçage numérique et clore le débat sur les technologies de surveillance, il faut en passer par la jeunesse. On nous reprochera, comme on l’a fait depuis des mois, ce rapprochement injurieux avec le «crédit social» chinois. Mais il faut rappeler que c’est en grande partie par le biais de la jeunesse chinoise et de son hyperdépendance aux applications intégrées directement dans les réseaux sociaux, tel que le fameux WeChat, que le système a pu voir le jour.
Que fait d’autre le gouvernement en décidant que les mineurs âgés d’au moins douze ans et deux mois devront présenter un QR code pour accéder à certains lieux, comme les restaurants et les cinémas, mais également pour participer à certaines sorties scolaires ? Quel recul et quel esprit critique auront ces enfants habitués à utiliser banalement, quotidiennement, l’application «TousAntiCovid» (que la «novlangue» aura rebaptisée «PassLiberté» !), une fois devenus adultes ? »
Le numérique tient un rôle central dans cette dérive. Serge Halimi, rédacteur en chef du Monde Diplomatique va jusqu’à dénoncer une « dictature numérique » : « nous entérinons plutôt benoîtement l’invasion galopante du numérique et du traçage de nos vies intimes, professionnelles, de nos échanges, de nos choix politiques (…) M. Macron encourage en précipitant le remplacement des interactions humaines par un maquis de sites administratifs, de robots, de boîtes vocales, de QR codes, d’applications à télécharger. Dorénavant, réserver un billet, acheter en ligne, exige à la fois une carte bancaire et la communication de son numéro de téléphone portable, voire de son état civil. Il fut un temps, qui n’était pas le Moyen Âge, où l’on pouvait prendre le train en demeurant anonyme, traverser une ville sans être filmé, se sentir d’autant plus libre qu’on ne laissait derrière soi nulle trace de son passage. Et pourtant, il y avait déjà des enlèvements d’enfants, des attentats terroristes, des épidémies — et même des guerres.»
Ajoutons qu’une étude de la Fondation Jean-Jaurès donne à voir une autre logique qui est en affinité élective avec cet autoritarisme technologique. Cette étude nous apprend que l’électorat macroniste rêve d’un « homme fort » et ce dans une proportion bien supérieure (46%) à celle des français. Cet électorat talonne l’extrême droite (54%) en cette velléité. La société industrielle est étroitement liée à l’outil de gestion qu’est l’informatique. Ce dernier est tout sauf neutre et comme toute technique, elle « redéfinit toujours les rapports sociaux » selon François Jarrige10. Dès sa conception, l’informatique porte en elle cette tendance lourde qui permet d’accroître les capacités de contrôle sur la société de masse afin d’en perpétuer la logique : une logique socialement et écologiquement destructrice. Remettre en cause l’informatisation du monde et la complaisance technophile de tous les partis politiques est un préalable indispensable.
Le groupe PMO de prévenir… dès 2005 : « Si ce marché (du portable) est si porteur, c’est que le rouleau-compresseur marketing a su capter ce qui, dans ce monde high tech et dévoué à la guerre économique, avait été détruit : les rapports sociaux (…) Pourquoi aurions-nous besoin d’une médiation électronique pour communiquer si ce n’est pour nous adapter à un monde qui atomise chacun de nous et morcelle nos vies ? (…) « Selon Béatrice Fracchiolla, sociologue et chercheuse en pointe sur les nouvelles technologies, son usage immodéré (NDR : du portable) sert à combler les temps de déplacements quotidiens qui sont souvent source d’angoisse. « Ce temps passé en transit dans des sortes de « non-lieux » successifs, au milieu d’une foule anonyme, entraîne une perte d’identité », écrit-elle dans la revue Esprit critique. (…) La sociologue voit dans le portable (…) autant de tentatives de reconquête par l’humain d’espaces urbains chaotiques. Des moyens d’être mobile, comme autant de « palliatifs au rapport de voisinage qui diminue au fur et à mesure que les villes s’agrandissent et s’étendent, que leurs frontières deviennent de plus en plus délétères. » »(…)».
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Commentaires
Jeter nos smartphones ? Jeter nos ordis ?
Refuser ces technologies parce qu’elles participent bel & mal en effet à la mise en place d’un état policier qui ne dit pas son nom ?
La politique de la table rase est bien tentante.
Encore faudrait-il qu’elle soit suivie par une majorité … & rien de moins certain.
L’histoire ne fait jamais machine arrière.
Mais surtout aucune technologie n’est bonne ou mauvaise en soi. C’est uniquement l’usage qu’on en fait.
C’est ainsi depuis le moindre silex pour chasser ou tuer son voisin, le couteau pour couper le pain ou assassiner, la TV pour s’instruire ou s’idiotiser, l’énergie nucléaire pour faire des bombes ou travailler à en faire qq chose d’utile un jour ….
Sans compter l’utilité manifeste du smartphone pour de bons usages : les explorateurs/marins & autres esseulés en danger de mort, la mère seule qui peut vérifier si ces enfants sont bien rentrés à la maison, les personnes âgées en détresse, les accidentés, mille jolis messages d’amour …. etc etc …
Donc l’usage qu’on en fait est une question de choix politiques, c’est sur ce levier qu’il faut appuyer.
Ce qui semble insurmontable devant Goliath, mais il faudra bien que les petits David (99%) se rassemblent quand ils seront assez nombreux à être conscients du piège.
Pour le Collectif STOP-LINKY Montagne de Lure
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Ben oui, jeter nos smart-phones… le portable n’est-il pas suffisant quand on est chez soi ou à côté ? et le tél fixe existe encore, mais plus on s’en passe et plus il deviendra obsolète.
J’ai acheté un portable cet été parce que j’en avais marre de demander à mon compagnon le code reçu pour un achat en ligne ou regarder mes comptes.
Nous avons un ordi fixe, pas besoin donc d’un smartphone !
Evidemment il nous arrive de voyager et de devoir consulter mappy ou nos messageries. Il y a la tablette, et toujours des possibilités d’attraper une wifi.
Peut-être je me mettrai au smartphone si la vie itinérante devient la seule possible pour moi, pour l’instant je ne suis pas à cette extrémité, mais je tâche de m’y former au cas où.
J’ai un appareil photo…et une vie sociale…qui ne nécessite pas que je montre la photo de ma famille à tout bout de champ…j’ai même un compte facebook… mais smartphone, pour nous, ça veut dire :
– pour moi une exposition aux ondes accrue ;
– pour mon compagnon une tentation supplémentaire de se déconnecter du réel, c’est pour cette raison qu’il n’en veut pas..
Le mieux c’est de ne jamais commencer, comme la clope, ça doit être aussi dur d’arrêter !