Gérard Ledoigt communique sur le sujet
Gérard Ledoigt, professeur de Biologie à l’Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand et directeur de recherche de l’ERTAC (Equipe de recherche sur les tumeurs et l’autosurveillance cellulaire), qui vient d’être dissoute par la direction de l’Université, réaffirme l’importance des résultats scientifiques des études de son laboratoire sur les effets des téléphones portables sur les cellules vivantes ainsi que la nécessité urgente de poursuivre la recherche dans ce domaine.
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Communiqué du Pr Gérard Ledoigt
Juillet 2008
« Tout d’abord, dans mes déclarations à la presse, j’ai fait connaître les travaux de recherche menés, depuis 2003, sous ma responsabilité dans le laboratoire ERTAC de l’université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand.
Les résultats de ces travaux démontrent, sans ambiguïté, la réponse d’organismes vivants, en l’occurrence des plants de tomate, à un rayonnement non ionisant d’une fréquence utilisée en téléphonie mobile.
C’est la première fois qu’est démontrée une expression de gènes associés aux réactions de défense cellulaire, à la suite de ce type d’irradiation. Des gènes similaires à ceux étudiés, existent chez les animaux et l’homme. Ces résultats ont fait l’objet de 6 publications dont l’une a été reconnue comme faisant référence dans son domaine (Plant Cell Environment juillet 2007, reconnue par « The Faculty of 1000 »).
Les cellules eucaryotiques, végétales, animales et humaines, sont suffisamment proches dans leur fonctionnement, pour que nous envisagions en 2007 une extension de cette étude aux cellules humaines dans les mêmes conditions expérimentales, d’autant que des travaux récents ont montré l’induction de l’expression de gènes dans des cellules animales, par une exposition à un rayonnement non ionisant d’une autre fréquence utilisée en téléphonie mobile.
Informations complémentaires
Une étude finlandaise publiée en septembre 2006 (Lesczczinki, Proteomics, 6, 17, 2006, 4769-4780) avait mis en évidence des variations dans l’expression de gènes chez des cellules endothéliales humaines, à la suite d’une irradiation de 1 heure (2,8 W/kg) à 900 MHz. Elle montre que cette réponse est dépendante du type de cellule.
Plus récemment, une étude américaine effectuée avec une exposition de 1900 MHz (une autre fréquence utilisée en téléphonie mobile) sur des cellules de neurones et d’astrocytes en culture, a montré une induction de l’expression de gènes associés au mécanisme de mort cellulaire programmée (Zhao et al., Neurosci. Lett., 412, 1, 2007, 34-38).
Enfin, une étude publiée en août 2007 par des chercheurs de l’Institut Weizmann en Israël (Friedman et al., Biochem J., 405, 2007, 559-568) montre l’activation d’une kinase signale extracellulaire, à la suite d’une irradiation à 875 MHz, en moins de 30 min. Ces auteurs proposent un schéma explicatif du mécanisme d’induction de la réponse cellulaire chez l’homme et l’animal.
Je persiste à penser que la recherche scientifique au niveau cellulaire doit être accrue rapidement, pour définir les mécanismes d’action des rayonnements non ionisant sur des êtres vivants, afin de maîtriser les risques potentiels associés à la présence des RNI dans l’environnement, avant le développement de programmes économiques difficilement réversibles. »
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Voir l’étude de septembre 2007 sur les effets génétiques des ondes de la téléphonie mobile sur les plants de tomates (fréquence 900Mhz 10mn par jour à 5V/m) : http://www.robindestoits.org/Rapport-de-l-Universite-de-Clermond-Ferrand,-Septembre-2007_a37.html
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NB: Le Pr Ledoigt indique qu’ « un laboratoire de Rouen avec lequel nous collaborions et un autre de Bordeaux ont aussi été dissous. »
Le point commun des trois programmes de recherche était de porter sur le stress enregistré sur des végétaux par les ondes électromagnétiques des portables. Lire à ce sujet : « Clermont-Ferrand 2 : quand un laboratoire doit mettre la clé sous la porte »
robindestoits.org