Les étranges caviardages de l’ANSES

« Zut alors, c’est vraiment trop bête … »

Telle a dû être, on l’imagine, la réaction des responsables de l’Anses (1), en recevant la contributions de 5 associations répondant à une consultation publique.

Cette consultation a été lancée suite à la publication, en avril 2021, d’un premier avis de l’agence portant sur les effets des ondes électromagnétiques de la 5G sur la santé humaine. Pourquoi est-ce « trop bête » ? Parce que ces organisations ont transmis leurs remarques à travers des fichiers PDF. Et comme ce format n’est pas proposé par l’Anses, cette dernière a tout simplement choisi de les ignorer ! Poubelle !

La chose est très regrettable, car ces associations figurent parmi les plus calées du pays sur le sujet. Robin des toits est l’une des plus anciennes et des plus reconnues organisations traitant des ondes, épluchant minutieusement chaque nouveau rapport depuis bientôt vingt ans. Bien que plus récentes, l’asso Alert Phonegate décortique elle aussi les documents disponibles et met ainsi régulièrement à jour de graves incohérences dans les pratiques, les discours ou les écrits de la puissance publique. Le Criirem est à notre connaissance le seule organisme indépendant mesurant les niveaux d’exposition aux ondes et étudiant leurs effets. L’Eceri est un institut européen qui étudie les causes environnementales du cancer (2). Difficile de trouver des contributeurs plus concernés et mieux informés que ceux-là. Et pourtant, le jour de la restitution du rapport définitif de l’Anses, le 17 février 2022, toutes ces organisations ont découvert qu’aucun de leurs travaux n’avait été pris en compte. « Financés par des fonds publics, l’Anses, en agissant ainsi, trahit sa mission de service public de prévention et de protection de la santé de nos concitoyens » dénoncent alors les assos dans un communiqué commun. Les associations mises à l’écart ont envoyé un recours gracieux au directeur de l’Anses afin qu’il fasse le nécessaire pour que leurs contributions soient finalement prises en compte. Elles restent sans réponse à ce jour.
Ce début d’année 2022 pose décidément question sur les méthodes de l’Anses. Alors qu’il préparait un dossier destiné à alerter la Défenseure des droits sur son cas de personne électrohypersensible (3), Philippe Tribaudeau est allé rechercher la transcription de son audition par l’agence de santé, réalisé en 2014. En ouvrant le dossier, « quelle n’a pas été ma surprise de découvrir que l’Anses avait effacé la presque intégralité de mon audition », rapporte l’intéressé. A la place de la plupart de ses réponses, se trouve la mention « intervention supprimée par son auteur lors de la relecture du verbatim », ce que Philippe Tribaudeau dément formellement. Malgré nos relances, l’Anses n’avait toujours pas répondu à nos questions à l’heure de boucler le journal.

Mensuel l’âge de faire ; n° 173 de mai 2022.

Notes

1 Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail

2 Nous ne connaissons pas bien le travail de la 5ème association concernée, Environmental Health Trust, que nous ne commenterons donc pas.

3 Lire l’âdf n° 168

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Merci au journaliste du journal l’âge de faire

https://www.facebook.com/lagedefairelejournal/

Merci à Nicolas Bérard

https://www.facebook.com/groups/77813031923

pour cet article qui rend compte du recours collectif de 5 ONG dont Phonegate Alert

https://www.facebook.com/PhonegateAlert/

contre l’irrégularité de la consultation publique de l’ ANSES sur la 5G

https://www.facebook.com/AgenceAnses/

Phonegate a écrit à Stop 5G Nantes

https://www.facebook.com/hashtag/sant%C3%A

Pour en savoir plus :

https://phonegatealert.org/recours-collectif-contre…

Alert Phonegate