… avec le consortium POTENTIAL
Le 10 juillet 2023 avait lieu au ministère de l’Economie à Paris le lancement des travaux du consortium pilote POTENTIAL, coprésidé par la France et l’Allemagne. Ses travaux doivent contribuer et aboutir d’ici à 2025 au déploiement du fameux portefeuille d’identité numérique européen.
Le portefeuille d’identité numérique européen… l’UE en rêve ! Vous savez, ce portefeuille censé devenir à partir de juin 2025 d’après notre ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin « le compagnon d’identité des citoyens français et européens permettant de garantir la sécurité de leurs démarches auprès, par exemple, des administrations, des banques, des opérateurs téléphoniques, du corps médical, tout en gardant la maîtrise de leurs données d’identité ».
◆ Une ébauche avant le dessin numérique final
Malgré son engouement, la Commission européenne a tout de même jugé bon de fournir au préalable un prototype de portefeuille d’identité numérique de l’UE (EUDI). Comme l’indique la Commission européenne, « avant son déploiement dans les États membres, le portefeuille d’identité numérique de l’UE est piloté dans le cadre de quatre projets à grande échelle, lancés le 1er avril 2023 ». Ce ne sont donc pas moins de 4 consortiums européens POTENTIAL, aux côtés d’EWC, DC4EU et NOBID, qui « testeront les spécifications techniques de la boîte à outils commune pour le portefeuille d’identité numérique de l’UE et un prototype de logiciel ».
◆ Bientôt la vie en tout numérique
Chacun des 4 consortiums travaillera sur des cas d’usages différents. Le groupe POTENTIAL, sur une période de 26 mois, a quant à lui « pour objectif d’adresser des “cas d’usages citoyens”, notamment d’accès aux services publics numériques, d’ouverture de compte en banque en ligne, de création de ligne téléphonique au moyen de cartes SIM, de dématérialisation du permis de conduire, de signature électronique et de prescriptions médicales numériques ». Les autres consortiums s’occuperont de traiter notamment l’éducation et les transports.
◆ Aucun État récalcitrant au sein de l’UE
Aucun pays de l’UE n’a refusé de participer à au moins l’un des 4 consortiums, tout comme la Norvège, l’Islande et l’Ukraine. Et ils ont mis le paquet ! Un peu plus de 90 millions d’euros ont été alloués à ces différents projets, dont la moitié est financée par le budget de l’UE. 16 millions ont été versés à POTENTIAL : avec 148 participants, ce consortium rassemble des acteurs publics et privés (ministères, centres de recherche, entreprises…) de 19 pays de l’Union européenne sur 27 et de l’Ukraine.
◆ Plusieurs phases de test avant le déploiement général
La première phase de POTENTIAL qui se tiendra jusqu’en octobre 2024 servira à éprouver les opérations nationales. Les tests sont d’ailleurs déjà en cours en France avec l’application France Identité lancée en 2022, devenue un fournisseur d’identité au sein de France Connect. « Grâce à l’application France Identité, plus besoin d’identifiant et de mot de passe, la carte d’identité et le code personnel à six chiffres les remplacent », peut-on lire sur le site dédié à l’application.
Durant la seconde phase, le consortium va expérimenter l’interopérabilité des différentes applications nationales, afin que les informations stockées dans France Identité soient par exemple exploitables en Allemagne. Comme l’explique Euractiv, POTENTIAL devra publier un état des lieux d’ici à septembre 2023, « qui permettra d’instaurer une feuille de route de développement des six projets » pour 2025.
On peut se demander quels secteurs seront épargnés par ce portefeuille numérique, et ce qui restera hors d’atteinte du viseur numérique au sein de nos vies dans les années à venir.