Mardi 30 novembre 2021 à Bordeaux
11h : conférence de presse (ouverte au public) au Cinéma Utopia, 5 pl Camille Jullian à Bordeaux
13h (si la météo le permet) : pique-nique festif devant le Tribunal de grande instance, rue des frères Bonie à Bordeaux
14h30 : Rassemblement devant le Tribunal de grande instance, rue des frères Bonie à Bordeaux
15h : un indécent procès pour le prétendu « vol » d’un compteur Linky mais surtout pour « délit de solidarité »
et pour refus du « prélèvement biologique d’identification » (ADN)
Pour en savoir plus : S Lhomme 211130
Notamment la liste des collectifs qui soutiennent S. Lhomme
Un article est déjà paru sur le site du collectif ACCAD à propos de cette affaire ; en date du 3 septembre
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Pétition de soutien
https://www.mesopinions.com/petition/justice/urg
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Il y a un point commun entre V.Murat et S.Lhomme. Ce point commun est le fait que ce sont tous deux des alerteurs..
Nous soutenons depuis longtemps sur Bassens ces deux alerteurs. Nous étions présents a Bdx pour le procès de V.Murat avec d’autres organisations qui la défendent et nous serons présents pour S.Lhomme aussi à Bdx. Toujours la même ville décidément !
L’Aquitaine est une région ou les risques sanitaires, corruption, atteintes à l’environnement, etc… sont nombreux… Les lanceurs d’alerte sont devenus indispensables au bon fonctionnement de notre société. Ils dénoncent des abus, révèlent des scandales, signalent des dysfonctionnements qui nous concernent toutes et tous. Ils le font dans le souci de préserver l’intérêt général, de nous préserver, aujourd’hui et demain
J’ai trouvé une pétition pour que nous soyons nombreux à les protéger..Il y en a surement d’autres..mais il est nécessaire d’être très nombreux à Bdx le 30 nov
(Peut être que des possibilités d’hébergement entre nous seront possibles sur bdx et sa métropole..)
Dans tous les cas nous sommes prêts à vous aider pour y être présents. Des réunions sont prévues localement pour préparer le soutien
La pétition :
https://loi.mlalerte.org/je-signe/
Stop Linky bassens 33
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La militante Valérie Murat condamnée à payer 125.000 euros pour avoir dénoncé la présence de pesticides dans du vin
Valérie Murat était poursuivie en justice pour avoir, sur la base d’analyses, accusé des vins certifiés « haute valeur environnementale » de contenir des molécules toxiques. Contactée par basta!, elle annonce faire appel.
« Le tribunal donne raison à l’omerta. » Valérie Murat, et la petite association Alerte aux toxiques dont elle est porte-parole, viennent d’être condamnées en première instance ce 25 février par le tribunal de Libourne pour « dénigrement collectif à l’égard de la filière » des vins de Bordeaux. Le tribunal leur ordonne de payer 100 000 euros de dommages et intérêts au conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB), ainsi que 25 003 euros à d’autres plaignants du monde du vin. Pour son avocat, Eric Morain, contacté par basta!, « le tribunal a ordonné l’exécution sociale de Valérie Murat dans une décision éminemment contestable et orientée », soulignant que sa cliente ne dispose pas d’une telle somme. « Le seul droit dont on n’a pas encore privé ma cliente est celui de faire appel, elle le fera sans délai et ira jusqu’au bout. Jamais une procédure bâillon n’aura si bien porté son nom. »
Comment en est-on arrivés là ? Fille de viticulteur, Valérie Murat s’est engagée dans la lutte contre les pesticides après la mort de son père d’un cancer du poumon, reconnu comme maladie professionnelle, et a créé l’association Alerte aux toxiques. En 2020, elle réalise une campagne d’analyse sur 22 bouteilles de vins, issues pour la plupart de domaines bordelais. Elle cible des vins affichant la certification HVE (Haute valeur environnementale) ou se référant à une pratique vertueuse. Les résultats des analyses, publiés en septembre dernier, montrent que toutes les bouteilles contiennent des molécules – sept en moyenne – considérées comme des perturbateurs endocriniens potentiels. Dans onze bouteilles, des traces de substances classées CMR probables – c’est à dire cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques – ont été mises en évidence. Neuf bouteilles renferment au moins un des fongicides dits SDHI. « Ces résultats montrent des écarts importants entre le marketing, les promesses et la réalité des pratiques professionnelles », commentait alors Valérie Murat.
« Ce sont les mélanges, les effets cocktails, même de substances mesurées en dessous des seuils, qui sont dangereux »
L’écho de ces analyses n’a pas plu au Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) qui a déposé plainte pour « dénigrement collectif à l’égard de la filière ». Pour Bernard Farges, président du CIVB, les quantités de pesticides décelées dans les vins étaient infinitésimales : « Quand on est entre 60 et 5000 fois en-dessous des limites autorisées par la règlementation française, on est 60 à 5000 fois en-dessous de la règle. Alors, dire que ces vins sont dangereux, c’est du dénigrement. » Les avocats de l’interprofession – parmi lesquels figure Eve Duminy qui a défendu Monsanto contre Paul François – demandaient une condamnation de 100 000 euros contre l’association « en réparation du préjudice collectif subi », et ont donc obtenu gain de cause ce 25 février.
Selon la décision qu’a pu consulter Basta!, le tribunal reproche à Valérie Murat d’avoir « fait le choix d’une communication volontairement anxiogène, sans aucune explication sur le mode de dangerosité d’une substance, ni sur les taux constatés. » Les tests avaient été confiés au laboratoire Dubernet, spécialisé dans les analyses œnologiques. Depuis la publication des analyses, le laboratoire a indiqué que les teneurs retrouvées étaient à chaque fois « très largement inférieures » aux limites maximales de résidus autorisés. La biologiste Barbara Demeneix (du CNRS) ne partage pas cette minoration du risque toxique : « Pour les perturbateurs endocriniens, ce n’est pas la dose qui compte. Ce sont les mélanges, les effets cocktails, même de substances mesurées en dessous des seuils, qui sont dangereux » confiait-elle avant l’audience.
Le tribunal a décidé néanmoins de reprendre à son compte le point de vue du laboratoire, mettant en avant dans ses motifs que l’« on ne peut parler de toxicité sans approche quantitative », ce qui est scientifiquement faux. Il reproche de ne pas avoir fait mention des analyses « dans leur intégralité », « avec un choix de bouteilles ciblées », « occultant des comparaisons avec des vins bio », et considère que le rapport « ne peut pas être considéré comme étant mesuré ».
La Gironde, premier département épandeur de pesticides
Le tribunal reproche à Valérie Murat et son association d’avoir présenté « la filière viticole bordelaise comme utilisant des composés toxiques, redoutables pour la santé et nuisibles pour l’environnement, comme faisant courir délibérément un risque sanitaire majeur, mettant en péril la santé des consommateurs. » Selon le jugement, « ces écrits ont été largement diffusés et accompagnés de slogans peu mesurés. Ils constituent sans équivoque un dénigrement fautif. »
bastamag
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Tribune de soutien à Valérie Murat, lanceuse d’alerte sur les pesticides dans les vins de Bordeaux
Suite à une plainte du conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB), Valérie Murat a été condamnée pour avoir démontré, preuves de laboratoires à l’appui, que des vins étiquetés « Haute Valeur Environnementale » contenaient des pesticides. Plusieurs personnalités lui apportent ici leur soutien.
Touche pas à ma viticulture ! On savait déjà la Gironde viticole gourmande en pesticides, peu regardante sur les conséquences sanitaires et environnementales de ses pratiques, mais on n’imaginait pas qu’elle était à ce point prête à tout pour faire taire les critiques !
Menace de mort sociale
Sur plainte du Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB), qui a la haute main sur la viticulture girondine depuis des décennies, le tribunal judiciaire de Libourne a lourdement condamné le 25 février dernier l’association « Alerte aux toxiques » et sa porte-parole Valérie Murat pour avoir démontré, preuves de laboratoires à l’appui, que des vins étiquetés « Haute valeur environnementale » contenaient des pesticides de synthèse, y compris cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques.
Pour avoir rempli sa fonction de lanceuse d’alerte, qu’elle poursuit inlassablement depuis la mort de son père, viticulteur, à la suite d’un cancer lié aux pesticides, Valérie Murat est aujourd’hui menacée de mort sociale par une profession qui tente de faire taire celles et ceux qui l’accusent de déni. Une profession qui semble vivre dans l’illusion que ne pas voir, c’est ne pas savoir, et que ne pas savoir la soulage de ses responsabilités.
Par la violence et la démesure de la peine, 125 000 euros de dommages et intérêts à acquitter avant de pouvoir interjeter appel, le tribunal de Libourne semble hélas avoir épousé la cause du silence. Fallait-il donc à tout prix éviter le débat de fond soulevé par les analyses d’« Alerte aux toxiques », à savoir : le label Haute valeur environnementale, dont la viticulture girondine est le principal utilisateur, répond-il à de vrais critères environnementaux et à des changements de pratiques, ou n’est-il qu’une habile opération de marketing qui ressemble furieusement à du « greenwashing » ?
Une condamnation invraisemblable
La Confédération paysanne, Agir pour l’environnement, le Synabio, la fédération France Nature Environnement (qui a pourtant été l’un des initiateurs de ce label) ont déjà répondu à cette question le 2 décembre dernier en dénonçant « l’illusion de transition agroécologique » que constitue cette certification. « Alerte aux toxiques » n’est donc pas seule dans ce combat et a rempli sa mission d’informer en démontrant toutes les équivoques d’un label qui bénéficie pourtant d’un soutien massif des pouvoirs publics.
Ainsi, alors que le plan « écophyto » du gouvernement prévoit de réduire de moitié l’utilisation des pesticides, ledit label ne fixe aucune obligation de résultat concernant les produits phytosanitaires !
Derrière cette invraisemblable condamnation se cache une autre réalité : alors que les ventes de vins de Bordeaux s’écroulent, le HVE est apparu comme une solution pour sortir de l’image d’addiction aux pesticides qui colle à la filière. Pour mémoire, la vigne consomme 20 % des pesticides utilisés en France pour 3,7 % de la surface cultivée ! Ce label HVE si bienvenu permet aux institutions locales et à l’interprofession viticole de communiquer à bon compte sur la « réorientation » » du vignoble vers des pratiques « vertueuses ». Autrement dit, une façon de développer un discours plus vert, plus écolo… mais sans changer de pratiques ! On frise l’imposture.
76 millions d’euros de soutiens publics
Comme le souligne l’association Agir pour l’environnement : « Le gouvernement crée volontairement une confusion vis-à-vis des consommateurs. Il s’agit de faire de HVE un concurrent du bio et non une transition vers le bio ». La force de frappe institutionnelle en faveur de HVE est massive : elle représente un budget de 76 millions d’euros dans le projet de loi de finances pour 2021… Alors que les aides au maintien de la bio ont été supprimées au début du quinquennat d’Emmanuel Macron !
Aujourd’hui, toute la grande distribution réclame des produits labellisés HVE. C’est en effet un bon moyen pour elle de montrer au consommateur sa préoccupation environnementale… Sachant que son offre en bio n’est pas suffisante ! Toute une filière commerciale s’y retrouve. On est donc fondé à s’interroger sur le sens de HVE qui pourrait bien signifier : Haute Volonté d’Enfumage ? Exactement ce que fut l’invention par la FNSEA du terme « agriculture raisonnée » en son temps.
Le CIVB et ses obligés ne devraient pas trop se réjouir de cette victoire judiciaire car ils ont déjà perdu sur le terrain de l’opinion et des consommateurs. Chaque jour plus grande est l’exigence d’une agriculture respectueuse de l’environnement, des agriculteurs et de la santé de tous. Or, il n’est pas besoin d’habiter près des vignes pour courir des risques sanitaires, comme l’a montré la campagne de mesures des pesticides dans l’air conduite par l’organisme de surveillance « Atmo Nouvelle-Aquitaine », en juillet 2019, « illustrant le transfert aérien des molécules depuis les surfaces agricoles vers les zones urbaines » telle Bordeaux.
L’heure est à la transition pour la santé de tous et toutes
Ce procès et ses suites sont donc notre affaire à tous. Plutôt que d’accuser Alerte aux toxiques d’« escroquerie intellectuelle », de diaboliser Valérie Murat et ceux qui la soutiennent en tentant de la faire taire par des moyens indignes, le CIVB ferait mieux de remettre les pieds sur terre avant qu’il ne soit trop tard. Toute une profession, qu’il défend si mal en campant dans le déni, est en danger.
Face au réchauffement climatique et à la nécessité d’une transition écologique, la viticulture bordelaise devra s’adapter. Le temps du Bordeaux for ever est terminé. L’heure est à la transition. C’est le rôle du CIVB de l’accompagner, comme d’accepter le débat avec ceux qui n’ont pour seul intérêt que la santé des travailleurs viticoles, des riverains des vignobles et de leurs enfants. C’est une question de santé au travail comme de santé publique.
Voilà pourquoi Valérie Murat mérite mieux que cette condamnation aussi aveugle qu’injuste.
Nous la soutenons dans son juste combat !
bastamag