Comment vivre avec, voire sans les objets connectés ?
Conférence du vendredi 29 mars 2024 à 20H au Petit Théâtre de la Gare à Argelès-Gazost
Intervention de Frédéric Furlano, membre du Conseil Scientifique de Robin des Toits
Rencontre organisée par le collectif écocitoyen d’Argelès-Gazost et Robin des Toits
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Nous vivons dans une société pro-technologique et hédoniste du court terme, qui confond allègrement évolution technique et progrès humain, puis espère pouvoir s’accommoder de la pollution électromagnétique (EM) de gadgets dont elle ne sait plus se passer.
Pourtant, à l’occasion de chaque déploiement technique du tout connecté, personne ne semble conditionner le dit déploiement, ni à une analyse bénéfices/risques sans tabou, ni à une analyse des besoins réels des populations, ni à une analyse des solutions techniques optimales pour satisfaire ces besoins réels de connexion, ni à une concertation publique sur la base d’une information équitable délivrée sans conflits d’intérêts, c’est-à-dire sans fabrique du consentement en amont.
Force est de constater que, sans avoir été consultées, les populations sont désormais au service de la technologie, alors que nous devrions observer l’inverse. Avec la perte de discernement induit par cette aliénation culturelle à la technique, devenue une fin en soi alors qu’elle aurait dû rester seulement un outil au service des populations, nous observons une désorientation de ces dernières, une soumission, concomitante à un affaissement des connaissances et de la capacité à s’informer correctement, conditionnant pourtant la maîtrise de ces outils (effondrement du niveau scolaire, infantilisation des adultes, hypnose collective), ainsi qu’un effondrement de leur état de Santé (Affections longue durée en forte progression, comorbidités, effondrement des capacités cognitives). Tout ceci avec un système de santé qui se trouve en situation de subventionner indirectement les déploiements technologiques pathogènes, par la prise en charge bien solitaire de leurs dommages collatéraux. Le sans-fil n’est pas la quintessence de la Liberté, c’est paradoxalement l’inverse : l’asservissement.
Pour autant, reprendre le contrôle est possible. Mais vu le niveau d’addiction des populations, elle nécessitera un engagement fort de ceux qui souhaitent vraiment corriger les multiples dérives observées et produire un changement profond de paradigme. En clair, quelques mesurettes superficielles ne suffiront pas pour résoudre l’impasse sociétale à laquelle nous sommes confrontés.
Pour restaurer les conditions favorables d’une technologie au service des Hommes, cette conférence propose un inventaire non exhaustif d’actions vertueuses et accessibles à tous, mais radicales pour en espérer un effet.
Voici donc 2 axes et 17 dispositions de bon sens à travailler simultanément :
Axe n°1 : la réduction de la pollution EM de notre environnement quotidien,
Axe n°2 : la résolution de notre addiction pour remettre la technologie au service de l’Homme
Pour la réduction de la pollution électromagnétique de notre environnement, il faut a minima :
1 – Rendre visible l’invisible : se doter d’un appareil de mesure et cartographier, dans notre environnement quotidien, les expositions afin de prendre conscience de la gravité d’une immersion toxique disproportionnée,
2 – Identifier les appareils électroménagers pollueurs et les configurations polluantes, afin de corriger en profondeur ces situations, notamment avec effet potentiellement immédiat au domicile,
3 – Dépolluer consiste à extraire les organes pollueurs ou à neutraliser la fonction émettrice de pollution : il n’existe pas de dépollution électromagnétique sans l’extraction de l’élément pollueur. De fait, ceci implique d’apprendre à faire sans les objets pollueurs au quotidien, chaque fois que la performance optimale le permet. Une série de conseils pratiques sera exposée : comment détoxifier son domicile sans revenir à l’âge de pierre ?
4 – Rationaliser les usages de connexion : dans un contexte sédentaire, se connecter aux réseaux en filaire. Seulement dans un contexte mobile (hors bâtiments câblés), se connecter sans fil, avec toutefois des astuces de déport de la source émettrice (installer une antenne sur le toit d’une voiture, puis connecter son ordiphone à cette antenne, depuis l’intérieur de la voiture.)
5 – Informer massivement la population sur les bonnes pratiques moins émissives, voire non émissives : chacun à son rôle à jouer pour sensibiliser son entourage à une meilleure hygiène électromagnétique. Exemples : une borne Wifi doit pouvoir être éteinte chaque fois qu’elle n’est pas utilisée et une alternative filaire doit être promue chaque fois que possible. Au domicile, privilégier le téléphone filaire et apporter à la déchetterie son DECT. Un portique antivol de commerce doit pouvoir être éteint pendant toute la fermeture du commerce. Lors d’un déplacement en moyen de transport (auto, train, avion, bus, vélo, etc…), mettre systématiquement son téléphone mobile en mode avion ou bien l’éteindre complètement. Ne pas utiliser son téléphone portable comme un radio-réveil : utiliser un petit réveil à piles et éviter les radios réveils branchés sur le secteur.
6 – Former les électriciens à la réalisation d’installations électriques domestiques le moins émissives possible, surtout pour les territoires à smartgrids (systèmes utilisant les réseaux électriques comme support pour transférer des données informatiques). Favoriser l’emploi d’électriciens mettant en œuvre des techniques biocompatibles. Faire analyser la qualité de sa prise de Terre au domicile.
7 – Réformer en profondeur la réglementation sur les expositions EM (décret 2002-775), faire respecter le nouveau standard et d’ores et déjà, être nettement plus exigent que la réglementation laxiste actuelle.
8 – Former les professionnels de santé aux effets sanitaires des ondes EM et aux résolutions possibles.
9 – Sensibiliser son Conseil Municipal sur les risques majeurs engendrés par des déploiements technologiques toxiques et sur les alternatives vertueuses : Réclamer de vraies concertations publiques avec des informations indépendantes et une analyse des besoins réels des populations. Stop à la fabrique du consentement.
Seuls les points 7, 8 et 9 sont hors de portée du périmètre familial, et dépendent de décisions politiques courageuses.
Pour la résolution de notre addiction, il faut a minima :
1 – Réinstaurer l’Autorité parentale, en tant que référence (ne pas confondre avec l’autoritarisme !)
Cela implique que les parents doivent à nouveau montrer l’exemple à leurs enfants : minimiser pour eux même l’usage de la téléphonie mobile dans la cellule familiale, notamment lors des évènements en commun (repas, célébrations, etc…)
2 – Se fixer des règles de vie commune et des rituels sans écrans dans la cellule familiale. Recréer du lien social dans la cellule familiale sans artifice technologique, sur des créneaux dédiés.
3 – Prendre conscience de l’emprise sectaire provoquée par le tout connecté (voir photo ci-dessus) : réinstaurer le lien avec la Nature et avec son entourage : les écrans coupent du monde réel et enferme le sujet sous hypnose.
Pour rappel, les critères pour identifier une dérive sectaire sont les suivants :
3a – La déstabilisation mentale,
3b – La rupture induite avec l’environnement d’origine,
3c – Les atteintes à l’intégrité physique,
3d – L’embrigadement des enfants,
3e – L’allégeance inconditionnelle,
3f – Une doctrine incitant à des actes contraires à la législation ou portant atteinte aux droits et à la dignité de l’Homme.
Et l’emprise du tout connecté coche tous ces critères sans exception.
4 – Recréer du lien social hors de la dépendance aux réseaux sociaux technologiques : s’organiser au niveau local avec d’autres familles ayant compris l’intérêt de s’autonomiser vis-à-vis des gadgets connectés. S’affranchir des canaux sociaux technologiques et développer des canaux humains.
5 – Réapprendre à s’informer, en se documentant en profondeur pour mieux comprendre la situation et les solutions pertinentes. La connaissance protège et donne de la force à la capacité d’autonomie intellectuelle. L’ignorance est un boulevard à l’asservissement. La dématérialisation n’existe pas, sauf dans la tête des aliénés.
6 – Réintroduire pour les enfants des rituels de lecture et d’écriture sur papier dans la semaine, pour s’extraire de l’emprise écran, laquelle produit sur eux les effets délétères suivants (documentés dans plus de 1500 études internationales) :
6a – Entrave à la maturation cérébrale et au développement de la motricité fine (écriture, dessin),
6b – Régression des capacités intellectuelles et cognitives : entrave à la réussite scolaire, à la construction de l’intelligence,
6c – Troubles de la communication et du langage,
6d – Baisse de l’attention : entrave à la concentration et à la mémorisation,
6e – Baisse de l’activité physique induisant surpoids et obésité juvénile, puis diabète et problèmes vasculaires,
6f – Chute du sommeil,
6g – Isolement et comportement autistique,
6h – Intolérance à la frustration et absence d’empathie,
6i – dépendance/addiction aux écrans : similitudes des symptômes cliniques aux effets des drogues (impulsivité, agressivité, manque). Les stimuli des écrans sont concentrés et permanents : beaucoup plus efficaces que l’héroïne.
7 – Éviter la surexposition EM dès la naissance : ne pas doter un enfant d’un ordiphone ou d’une tablette avant le Lycée (limiter les interactions avec le système nerveux central en pleine maturation), mais lui redonner le goût de la lecture sur papier. Attention aux éditions récentes d’ouvrages classiques pour enfants, dont les éditeurs ont laminé la richesse sémantique et grammaticale (ex : Bibliothèque verte ou rose), altérant ainsi la capacité des enfants, futurs citoyens, à pouvoir réfléchir avec nuances, grâce à un registre linguistique soutenu. Au pire, investir sur un téléphone basique (appels et SMS), mais attendre au moins l’entrée au lycée. Fixer des règles strictes d’usage : extinction totale le soir et la nuit. Envisager des créneaux restreints de consultation. En bref, plus tard la prise en main est réalisée, plus on limitera l’imprégnation addictive pour l’âge adulte.
8 – Bannir, des méthodes d’apprentissage scolaire, l’usage des outils numériques émissifs et en solitaire par l’élève, avant l’accès au Lycée. Si l’outil numérique peut avoir une vertu, en complément d’autres supports traditionnels, c’est exclusivement accompagné par un adulte qui saura guider l’enfant pour des usages réellement formateurs. L’outil numérique ne doit pas remplacer l’humain. Il ne doit pas représenter la majorité de l’approche pédagogique. Il ne doit pas non plus se substituer à un apprentissage à la motricité fine, à une technique de calcul ou d’analyse autonome de l’élève. L’élève doit d’abord apprendre à maîtriser par lui-même les raisonnements, les résolutions de problèmes, les calculs, l’analyse de texte, avant d’utiliser un outil numérique, qui sans cela se transformera en béquille technologique pour une personne dépendante et/ou asservie (réf. Point 6 ci-dessus).
Seul le point 8 est partiellement hors de portée du périmètre familial et dépend beaucoup de décisions politiques courageuses.