Nous ne défendons pas le retour au tout-papier

C’est au numérique de s’adapter

Plusieurs militants d’associations et des Bruxellois touchés par la fracture numérique présentent un Code numérique bruxellois. Il exige que soit conservée « une accessibilité non numérique dans les services publics et privés ».

Une cinquantaine de personnes touchées par la fracture numérique et issues du Comité Humain du Numérique ont présenté ce vendredi 10 juin, devant la tour des Finances à Bruxelles, leur première version du Code numérique bruxellois . Le groupe est parti à 14h00 du skatepark des Ursulines dans le quartier des Marolles.

« Ces deux années de crise sanitaire ont accéléré la modification de notre rapport au numérique », a écrit le comité dans l’introduction de son texte. « Nous ne défendons pas le retour au tout-papier. Nous défendons que c’est au numérique de s’adapter à l’humain et non l’inverse. Pour que le numérique ne devienne pas un frein à la démocratie et à l’État de droit, pour éviter l’exclusion sociale, […] il faut conserver une accessibilité non numérique dans les services publics et privés ».

Selon le premier article du Code numérique bruxellois, « tous les services publics et privés doivent proposer un accompagnement humain, sans condition, sous peine de sanction ». La publication compte aussi de nombreux témoignages sur les difficultés vécues par des personnes en raison de la fracture numérique.

Certains ont été lus devant la tour des Finances. Des saynètes ont aussi été réalisées avec des décors en carton pour mettre en exergue le caractère absurde de certaines situations. Un faux téléphone a ainsi été présenté comme un sac de frappe et mimer ainsi l’agacement ressenti par les personnes qui doivent taper sur des touches quand elles sont orientées par les serveurs d’appels téléphoniques.

Le vécu des gens

« Cette publication sert à faire du numérique une question et à rassembler les acteurs de l’accessibilité et les citoyens », explique Savannah Desmedt, membre du Comité Humain du Numérique et de l’ASBL Habitant.e.s des images qui travaille sur la thématique du numérique. « On vise aussi dans un second temps à en faire un outil de dialogue avec les élus politiques afin qu’ils prennent en compte le vécu des gens, avec les banques ou d’autres institutions. »

Le groupe Travail social en Lutte fera une action sur la fracture numérique causée par les déclarations d’impôts en ligne le 28 juin à 11h00 devant la tour des Finances.Le Comité Humain du Numérique reprendra l’écriture du Code numérique bruxellois à l’automne sur d’autres thèmes que celui de l’accessibilité des services essentiels. Les prochains chapitres devraient être consacrés à la pollution générée par le numérique, au développement d’un regard critique sur son usage ou encore à la surveillance qu’il implique.

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