La FDA confirme le risque sanitaire d’interférences entre téléphones portables et implants cardiaques
En mai 2021, la Food and Drug Administration (FDA) a annoncé lancer une enquête pour savoir si les smartphones ou les objets connectés au contact du corps, type Applewatch pouvaient présenter un risque de santé pour les porteurs de pacemaker ou de stimulateurs cardiaques.
Cette enquête fait suite à une alerte lancée en février 2021 par des cardiologues américains dans une étude publiée par le Henry Ford Health System Study montrant que l’iPhone 12 d’Apple peut désactiver le pacemaker ou le stimulateur cardiaque quand il est placé à proximité du cœur.
L’iPhone 12 et l’Apple Watch 6 en première ligne mais pas que…
Après avoir mené ses propres tests, la FDA dans un communiqué publié ce 26 août 2021 vient de confirmer que le risque d’interférence avec des dispositifs médicaux implantables est bien réel et alerte que des modèles testés comme l’iPhone 12 ou l’Apple Watch 6 déclenchent une situation potentiellement dangereuse pour les personnes concernées :
« Aujourd’hui la Food and Drug Administration américaine informe le public que certains appareils électroniques grand public plus récents, tels que certains téléphones portables et smartwatches possédent des aimants à haute intensité de champ capables de placer des dispositifs médicaux dans leur « mode aimant », écrit l’agence. « Ces aimants peuvent affecter le fonctionnement normal du dispositif médical jusqu’à ce que le champs magnétique soit déplacé. »
L’ANSES alerte les pouvoirs publics sur le sujet dès 2016
Toutefois dans un avis publié dès juin 2016, intitulé « Perturbation des dispositifs médicaux par les radiofréquences : des pratiques à adapter à chaque situation« , l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail s’inquiétait déjà des risques liés aux ondes des radiofréquences de la téléphonie mobile et mettait ainsi en garde les pouvoirs publics :
« L’Agence recommande aux porteurs de dispositifs médicaux implantés actifs (implants cardiaques, stimulateurs cardiaques, etc.) de veiller à éloigner les sources d’exposition les plus fortes (téléphones mobiles) de leur dispositif. Ainsi, les recommandations figurant dans les livrets d’informations ou des notices d’utilisation doivent être appliquées, notamment concernant les distances à respecter en cas d’utilisation de téléphone mobile (ne pas mettre le téléphone dans une poche à proximité d’un implant, téléphoner avec l’oreille opposée, etc.) ou le passage sous des portiques de sécurité (antivol, aéroports).
Cette position de l’ANSES s’appuyait déjà sur de nombreuses études scientifiques :
Le risque de perturbation électromagnétique de certains dispositifs médicaux, engendré par des téléphones mobiles, est discuté de longue date.
Ne pas garder son smartphone à moins de 15 cm de l’implant
Pour examiner l’impact potentiel des smartphones, les chercheurs américains ont testé à différentes distances tous les modèles d’iPhone 12 et d’Apple Watch 6 avec un dispositif cardiaque implantable (CDI) Medtronic. Les résultats ont montré que le risque d’interférence était maximal lorsque le smartphone se trouve à moins de 15 cm du cœur.
Il est donc vivement conseillé aux personnes porteuses de dispositifs médicaux implantables de ne jamais garder leur téléphone portable ou un objet connecté dans une poche au contact de l’implant.
Une communication d’Apple tardive et bien incomplète
Il aura fallu attendre jusqu’à juillet 2021, pour que le fabricant à la pomme mette en garde ses clients porteurs d’implants…mais uniquement sur les effets de ses produits disposant d’aimants dans leur composition :
« Si vous pensez que votre produit Apple interfère avec votre appareil médical, arrêtez d’utiliser votre produit Apple et consultez votre médecin et le fabricant de votre appareil médical. »
Pour le Dr Marc Arazi, Président d’Alerte Phonegate : « Tous les smartphones et objets connectés sont concernés par cette alerte de l’agence américaine. Toutefois le risque concerne aussi les téléphones portables moins récents, comme ceux d’Apple, qui pourtant ne figurent pas dans sa liste des produits à risques. C’est plus qu’un oubli, c’est une faute grave du fabricant que de ne pas aussi tenir compte des effets des ondes des radiofréquences ! Il est temps que les pouvoirs publics agissent et informent avec des moyens appropriés les plus de 350 000 porteurs de pacemaker en France »
phonegatealert.org/communique-la-fda-confirme-le-risque-sanitaire-dinterferences-entre-telephones-portables-et-implants-cardiaques
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Dans une décision historique, la Cour fédérale ordonne à la FCC d’expliquer pourquoi elle a ignoré les preuves scientifiques montrant les dommages causés par les radiations sans fil.
La Cour d’appel des États-Unis pour le circuit du District de Columbia donne raison aux groupes de santé environnementale et aux pétitionnaires ; elle estime que la FCC a violé la loi sur la procédure administrative et n’a pas répondu aux commentaires sur les dommages environnementaux.
Aujourd’hui, la Cour d’appel des États-Unis pour le circuit du District de Columbia a jugé dans l’affaire historique EHT et al. v. the FCC que la décision de décembre 2019 de la Federal Communications Commission (FCC) de conserver ses limites de sécurité de 1996 pour l’exposition humaine aux rayonnements sans fil était « arbitraire et capricieuse. »
Le tribunal a estimé que la FCC n’a pas répondu à « des preuves record que l’exposition aux rayonnements RF à des niveaux inférieurs aux limites actuelles de la Commission peut entraîner des effets négatifs sur la santé sans lien avec le cancer. »
En outre, l’agence a fait preuve d’une « absence totale de réponse aux commentaires concernant les dommages environnementaux causés par les rayonnements RF ».
Le tribunal a souligné que la FCC n’avait pas répondu à environ 200 commentaires versés au dossier par des personnes ayant souffert de maladies ou de blessures dues aux rayonnements électromagnétiques.
La Cour a ordonné à la Commission de
« fournir une explication motivée de sa décision de conserver ses procédures de test pour déterminer si les téléphones cellulaires et autres appareils électroniques portables sont conformes à ses directives ».
« de prendre en compte les effets des rayonnements RF sur les enfants, les conséquences pour la santé d’une exposition à long terme aux rayonnements RF, l’omniprésence des appareils sans fil et les autres évolutions technologiques intervenues depuis la dernière mise à jour des lignes directrices de la Commission ».
« traiter les impacts des rayonnements RF sur l’environnement ».
« Nous sommes ravis que le tribunal ait confirmé la primauté du droit et estimé que la FCC doit fournir un dossier d’examen motivé pour les milliers de pages de preuves scientifiques soumises par Environmental Health Trust et de nombreuses autres autorités expertes dans cette affaire qui fait jurisprudence. Aucune agence n’est au-dessus de la loi. Le peuple américain est bien servi », a déclaré le Dr Devra Davis, président de Environmental Health Trust.
Edward B. Myers, avocat de l’Environmental Health Trust, le principal requérant dans l’affaire EHT et al. v. the FCC, a déclaré : « Le tribunal a accordé les demandes de révision parce que, contrairement aux exigences de l’Administrative Procedure Act (APA), la commission n’a pas fourni d’explication motivée pour son affirmation selon laquelle ses directives protègent adéquatement contre les effets nocifs de l’exposition aux rayonnements de radiofréquence.
« Je suis très heureux de voir que la Cour d’appel américaine pour le circuit du District de Columbia a statué que la FCC a ignoré des décennies d’études sur les effets nocifs potentiels des radiations des téléphones cellulaires sur la santé et qu’elle doit examiner adéquatement ce matériel avant de prendre une décision sur une nouvelle réglementation des téléphones cellulaires », a déclaré le Dr Jerome Paulson, ancien président du Conseil de la santé environnementale de l’Académie américaine de pédiatrie et maintenant professeur émérite de pédiatrie et de santé environnementale et professionnelle à l’École de médecine et des sciences de la santé de l’Université George Washington et à l’École de santé publique de l’Institut Milken. « Il est très important que le tribunal ait décidé que la FCC doit se pencher sur les impacts des rayonnements de radiofréquences sur la santé des enfants accumulés depuis 1996. » La soumission de l’American Academy of Pediatrics à la FCC demandait une révision des limites de sécurité pour protéger les enfants et les femmes enceintes.
En annulant la détermination de la FCC pour son manque de décision raisonnée, le tribunal a écrit que la commission ne peut pas s’appuyer sur des agences comme la Food and Drug Administration (FDA) si les conclusions de la FDA sont fournies sans explication.
« Si l’imitation peut être la plus haute forme de flatterie, elle n’atteint même pas le faible seuil d’analyse raisonnée requis par l’APA en vertu de la norme d’examen déférente qui régit ici. L’adoption inexpliquée par une agence d’une analyse déraisonnable ne fait qu’aggraver le vide analytique au lieu de le vider. En d’autres termes, deux maux ne font pas un bien », a écrit la Cour.
Cette affaire historique porte sur la décision de la FCC de ne pas mettre à jour les limites d’exposition aux rayonnements sans fil des téléphones cellulaires, des tours de téléphonie cellulaire et des appareils sans fil qu’elle avait fixées en 1996. Les experts de l’Environmental Health Trust soutiennent depuis longtemps que les limites dépassées de la FCC font courir des risques aux Américains partout dans le monde, surtout à l’ère de la 5G.