Une nouvelle antenne à Selestat ?


Lettre envoyée au maire de la commune

Monsieur le Maire,

En parcourant les Dernières Nouvelles d’Alsace du 29 mars dernier, j’ai appris avec stupeur que la société Hivory tentait par tous les moyens d’imposer l’installation d’une nouvelle antenne 5G à Sélestat. Je tiens à vous féliciter, ainsi que tous les membres du conseil municipal, d’avoir adopté une motion visant à empêcher cette implantation et, par conséquent, à protéger la population.

Si nous sommes dans cette situation, c’est parce que le président actuel de la France a refusé d’écouter les scientifiques indépendant.es de l’industrie, pourtant unanimes dans leur opposition à cette technologie. En outre, contrairement à sa promesse, il n’a tenu aucun compte de l’avis négatif émis par la Convention citoyenne sur le climat.

Je me permets de vous rappeler quelques faits essentiels que vous jugerez peut-être utile de transmettre au « collectif de riverains » dont vous envisagez la création.

La technologie que nous désignons sous le terme de 5G a été abandonnée par l’armée dans les années 1980 parce des études effectuées à Rennes par le professeur Pierre Le Ruz en avaient montré la nocivité. Comme me l’a confirmé la physicienne Catherine Gouhier, du Criirem, il s’agit de la « même bande de fréquences, (de la) même technologie pulsée (et du) même niveau d’exposition que ceux mesurés par l’ANFR dans les différents lieux d’expérimentation ». Malheureusement, cette donnée fondamentale, qui aurait dû clore définitivement le débat sur le déploiement de la 5G, n’a pas été portée à la connaissance du public ni prise en considération par nos responsables politiques.

Le même sort a été réservé à l’Appel international des scientifiques contre la 5G (lancé en 2018 et dont le texte est disponible sur Internet), qui s’appuie sur plus de 10.000 études démontrant les effets néfastes induits par les champs électromagnétiques pulsés. En voici une liste non exhaustive établie par Martin L. Pall, professeur émérite de biochimie (Washington State University) : fertilité réduite, effets neurologiques/neuropsychiatriques, dommages à l’ADN cellulaire, apoptose (mort cellulaire programmée), stress oxydatif et dommages des radicaux libres, effets endocriniens, excès de calcium intracellulaire, cancer. « Installer des dizaines de millions d’antennes 5G sans effectuer un seul test biologique de sécurité est sans doute l’idée la plus stupide que l’on ait jamais eue dans l’histoire du monde », s’alarme le professeur Pall.

Lors d’une émission de France Culture consacrée aux ondes électromagnétiques, la médecin et chercheuse Annie Sasco, experte internationale en épidémiologie du cancer, concluait son propos en disant que l’avenir dont elle rêve pour les enfants de la planète n’est pas celui où 100% des individus seront touchés par cette maladie. Elle décrit ainsi la situation à prévoir si rien n’est fait pour éviter ce fléau : « Avec la 5G vous ne pourrez pas ne pas être exposé, même sans téléphone portable. Il y aura une antenne pour chaque rue » (source : Criirem).

Les opérateurs de téléphonie mobile ont refusé d’effectuer des tests d’innocuité. Voici comment l’Anses justifie cette situation : « Les études scientifiques viendront après le déploiement. On peut le déplorer, mais le temps de la science n’est pas celui des innovations technologiques ». Comme s’il n’était pas envisageable de réaliser des études préalables ! Une fois de plus, le principe de précaution est bafoué, ce qui est ubuesque en l’occurrence car la 5G est loin de répondre à une quelconque nécessité. En 2020, Bernard Neau (resistance5gnantes) posait la question de savoir qui avait besoin de cette technologie et répondait : « Pas la médecine ­­(on opère déjà avec l’IA, et la fibre et la 4G suffisent, même pour les fameuses voitures autonomes. Les agriculteurs tracent des sillons impeccables et les marins se positionnent à moins d’un mètre près grâce au GPS) ni quoique ce soit d’autre du monde civil (la vitesse de téléchargement de vidéos à ce prix-là, ce n’est pas sérieux), mais bien les polices et les armées (vitesses de robotique, des drones, des canons, des missiles, interceptions instantanées des récalcitrants ou ennemis etc.). C’est bien pour ça que le dernier sommet de l’OTAN s’est félicité de l’avènement de la 5G : pour une fois, les armées profiteront des installations du civil privé ».

Opter pour une technologie inutile et nocive est d’autant plus absurde qu’il existe des solutions saines et sûres : selon la formule du Collectif Stop Linky-5G de Montpellier, « Investir dans le développement du réseau de fibre optique permettrait une vitesse de communication 10.000 fois plus grande que celle du sans-fil à l’abri des cyberattaques et sans danger pour la santé et l’environnement ».

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Maire, …