Une autre information : Eugène Riguidel a gagné par la grève de la faim
Recours contre les gouvernements régionaux belges en matière de protection contre les RRF
Depuis 30 ans, avec l’explosion des applications utilisant les technologies sans fil, la pollution par les radiations électromagnétiques de radiofréquence (RRF) croit de manière exponentielle : par exemple, aujourd’hui, à la fréquence de 1 GHz, la densité de puissance du champ électromagnétique est de 1 milliard de milliards de fois celle du champ naturel comme on le connaissait encore dans la première moitié du vingtième siècle.
À la suite du développement et de la mise en œuvre des radars au cours et après la dernière guerre mondiale, des scientifiques se sont enquis des conséquences sanitaires de l’utilisation des RRF artificielles. Par exemple, ils ont montré les effets négatifs sur le système immunitaire des RRF de basse intensité (Institut d’hygiène public de Kiev, 1970 et années suivantes) et la capacité des RRF à ouvrir la barrière hématoencéphalique, une protection essentielle du cerveau contre l’intrusion d’éléments dangereux (Allan Frey, 1975, USA).
À partir des années 1990 et l’éclosion de la 2e génération de téléphonie mobile (2G), les études épidémiologiques montrant les atteintes à la santé par cette pollution ont suivi.
Au niveau des autorités sanitaires nationales et internationales, aucune leçon de ces premiers avertissements et études n’a été tirée, pas plus que des nombreux appels des experts indépendants qui se sont multipliés ces 20 dernières années. La pollution par les RRF a crû de façon exponentielle avec tout un éventail de conséquences sanitaires : cancers et tumeurs divers (cerveau, nerf acoustique, glandes salivaires, sein…), leucémie infantile, maladie d’Alzheimer et autres maladies neurodégénératives, autisme, réduction de la qualité du sperme, cataracte, ouverture de la barrière hématoencéphalique, réduction de la production de mélatonine, troubles du sommeil, dépression, suicide, et électrohypersensibilité dont la prévalence est d’au moins 5 % dans nos pays.
Face au déni et à l’incapacité de nos gouvernements de nous protéger de même que le monde du vivant, nous avons décidé de poursuivre les gouvernements régionaux belges en justice pour refus d’abaisser les limites de protection d’intensité des RRF selon ce que nous apprend la science indépendante. Nous déclarons ces autorités en défaut de respect des droits de l’homme, de la Constitution et de divers principes juridiques et lois ; nous exigeons une norme de protection cumulative de 0,6 V/m (1 mW/m2)* proche de ce qui est proposé par le Conseil de l’Europe dans sa résolution 1815 de 2011 et des limites recommandées par les experts indépendants.
Aujourd’hui l’ASBL Save Belgium, membre du Collectif stop5G.be, dépose un recours contre les Gouvernements bruxellois et flamand. Le Collectif stop5G.be prépare un recours similaire contre le gouvernement wallon.
Contact
- Save Belgium: redactie@savebelgium.be
- Francis Leboutte, 04 388 39 19
- Paul Lannoye, 081 44 53 64
- Colette Devillers, 02 772 86 80
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* Soit 100 fois moins que la norme bruxelloise actuelle. À noter qu’en 2013 la norme à Bruxelles était encore de 3 V/m. Elle avait été mise en place en 2007 selon la recommandation du Conseil supérieur de la Santé dans l’idée de la réduire par la suite, le temps que les opérateurs s’adaptent.
info@stop5G.be – www.stop5G.be
Les associations membres du Collectif stop5G.be
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Eugène Riguidel a fait la grève de la faim
Il a gagné !
Le navigateur Eugène Riguidel, 80 ans, avait entamé une grève de la faim le 15 avril pour protester contre la construction d’une antenne 5G à Landaul, dans le Morbihan. Une mobilisation qui a payé : l’opérateur Orange a décidé de suspendre son projet.
Mise à jour : le navigateur Eugène Riguidel a remporté une victoire mardi 20 avril. L’opérateur Orange a décidé de suspendre son projet d’implantation d’une antenne 5G contre lequel l’homme faisait la grève de la faim.
Au bord de la route qui relie Landaul à Crac’h, fermée ce jeudi 15 avril à la circulation, une petite caravane blanche bardée de pancartes sert de point de ralliement. Au quatrième jour de sa grève de la faim, Eugène Riguidel, 80 ans, casquette de marin vissée sur la tête, reçoit là sans façon les encouragements. « Franchement, pour le moment ça se passe bien. Je bois de l’eau et c’est tout. Une tisane ou deux, parce qu’il faut que je boive chaud de temps en temps paraît-il », souligne celui qui réside à Landaul, une commune située à trente minutes de Vannes.
Le navigateur, né en 1940, est tout de même suivi par « un toubib », récemment venu prendre sa tension. Autour de lui flottent pêle-mêle des « Gwenn ha du » (le drapeau breton) de tous les formats, de nombreux drapeaux Europe Écologie-Les Verts (EELV), de l’Union démocratique bretonne (UDB, gauche régionaliste, alliée d’EELV pour les régionales), ainsi que des étendards insoumis et quelques sabliers noirs d’Extinction Rebellion.
Vainqueur de la transat 1979, ce skipper libertaire, dans la lignée de Bernard Moitessier, a abandonné dans les années 1980 la compétition nautique, lassé de la course au sponsoring qu’impose le sport de haut niveau. Écologiste revendiqué, militant antinucléaire actif, Eugène Riguidel est un ami et un admirateur de José Bové, avec qui il navigue à l’occasion.
Comme le faucheur d’OGM, le marin a déjà mis en pratique la désobéissance civile. En 2004, il a ainsi passé une nuit en garde à vue après être entré avec son voilier de 5,5 mètres, « La Rieuse », dans la zone militaire de Cherbourg pour s’opposer à l’importation de plutonium vers l’usine de La Hague. À 80 ans, il continue à défendre ses convictions avec ardeur, apportant son soutien à Sea Shepherd ou s’engageant plus récemment dans la défense de l’île Berder, un magnifique îlot du golfe du Morbihan menacé par l’installation d’un hôtel de luxe.
L’antenne du « trou du diable »
En janvier 2020, Eugène Riguidel et son épouse Brigitte ont appris par hasard qu’une antenne-relais de 36 mètres de haut allait être installée par l’opérateur Orange à proximité immédiate de chez eux, au lieu-dit du « trou du diable ».
« On s’est tout de suite mobilisés et on a créé un collectif », raconte Brigitte, très impliquée dans la lutte contre le projet. Après l’échec d’un recours gracieux auprès de la mairie, ils ont renoncé à porter plainte. « Il y a le tribunal administratif, mais les avocats coûtent cher, explique Eugène Riguidel. On n’a pas pu y aller, alors que leur dossier est pourri ! »
« Il faut qu’il y ait partout des points de résistance ! »
La nouvelle maire élue à Landaul en juin 2020, Dominique Ollivier Frankel, sensible aux arguments du collectif, a sollicité l’opérateur Orange pour trouver un lieu d’implantation plus consensuel. Sans succès. Aujourd’hui, le début des travaux est imminent. En désespoir de cause, Eugène Riguidel a donc commencé une grève de la faim le 12 avril, résolu à ne pas lâcher tant qu’il n’aura pas reçu un courrier d’Orange « déclarant qu’ils renoncent à installer l’antenne à Landaul au lieu-dit du « trou du diable » ».
Le marin ne défend pas seulement son pré carré. En 2020, il a manifesté aux côtés des opposants à l’implantation d’une antenne-relais similaire à proximité du patrimoine exceptionnel du bourg de Locronan (Finistère). Pour Eugène Riguidel, l’enjeu est paysager mais aussi sanitaire. « Il faut que les gens prennent conscience que c’est leur santé et celle de leurs enfants. Il faut qu’il y ait partout des points de résistance ! »
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« Faut pas se laisser faire, ni par Orange, ni par Macron, ni par personne ! »
Nombreux sont les présents qui ont l’impression que la 5G est un choix technologique imposé, à l’utilité sociale contestable. Au micro, la maire de Landaul, Dominique Ollivier Frankel, qui se défend d’être « contre le progrès », suscite des remous dans l’assemblée. « Ça dépend quel progrès… », commente quelqu’un. « La 4G Orange marche très bien ici, affirme Brigitte Riguidel. On n’est pas du tout dans une zone blanche, et d’ailleurs, il faut des zones blanches en France ! »
Devant la caravane, plusieurs personnes venues de Carnac, Pluvigner et Nostang prennent à leur tour le micro pour témoigner des luttes en cours dans le Morbihan. « Faut pas se laisser faire, ni par Orange, ni par Macron, ni par personne ! Chaque être humain a une force. Il faut appliquer sa force pour vivre ses convictions », professe Eugène Riguidel.
Des participants lui ont d’ailleurs proposé de se joindre à sa grève de la faim. « Pour le moment je ne veux pas engager la santé de qui que ce soit, à part moi », a décliné le navigateur, qui poursuit pour l’instant son jeûne en solitaire.
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Eugène Riguidel en grève de la faim contre un projet d’antenne… Projet 4G et non 5G, indique Orange
« J’ai 80 ans, je me mets en danger, mais cette antenne de 36 mètres va nous arroser de ses ondes mortifères. » Dans le Morbihan, le navigateur Eugène Riguidel est en grève de la faim contre un projet d’antenne sur sa commune de Landaul. Il s’agit de 4G, et non pas de 5G, indique Orange.
Depuis ce lundi, Eugène Riguidel a donc entamé une grève de la faim.
Dans sa commune de Landaul, entre Auray et Lorient, l’ancien vainqueur de la Transat en double s’est installé dans une caravane, près de l’endroit où devrait s’ériger une antenne Orange.
« J’ai 80 balais, j’ai arrêté de manger, je me mets en danger. Mais je veux mettre ma notoriété au service de la cause. Derrière moi, il y a tout un collectif d’habitants, d’opposants. Il faut retirer ce projet. C’est un cauchemar. »
Un projet validé par l’ancienne équipe municipale
« Il y avait bien d’autres endroits pour installer l’antenne, mais le projet a été validé par l’ancienne municipalité, indique Riguidel. Et la nouvelle équipe n’a plus la main. »
Ce que confirme la maire de la commune, Dominique Ollivier Frankel. « Le feu vert a été donné en 2018, dit-elle, j’ai tenté de retarder l’échéance, mais le département a donné son accord. C’est sur un terrain privé, un champ, dont le propriétaire n’habite pas à proximité. Désormais, les travaux peuvent démarrer d’un jour à l’autre. »
« L’impact sera fort, ajoute la maire de Landaul. Nous sommes sur le chemin de Compostelle. L’antenne sera érigée entre l’église, dont la façade est déjà classée, et une chapelle elle aussi classée. Là-dessus, j’aurais aimé une position claire des Bâtiments de France. »
« Je suis très affectée par la grève de la faim d’Eugène Riguidel, poursuit Dominique Ollivier Frankel. J’ai pour cet homme le plus grand respect. Mais c’est toujours par des luttes pacifiques qu’on peut obtenir des choses. »
Pour Orange, « un projet d’antenne 4 G. Et non pas 5 G »
De son côté, la Direction de la communication d’Orange indique « qu’il ne s’agit pas sur Landaul d’un projet d’antenne 5G, mais de 4G. Nous n’installons de la 5G que dans les villes. Pour désaturer la 4G. En campagne, nous continuons d’implanter de la 4G, là où le réseau est insuffisant pour les populations qui ont besoin d’être connectées. »
Une affirmation qui laisse les opposants très sceptiques. Pour la maire de la commune, « si dans un premier temps, il ne s’agit que de 4G, on sait très bien que la 5G arrivera tôt ou tard. »
Réaction identique de la part d’Eugène Riguidel : « Pour l’instant, ils installent, mais quand ils auront le feu vert, il n’auront plus qu’à appuyer sur le bouton. »
« Que ceux qui ont besoin de ça pour vivre, installent l’antenne dans leur jardin »
« En fait, il y aura deux types de préjudices, explique Riguidel. Celui qui d’abord, nous sautera aux yeux, le préjudice esthétique. Le pylône, je le verrai de ma fenêtre, je suis à 150 mètres, et je ne suis pas tout seul. Il y a une quarantaine de maisons impactées dans le secteur.
36 mètres de haut, c’est quasi la hauteur du mât du Bruno Peyron quand il a fait son tour du monde. Orange était le sponsor. A l’époque, je les ai soutenus. Ça me rend malade. »
Eugène Riguidel
« Et puis il y a la santé. Avec leur antenne, ils vont nous arroser de leurs ondes mortifères. Les gens, les animaux. Y’a des études là-dessus. Et c’est juste au bord d’un ruisseau. »
« Ça fait des siècles qu’on vit sans la 5G, poursuit le navigateur, ça nous a privé de quoi ? Maintenant, y’a des gens qui rêvent d’ouvrir leur volets à distance avec leur téléphone. Ce monde est fou. S’ils ont besoin de ça pour être heureux, ils n’ont qu’à la mettre dans leur jardin. Il y a une minorité de gens qui pilotent le monde, et qui imposent aux autres les conséquences de leur inconséquence. C’est un truc de dingue. »
Eugène Riguidel ajoute qu’il n’en finit pas de recevoir des messages de soutien.
« Hier, j’ai reçu un coup de fil de José Bové, le militant altermondialiste. La grève de la faim, il connaît, il m’a dit de prendre des précautions. Je suis suivi par un médecin. Je n’ai pas envie de clamser. Mais il faut que ça s’arrête. »
EHS France