Technologie 5G

Evaluation sanitaire et civilisationnelle

Pour comprendre les enjeux particuliers que sous-tendent l’électronique au sens large et le développement accéléré des flux de rayonnements électromagnétiques divers.

Alors la 5G qui permettra à nos réfrigérateurs de pouvoir converser avec nos rasoirs électriques, progrès ou catastrophe ?

 Résumé

Il est proposé un tour d’horizon de l’impact sanitaire méconnu des champs électromagnétiques générés par les télécommunications sans fil, sur-risque avéré, entre autres, de tumeurs du cerveau, d’infertilité, de troubles neuro-psychiques dans les publications de plus haut niveau de preuve épidémiologique. Nous en expliquons les mécanismes physiopathologiques principaux représentés par un excès de stress oxydatif et une perturbation des neurotransmetteurs par dérèglement des canaux calciques voltage-dépendants.  Nous développons une analyse de la façon dont notre société en est arrivée à la 5G, course technologique qui est passée avant l’évaluation des risques inhérents aux technologies sans fil. Cette évaluation du risque est inadéquate. Il apparaît que nous n’avons pas été informés des risques inhérents à cette technologie ni du bouleversement civilisationnel qu’elle annonce. Faute de débat démocratique éclairé, elle est donc sur le point de nous être imposée. L’état d’urgence lié à la pandémie Covid-19 favorise d’ailleurs ce passage en force. La technologie 5G représente l’infrastructure nécessaire au processus d’expansion d’une Intelligence Artificielle permettant d’administrer les populations : Une société technocratique mondialisée et interconnectée. Serons-nous acteurs ou spectateurs de la société du XXIème siècle ? Quelle(s) connexion(s) / interactions souhaitons-nous dans cette société ?

5G et ondes électromagnétiques, définition

Les télécommunications sans fil transitent par le biais d’ondes électromagnétiques de hautes fréquences par comparaison aux basses fréquences 50 Hz du courant domestique.

Les hautes fréquences actuellement rayonnées dans notre environnement sont de sources variées :

  • Antennes de radios (87,5 à 108 MHz pour la FM),
  • Télévision Numérique Terrestre (470 à 694 MHz),
  • Téléphone DECT (1885 à 1890 MHz),
  • Fours micro-onde (2,4-2,5 GHz),
  • Wifi (2,4 GHz + 5 GHz en cours d’extension),
  • WiMax (3,4 à 3,6 GHz),
  • Téléphones portables/smartphones/antennes relais (800, 900, 1800, 2100 et 2600 MHz pour les 2, 3 et 4 G).

Le réseau « 5G », pour 5ème génération de téléphonie mobile utilisera tout une gamme de fréquence de 694 MHz à 86 GHz. La 5G utilisera aussi toute une gamme de nouvelles antennes, satellites et objets connectés pour relayer les données.

Les champs électromagnétiques artificiels hautes fréquences (CEM HF) générés par les communications sans fil ont la particularité d’être « pulsés » car ils sont émis de façon intermittente et ce, afin d’augmenter leur capacité à transmettre l’information.

Risques sanitaires démontrés des champs électromagnétiques générés par les télécommunications sans fil

Il n’y a quasiment aucune étude sur les nouvelles fréquences qu’utilisera, entre autres, la 5G. Par contre, il existe un très grand nombre d’études sur les fréquences déjà présentes dans notre environnement, notamment celles des téléphones portables. Nous n’abordons pas ici les études sur les champs de basses fréquences 50 Hz (CEM BF) générés par le courant électrique domestique et par les lignes haute tension.

Un sur-risque de leucémies infantiles et de maladies neuro-dégénératives (notamment de sclérose latérale amyotrophique) a été démontré dans les études épidémiologiques. Ces données ont été validées par l’Anses qui recommande de « ne plus augmenter, par précaution, le nombre de personnes sensibles exposées autour des lignes de transport d’électricité à très haute tension et de limiter les expositions ».

Concernant l’exposition aux hautes fréquences actuelles, les preuves épidémiologiques sont suffisantes pour affirmer qu’elles génèrent un sur-risque de cancer du cerveau, d’infertilité, et de troubles neuro-psychiques.

Carcinogénicité

Sur Pubmed, dans les 5 dernières années, on retrouve cinq méta-analyses explorant le lien entre le fait de présenter une tumeur cérébrale et le fait d’utiliser ou non un téléphone portable. Elles montrent toutes un sur-risque significatif de tumeur cérébrale bénigne ou maligne pour des durées d’utilisation d’un téléphone portable supérieures à 10 ans par rapport aux personnes n’utilisant pas de téléphone portable (OR significatif variant de 1,29 et 1,46 selon les méta-analyses ; pour le gliome cérébral, l’OR atteint 2,58 significatif dans l’étude de meilleure qualité). La causalité de ce lien statistique est bien suggérée : en plus d’une association statistique consistante et forte, les gliomes retrouvés en lien avec l’utilisation du téléphone mobile sont le plus souvent situés dans la région temporale du cerveau (la plus exposée puisque située derrière l’oreille), le risque de gliome croit avec le degré d’exposition, et les études montrent aussi une augmentation du risque de gliome chez les rats en cas d’exposition aux CEM HF.

Le CIRC, Centre International de Recherche sur le Cancer a classé les CEM HF en cancérogènes possibles (groupe 2B). Miller et al. considèrent que le CIRC devrait revoir cette classification et catégoriser les CEM HF en catégorie A : cancérigènes avérés pour l’homme.

Infertilité masculine

Concernant le sur-risque d’infertilité masculine, trois méta-analyses étudiant le lien entre exposition aux CEM HF du téléphone portable et anomalies du sperme ont été publiées dans les 10 dernières années. Elles montrent toutes une altération significative de la qualité du sperme (concentration, morphologie, viabilité et/ou mobilité) pour les échantillons de sperme humains exposés à des CEM de téléphone portable (comparativement à des échantillons non exposés) ou pour les utilisateurs de téléphone portable (comparativement à ceux qui ne l’utilisent pas).

Depuis ces méta-analyses, la plus grande étude publiée sur le sujet est une étude de cohorte réalisée en Chine sur plus de 1500 hommes sains d’une moyenne d’âge de 20 ans . Les résultats sont éloquents :

La concentration du sperme en spermatozoïdes diminue à mesure que le temps de conversation via un téléphone portable augmente. La concentration du sperme et le nombre total de spermatozoïdes diminuent à mesure que la durée d’utilisation d’internet via le téléphone portable augmente. Le volume du sperme diminue même quand la quantité de données téléchargées sur le smartphone augmente.

Tous les auteurs de ces publications concluent que les CEM HF générés par l’utilisation du téléphone portable pourraient favoriser l’altération du sperme et donc, des capacités reproductives de leurs utilisateurs. Cette altération du sperme est mise sur le compte d’un stress oxydatif induit par les ondes sur les cellules testiculaires et la possibilité de modifications du taux d’hormones sexuelles des personnes exposées via une action des ondes sur le fonctionnement hypothalamo-hypophysaire. Certaines données concernant le Wifi vont dans le même sens.

Troubles neuropsychiques

Une revue de Martin L. Pall recense 22 études retrouvant des symptômes variés en cas d’exposition aux CEM HF :

Insomnies, céphalées, symptômes dépressifs, fatigue, stress, anxiété, irritabilité, perte d’appétit….Ces symptômes forment un syndrome dit « syndrome des micro-ondes ».

Ces 22 études concernent différents types d’exposition aux CEM HF : le fait de vivre à proximité d’une antenne relais de téléphonie mobile, ou d’une antenne radio, l’utilisation du téléphone portable ou une exposition professionnelle (travail dans la diffusion des ondes radio ou de télévision). L’auteur évoque que les CEM HF peuvent induire un stress oxydatif sur les cellules cérébrales et une perturbation des neurotransmetteurs à l’origine de ces symptômes.

Il y a moins d’études concernant le Wifi mais une majorité d’entre elles vont dans le même sens. Au sujet des céphalées, l’unique méta-analyse existante retrouve un sur-risque en lien avec l’utilisation du téléphone portable.

Il existe une revue recensant 16 études parues entre 2011 et 2016 concernant les modifications de l’activité cérébrale en cas d’exposition au téléphone portable. Ces études ont utilisé majoritairement l’EEG mais aussi le PET-scan et l’IRM fonctionnel. Les résultats sont divergents du fait de l’hétérogénéité des protocoles d’études mais plusieurs études mettent en évidence une hyperexcitabilité cérébrale et des perturbations du sommeil réparateur. Les auteurs évoquent que les CEM HF générés par le téléphone portable pourraient induire une modification de l’activité cérébrale en lien avec une perturbation des neurotransmetteurs.

Dans la revue la plus complète sur le sujet, les auteurs concluent à la possibilité d’un impact des CEM HF sur le sommeil et la sécrétion de mélatonine et de cortisol. Les auteurs de la deuxième revue sur ce sujet sont un peu plus circonspects mais leur revue est moins complète car elle n’inclue pas les études animales. Il n’existe pas de revue sur les neurotransmetteurs autres que la mélatonine mais une majorité d’études montre des perturbations des neurotransmetteurs chez des rats exposés à des CEM HF de la fréquence des téléphones portables.

Modes d’actions d’une onde électromagnétique non ionisante

A la différence des rayons X, les ondes électromagnétiques rayonnées par les télécommunications sans fil sont dites non ionisantes en ce sens que leur énergie n’est pas suffisante pour expulser un électron de son orbite péri atomique. Cependant, leur énergie semble suffisante pour perturber les canaux calciques voltage-dépendants de notre corps (VGCC) comme l’a démontré Martin L. Pall dans une revue qui recense 23 études sur des cellules humaines ou animales. Cet effet sur les VGCC est aussi explicité dans la revue de Kim et al. concernant les CEM HF. Les CEM dé-réguleraient les canaux calciques en agissant sur leur capteur de tension. En effet, ce capteur pourrait amplifier plusieurs millions de fois les forces qui s’y exercent, ce qui le rendrait hypersensible à une modification de CEM ambiant, y compris de faible intensité.

Les VGCC conditionnent la concentration de calcium intracellulaire, élément clé de l’homéostasie cellulaire et du relargage des neurotransmetteurs dans la synapse. Une concentration de calcium intracellulaire aberrante peut induire une formation inappropriée de radicaux libres par la mitochondrie et les NADPH oxydases.

La perturbation des VGCC par les CEM HF peut donc induire la genèse pathologique de radicaux libres, et conduire à un excès de stress oxydatif en cas de défenses antioxydantes dépassées. Or le stress oxydatif est un élément physiopathologique clé dans la genèse des cancers, maladies neurodégénératives et infertilité.

Et en effet, toutes les revues de la littérature publiées sur le sujet dans les 5 dernières années concluent que les CEM HF peuvent induire un stress oxydatif cellulaire sans augmentation de température locale:

Fragmentation de l’ADN d’échantillons de sperme humain, et de l’ADN de neurones ou de cellules gliales animales, augmentation des paramètres d’oxydation lipidique, diminution des taux d’enzymes antioxydantes dans le sang ou les érythrocytes chez des volontaires sains ou des travailleurs exposés à des CEM HF.

Ces dommages apparaissent pour des durées d’exposition de quelques heures à plusieurs jours.

La perturbation de la concentration intracellulaire de calcium peut aussi déréguler les neurotransmetteurs et donc perturber le fonctionnement cérébral. Ainsi les troubles neuro-psychiques induits par les CEM HF via la dérégulation des VGCC ont deux portes d’entrée : excès de stress oxydatif neuronal et perturbation du relargage des neurotransmetteurs.

Il est également démontré que les CEM variables/pulsés ont des effets biologiques plus importants que les CEM continus. Les télécommunications sans fil utilisent des ondes pulsées. La revue de Miller et al. montre qu’un CEM 3G UMTS de moindre intensité qu’un CEM 2G GSM peut être plus cancérigène du fait de pulsations plus fréquentes et d’une modulation différente. Il est logique qu’un canal ionique voltage dépendant puisse être d’autant plus perturbé que le CEM ambiant dans lequel il se trouve varie en permanence. La fréquence de pulsation fait donc partie des paramètres à prendre en compte quand on étudie l’impact biologique des CEM, en plus de la fréquence de l’onde électromagnétique et de l’intensité du CEM en question.

Nous n’avons résumé ici qu’une partie de la littérature existante.

Il existe aussi des données épidémiologiques montrant un lien entre l’exposition aux CEM HF et le risque de maladies neuro-dégénératives , de malformations néonatales, d’hyperactivité de l’enfant, de troubles hormonaux, et immunitaires.

C’est parfaitement logique car ces pathologies sont liées à un excès de stress oxydatif, à la régulation du calcium intracellulaire et/ou des neurotransmetteurs. Le corps humain ne possède pas de barrières naturelles contre les ondes électromagnétiques : elles traversent tout notre corps et peuvent donc impacter toutes nos cellules au cours de leur passage. Elles perturbent aussi probablement d’autres canaux ioniques voltage-dépendants. Elles pourraient également perturber les liaisons hydrogènes de nos molécules, notamment de notre ADN et les cristaux de magnétite de notre cerveau.

5G et valeurs limites d’exposition du public

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Pour en savoir beaucoup plus

ou

Technologie 5G

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https://www.aimsib.org/2020/05/17/technologie-5