Il s’agit des industries des télécommunications et des conflits d’intérêts
Argent, armée et recherche
Lutte contre la réglementation par l’industrie ; Industrie du doute;
L’étude Interphone, le NTP, le SCENIHR de l’Union Européenne, exemple de l’industrie du doute
Influence de la conception des études sur les résultats
Financements orientés des études
Conflits d’intérêts : OMS, ICNIRP, Europe, France
Martin Blank explique :
« malgré l’opposition de l’industrie, les organismes de réglementation états-uniens mirent en pratique le principe de précaution et interdirent dans les aérosols les CFC qui détruisaient l’ozone » (p. 174)
« En recherche épidémiologique, nous sommes limités par l’incapacité de parvenir à une “preuve” puisque l’on peut seulement en arriver à démontrer une corrélation, mais non une causalité. L’épidémiologie nous permet de dire, comme le fait Interphone, qu’une utilisation de téléphone mobile de plus de 1 640 minutes est corrélée avec une hausse de 40 % du risque de développer certains types de tumeurs au cerveau. Mais ces résultats ne nous permettent pas d’affirmer qu’une utilisation (…) de plus de 1 640 minutes cause directement une hausse de 40% (…) Une autre limite importante des études épidémiologiques est la difficulté d’établir de vrais groupes témoins. » (p. 175)
« En général, les études de laboratoire en biochimie et en physiologie cellulaires ont plutôt bien réussi à identifier les processus biologiques activés par l’exposition aux CEM des téléphones cellulaires. Cependant, bien que de telles expériences puissent nous éclairer sur les processus biologiques qui jouent un rôle dans n’importe quel effet sur la santé et bien que ces études puissent servir à établir des normes de sécurité relatives à l’exposition humaine, la recherche en laboratoire ne peut pas être efficace dans l’identification des maladies qui peuvent survenir. (…) [Les études] se concentrent plutôt sur les effets de l’exposition aux CEM sur des systèmes biologiques très précis et sur les voies qui peuvent mener au cancer. Mais la relation entre ces effets sur des systèmes du corps et de possibles effets à long terme comme le cancer n’est pas claire. Par conséquent, on ne peut se prononcer sur la sécurité humaine à long terme à partir de recherches en laboratoire. » (p. 176)
– « les données de laboratoire offrent des signes évidents de processus biologiques plausibles et (dans certains cas) probables qui peuvent expliquer les données épidémiologiques (c’est-à-dire des dommages à l’ADN qui mènent à des mutations qui causent des cancers ». (p. 177)
– « Pour le moment, la science ne nous dit pas avec quelque degré de précision quel sera l’impact sur la santé de chaque type d’exposition aux CEM. C’est précisément de ce doute dont se sert l’industrie du sans-fil pour bloquer toute tentative de réglementation de ses produits. » (p. 177)
Argent, armée et recherche
Armée américaine et business – film « Ondes sciences et manigances », 2014 Jean Heches Nancy de Meritens
- Rapport « Defense Intelligence Agency » : « Si les nations occidentales étaient plus strictes sur les normes d’exposition (…) cela aurait des effets défavorables pour l’industrie et le fonctionnement militaire (…) la reconnaissance de la norme 0,1mW/cm2 pourrait limiter l’utilisation des nouvelles technologies électroniques en rendant l’exploitation commerciale de certains produits peu attractive à cause de l’augmentation de leur coût »
- Pourtant, les effets non-thermiques sont rapportés par l’armée américaine. Le rapport cité ci-dessus parle d’effets en dessous du seuil thermiques « ont plus de perturbations neurologique, cardiovasculaire et sanguine que le personnel non-exposé ».
- En 1971, un rapport de la NASA recense 2000 études faisant état d’effets non-thermiques.
Le paradigme thermique est crée dans les années 1950 par l’armée américaine. Les Russes développent une approche différente en abaissant les normes de protection en promouvant les effets non-thermiques tel le syndrome des micro-ondes. L’ambassade américaine en Russie fut l’objet d’attaque par des armes à CEM à effets non-thermiques : deux ambasadeurs sont morts et de nombreux cancers sont déclarés. Ce paradigme non-thermique des Russes laisse penser aux américains que cela permet aux Russes de refuser des équipements militaires (radars, armes avec des CEM) étrangers. - 1990 les normes américaines sont financées par le Département de la Défense et par l’IEEE.
Association IRPA, émanation de la recherche nucléaire de l’armée américaine qui finance cette association. - IRPA crée une filiale, l’ICNIRP dont tout document doit obtenir l’aval de l’IRPA…
ICNIRP, dirigé par M Repacholi, un expert de l’industrie électrique, qui crée le projet CEM à l’OMS, le dirige et invite les experts de l’ICNIRP : crée l’illusion de deux institutions en charge des CEM… - Projet CEM à l’OMS, son rôle est paradoxalement d’empêcher que les normes de protections soient basses et aussi d’augmenter les normes dans les pays où elles sont trop basses comme l’INDE, la Chine, des pays de l’est, et de les amener vers les seuils thermiques de l’ICNIRP. Pour cela l’armée US organise avec l’OMS des colloques en Asie, et les laboratoires de l’armée américaine sont ceux consultés par l’OMS comme expert par l’OMS. Pourquoi ?
- Parce que suite aux attentats de 2001, l’armée américaine augmente son nombre de base, mais les normes de certains pays comme la Pologne empêchaient le fonctionnement des radars de l’armée.
Maria de Neira, Directrice Santé Publique à l’OMS, interrogée par les auteurs du film sur les liens entre les laboratoires américains et l’OMS, répond : « C’est pas l’armée américaine, c’est les laboratoires de l’armée américaine, je sais pas lesquels c’est exactement (…) mais c’est probablement parce qu’ils ont énormément d’expérience sur les radars (…) » Puis de s’interroger naïvement : « une organisation américaine pourrait avoir des interêts qui vont contre la santé, pourquoi ? »
– Repacholi « a été contraint de dire devant une commission d’enquête que les normes d’exposition du public avaient été définies par des accords avec l’industrie et non en fonction des données scientifiques » Cité p.100 dans « Et si la téléphonie mobile devenait un scandale sanitaire ? » Etienne Cendrier, Éditions du Rocher 2007.
– Agence de Protection de l’Environnement, États-Unis, version préliminaire de son rapport de 1990 : le Dr Robert McGaughy préconise de classer les CEM cancérogènes humains probables, et les RF et MO cancérogènes possibles (classe B comme DDT, qui a été reclassé en 2A, probable, en 2015). (p. 123)
Le Sénat en 1995 coupe 300 000 dollars à cette agence car l’EPA « ne devrait pas se mêler des CEM » = rapport final jamais publié. (p. 124)
– Contre-attaque de l’industrie à l’affaire médiatique Reynard (un plaignant dont la femme est décédée à 33 ans d’une tumeur au cerveau 4 ans après avoir reçu un téléphone cellulaire à la fin des années 80) ;
Thomas Wheleer, président du CTIA-The Wireless association, qui regroupe les industriels du secteur du sans-fil, déclare que 10 000 études depuis 40 ans prouvent l’innocuité, mais se base uniquement sur des études de fours à micro-ondes. (p. 126-127)
Son association a consacré plus de 25 millions à un programme de recherche de 4 ans dit WTR (Wireless Technology Research) censé démontrer l’innocuité (supervisé par la FDA, dirigé par G. Carlo avec 200 experts ; voir plus haut). Le Dr Lai a dit de ce programme qu’il y régnait un « climat généralisé de corruption et de tromperie chaotiques » (p. 129).
Or les résultats furent contraires aux attentes :
= apparition de micronoyaux dans le sang (fragments de chromosomes), signe de dommages irréparables. (p. 128)
On lui coupe les fonds, et on lui brûle sa maison (à G. Carlo).
– Dr Jerry Phillips. Motorola lui demande de donner meilleure tournure à cette étude de Lai. Il refuse mais refait l’expérience = MO ont effet sur les proto-oncogènes (gènes qui peuvent devenir cancérogènes). Motorola lui demande de changer la formulation de ses conclusions, il refuse, et Motorola le fait de force sans le prévenir, dans la publication de Bioelectromagnetics. (p. 130-131)
En 1997, il trouve des dommages des RF sur l’ADN dans certains cas : il publie tout de même contre l’avis de Motorola = fin des financements. (p. 131-132)
Motorola finance d’autres centres comme celui de Battelle (État de Washington). « Il est important de savoir qu’il n’est pas nécessaire de falsifier les données pour déformer la vérité quand on tente de tirer une conclusion à partir de résultats en apparence contradictoires d’études scientifiques concurrentes. Par exemple, en ce qui concerne les allégations de Battelle contre la Dre Goodman (…) leur duplication de son étude ne la reproduisait pas réellement ». Les cellules ne venaient pas du même fournisseur et n’avaient pas les mêmes caractéristiques de croissance. (p. 133). Ailleurs, Motorola, par le biais du Pr J. L. Roti Roti, utilise une variante inadaptée du test des comètes pour voir des brisures de l’ADN, et n’en trouve donc pas. (p. 136)
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Les sources où seules la page est citée, sont extraites du livre de Martin Blank « Ces ondes qui nous entourent. Ce que la science dit sur les dangers des rayonnements électromagnétiques », Éditions Écosociété 2016.
Les autres sources livresques sont :
– Maître Olivier Cachard, professeur agrégé, Doyen Honoraire de la faculté de Nancy, membre de l’Académie des sciences de Lorraine et de l’Institut Gény : « Le droit face aux ondes électromagnétiques », Lexis Nexis, 2016.
– Maître Richard Forget , « Portables et antennes, mauvaises ondes », Sang de la Terre 2010.
– Catherine Gouhier (CRIIREM), M. Rivasi, M. Layet « Survivre au téléphone mobile et aux réseaux sans fil », Courrier du Livre 2009.
– Claude Brossard, Marie Milesi, Michèle Rivasi : « La pollution électromagnétique » Ed. Terre Vivante, 2018
– Etienne Cendrier « Et si la téléphonie mobile devenait un scandale sanitaire ? » , Éditions du Rocher 2007
-Nicolas Bérard “5G mon amour, enquête sur la face cachée des réseaux mobiles”, Le Passager Clandestin, l’Age de Faire, 2020
– Sites internet de Robin des Toits et de Priartem
– CRIIREM, Centre de Recherche et d’ Information Indépendant sur les Rayonnements Électro Magnétiques non ionisants. Site internet, Bulletins Transmission.
– Film « Ondes science et manigances », Nancy de Meritens, Jean Heches, 2014
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