Une pétition provenant de Suisse lancée pour que les personnes souffrant d’électrohypersensibilité (ESH) soient reconnues.
A Berne, le Conseil fédéral vient de confirmer qu’il ne fera rien en Suisse pour contrôler la conformité des smartphones aux normes de sécurité en matière de rayonnement, contrairement à la France. Cette nouvelle désole Marie Gontier, responsable de l’association «Suisse-électrosensible» : «De plus en plus de citoyens suisses se déclarent électrohypersensibles (EHS), observe-t-elle. Ces personnes font directement un lien entre leurs symptômes et une exposition aux ondes électromagnétiques».
Marie Gontier a lancé une pétition à l’adresse des autorités fédérales, afin que les personnes EHS puissent faire reconnaître leur handicap et faire valoir leurs droits. En devenant EHS, certaines personnes n’ont plus accès à leurs droits fondamentaux. «C’est une grave injustice, lui confie un de ses patients. Il n’y a pas d’infrastructures, pas de zones blanches, on peut juste se planquer, se cacher et parfois être dans l’illégalité pour survivre. Aucun médecin n’a un cabinet blindé. On ne peut plus participer à la société… »
Études à l’appui, les personnes EHS ne sont pas des malades imaginaires et leurs troubles sont médicalement mesurables: pertes de mémoire, difficultés de concentration, trouble du sommeil, acouphènes, maux de tête, douleurs musculaires et articulaires, vertiges, nausées, sensation de brûlures, fatigue intense ou sensation d’épuisement. Toutes ses affections «sont de nature à affecter la capacité de travail».
«Est-ce plus simple politiquement et socialement, de fermer les yeux sur une réalité qui dérange ? se demande finalement Marie Gontier. L’électrohypersensibilité viendrait-elle remettre en question notre avenir du tout numérique, où nous voyons le progrès uniquement au travers de paradigmes technocratiques ?»
L’objectif de la pétition
L’électrohypersensibilité est une pathologie handicapante dont le développement est en accélération rapide en lien avec le développement des technologies sans fil. C’est une pathologie reconnue et décrite par l’OMS. En Suède, il s’agit d’un handicap, en Angleterre d’une maladie. Le Parlement européen ainsi que plusieurs villes américaines et canadiennes ont reconnu la réalité physiologique de cette intolérance. C’est également le cas de nombreux médecins de par le monde 2 . En France, l’AFSSET (L’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail) évoque clairement son identité et des personnes EHS peuvent toucher une indemnité en raison de leur handicap. En Suisse, grâce au projet MedNIS 3 , mis en place en 2023, une reconnaissance officielle se met enfin en place. Cependant, reconnaître une maladie n’est pas encore offrir une protection juridique la concernant. L’objectif de cette pétition est de demander à la Suisse de
protéger juridiquement ces citoyens dans ce domaine crucial et de ne plus fermer les yeux sur des situations de vie dramatiques de plus en plus nombreuses.
On peut trouver cette pétition à l’adresse