PRIARTEM saisit le médiateur de l’énergie …

et conteste l’ANSES dans son analyse sur le téléphone portable

Contre la double peine infligée aux électrosensibles

Depuis le 1er août 2025, les clients d’ENEDIS n’ayant pas de compteur communicant se voient facturer une composante additionnelle quand bien même ils auraient refusé le Linky pour des raisons de santé. PRIARTEM demande à ENEDIS de sortir de cette impasse par le haut en admettant l’impossibilité technique de la pose chez les personnes intolérantes aux ondes, conduisant à leur exonération.

Devant l’absence de réponse de l’opérateur, PRIARTEM saisit le médiateur national de l’énergie.

Elisabeth RENWEZ, vice-présidente de PRIARTEM explique : « Notre association a saisi ENEDIS par courrier du 30 août dernier, afin de demander à l’entreprise de convenir que la pose de Linky chez les personnes électrosensibles relevait du motif de contrainte technique ouvrant droit à exonération de la composante additionnelle pour le comptage non communiquant. ENEDIS n’a pas pris la peine de nous répondre. Aussi, nous saisissons le médiateur pour qu’il intercède auprès d’ENEDIS dans la recherche d’une solution amiable pour faire en sorte que les personnes intolérantes aux ondes – généralement reconnues au titre du handicap – ne subissent, du fait de leur état de santé, une double peine en étant redevable de cette composante tarifaire. »

Sophie PELLETIER, présidente de PRIARTEM poursuit : « Il y a tout juste dix ans, nous lancions une fronde contre le Linky parce que nous dénoncions les contre-vérités d’ENEDIS sur son compteur. Depuis, ENEDIS s’est vu enjoint par décisions de justice de maintenir ou réinstaller un compteur non communicant ou d’installer des filtres anti-CPL afin de protéger la santé du foyer de personnes électrosensibles. En effet, et contrairement à ce qu’ENEDIS a longtemps défendu, l’opérateur ne peut garantir que le compteur communicant n’émet pas d’ondes à l’intérieur des logements et les niveaux d’exposition – même s’ils sont faibles – sont suffisamment importants pour déclencher des troubles chez les personnes sensibles. A titre d’analogie, un air pollué en-deçà des valeurs limites réglementaires ou recommandées ne déclenche généralement pas de symptômes immédiats ou spectaculaires dans la population générale mais conduit à des crises d’asthme chez certaines personnes sensibles, voire une aggravation de leur pathologie. »

La solution amiable que nous appelons de nos vœux, entrant dans le cadre défini par la Commission de Régulation de l’Energie, permettrait de sortir par le haut de cette situation où l’on demande aux victimes des ondes de payer pour ne pas être exposées et ainsi d’éteindre un contentieux latent datant de dix ans entre ENEDIS et des personnes, la plupart reconnues au titre du handicap.

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Commentaire

Bonne initiative pour la défense des EHS.
Il aura été important aussi de défendre les personnes qui sont devenues EHS à cause de l’installation du Linky. Rappeler à ce sujet que le Linky n’est pas obligatoire.
Il serait par ailleurs intéressant et aussi important de prolonger cette action en faveur de toutes les personnes qui ne veulent pas et n’ont pas le compteur Linky.

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Téléphone portable et cancer

L’analyse de PRIARTEM sur l’expertise sanitaire sur les Radiofréquences

L’ANSES alerte sur la fertilité et le fonctionnement cérébral

mais se décrédibilise sur le cancer

Près de dix ans après sa saisine, l’ANSES publie son avis « Radiofréquences et cancer ». A cette occasion, elle souligne des signaux préoccupants sur l’impact sur la fertilité et sur le fonctionnement cérébral. Par contre, malgré l’accumulation d’études montrant des effets et l’expression d’une opinion divergente au sein du groupe d’experts, ceux-ci concluent – à la faveur d’une méthodologie et d’une analyse que PRIARTEM conteste – à un niveau de preuve inférieur à ce qui était établi jusqu’à présent par l’ANSES et le CIRC. Cet exercice illustre parfaitement qu’en matière d’expertise scientifique – comme pour les sondages – la façon de (se) poser les questions influencent le résultat.

Elisabeth RENWEZ, vice-présidente de PRIARTEM est perplexe : « Lors de la restitution du rapport, il nous a été dit que les experts ont été étonné devant la profusion d’études montrant des impacts sur le système reproducteur et sur la fertilité. L’ANSES avait déjà, dans ses précédents travaux, montré l’existence d’impacts sur l’activité électrique du cerveau. Mais n’étant pas l’objet de la saisine, ces signaux d’alerte ne sont pas exploités dès à présent. Ils devront faire l’objet d’expertises ultérieures. Quand ? Avec quels moyens ? On n’en sait rien. Moralité, en séquençant ses avis, l’ANSES produit un message incompréhensible en matière de prévention de la santé publique. »

Sur le volet Cancer, Sophie PELLETIER, présidente de PRIARTEM, quant à elle, est en colère : « En 2011, les radiofréquences ont été classées 2B par le CIRC, c’est-à-dire cancérogène possible. En 2013, l’ANSES est arrivée à la même conclusion. Et aujourd’hui, les experts disent ne pas pouvoir conclure ni dans un sens ni dans un autre, alors que l’Agence communique sur le fait que de nouvelles études précisent les connaissances sur le risque de cancer ! Plus on en sait, moins on en sait ? C’est orwellien… ».

Elle pense comprendre pourquoi on en est arrivé là : « Les experts ont retenu comme valable des études considérées en 2011 comme non-conclusives par le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) tandis qu’ils ont invalidé les données du NTP (Programme national de toxicologie américain), à l’inverse d’une récente revue commanditée par l’OMS, laquelle établit un niveau de preuve élevé pour les gliomes et les schwanommes du cœur. Contrairement à la pratique du CIRC, ils ont tellement segmenté l’analyse des mécanismes de cancérogénèse (par organe, par type d’études) que cela annihile la possibilité de conclure. Ils n’ont pas réellement pris en compte certaines données dérangeantes, comme par exemple CERENAT, une étude épidémiologique cas-témoins française, qui montre un effet pour les cumuls d’exposition les plus importants. A ce sujet, comment comprendre cette conclusion des experts : ‘‘ (…) un excès de risque faible associé à de fortes expositions ne peut être totalement écarté.’’ Et dans la phrase suivante ‘‘En conclusion, les éléments de preuve disponibles (…) ne permettent pas de conclure à l’existence ou à l’absence d’un effet des radiofréquences sur le risque de gliome.’’ ? C’est kafkaïen ! PRIARTEM ne manquera pas d’étudier les moyens de contester ce rapport. ».

Moralité, le message en matière de santé publique est brouillé. Plus grave, en surévaluant les études observationnelles, les experts recommandent, en creux, de poursuivre l’expérimentation humaine à grande échelle, en surveillant les registres de cancer et les cohortes, qui ne livreront de conclusions qu’après des décennies et a posteriori des expositions. Comme dans d’autres scandales sanitaires, on comptera les morts…