Un juge ordonne le remplacement d’un compteur
Le 29 juin 2023 a soufflé un vent de victoire pour les électrohypersensibles au tribunal judiciaire de Valence. Le juge des référés y a ordonné le remplacement d’un compteur Linky par un compteur classique chez une dame de 84 ans, porteuse d’un pacemaker.
◆ Douleurs et déni, le cocktail d’une situation intenable
Dans un communiqué de maître Jean-Pierre Joseph en charge de l’affaire, ainsi que dans l’ordonnance du juge que l’on trouve sur le site du média Info du jour, on apprend que Mme S. P., âgée de 84 ans, est porteuse d’un pacemaker. Courant 2018, du jour au lendemain, elle est victime d’insomnies, de maux de tête, et surtout de violentes douleurs thoraciques plusieurs fois par nuit, à heures fixes. Les médecins, au départ, n’en comprennent pas l’origine, jusqu’au jour où l’un d’entre eux lui fait prendre conscience que ces symptômes ont commencé lorsque son compteur électrique a été changé par un compteur Linky communiquant par les ondes. Elle découvre qu’elle est devenue électrohypersensible, comme aujourd’hui au moins 1 % de la population.
Pour éviter les pics de douleurs, elle sort quelques minutes sur sa terrasse, plusieurs fois par nuit.
Un accident de voiture qui l’oblige à se faire poser deux prothèses en titane n’arrange rien et accentue ses douleurs. Elle contacte alors Enedis, qui ne veut rien savoir. Comme d’autres victimes des ondes, Mme S. P., après une « première démarche amiable », se décide à saisir la justice, par l’intermédiaire de Me J. P. Joseph, doyen du barreau de Grenoble.
« La demanderesse a récemment été victime d’un accident de la circulation suite auquel elle a dû recevoir une prothèse du fémur et de la hanche en titane, les métaux présents dans son corps étendant ainsi ses douleurs dues aux ondes électromagnétiques à ses membres inférieurs.
Madame … expose encore avoir tenté une démarche amiable auprès de la société Enedis et avoir saisi le médiateur, mais la défenderesse n’a jamais donné suite. »
◆ Un juge qui connaît bien la loi
Si Enedis espérait que le tribunal débouterait la demanderesse de 84 ans, il souhaitait également la faire condamner à payer 2 000 euros, en plus des frais de procédure. Mais c’est finalement la société qui va devoir payer à Mme S. P. 1 500 euros, remplacer son compteur Linky avant le 29 juillet et régler une astreinte de 50 euros par jour de retard pendant deux mois.
« PAR CES MOTIFS
Nous, le Juge des référés, statuant publiquement, par mise à disposition au greffe, par ordonnance contradictoire, rendue en premier ressort et exécutoire à titre provisoire,
REJETONS l’exception de nullité de l’assignation ;
ORDONNONS à la société Enedis d’enlever ou de faire enlever le compteur communiquant dit « Linky », situé au domicile de Madame … pour le remplacer par un compteur électrique ou électronique classique non communiquant par les ondes, dans un délai de 30 jours à compter e la signification de la présente décision ;
ASSORTISSONS cette injonction, passé ce délai, d’une astreinte de 50 euros par jour de retard pendant deux mois ; »
Par sa décision du 29 juin 2023, le juge des référés du tribunal judiciaire de Valence a rappelé qu’« aucun texte n’oblige ENEDIS à installer des compteurs Linky ». Il a également déclaré que le compteur Linky ne remplissait pas les conditions de sécurité pour la cliente d’Enedis : « Le contrat liant les parties oblige la société ENEDIS à fournir à sa cocontractante un compteur présentant des conditions de sécurité pour sa santé et sa vie sociale. » Il a également évoqué le principe de précaution, lequel « crée une obligation pesant sur les autorités publiques à laquelle la société ENEDIS ne saurait se soustraire dans la mesure où elle est chargée d’une mission de service public ».
Le juge a finalement ordonné l’enlèvement du compteur Linky communiquant par les ondes, et son remplacement par un compteur « classique ».
◆ Un avocat qui remet en cause les rouages imposés du système
Ce n’est pas la première fois que Me Jean-Pierre Joseph défend des personnes électrohypersensibles. Par exemple, en juin 2020, il plaidait au nom de 200 usagers d’Enedis à Tarbes. En novembre de cette même année, il représentait le collectif Stop Linky 66 à Perpignan.
Me Jean-Pierre Joseph était également présent pendant la crise Covid face à ce qu’il estimait être de la « scientocratie » et portait plainte contre le président du Conseil national de l’Ordre des médecins. Il déclarait à France-Soir en mai 2021 : « Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, un quarteron de scientifiques, ayant pour la plupart d’importants liens d’intérêt avec l’industrie pharmaceutique, semble donner des directives aux politiques, contre l’avis de milliers de médecins de terrain, et de médecins hospitaliers, mais ont seuls droit à la parole, ce qui fait que l’on voit toujours les mêmes sur les grands médias. Cette Scientocratie a généré une peur totalement irrationnelle, faisant accepter l’inacceptable à une population totalement chloroformée, qui n’a pas réagi à toutes les contradictions, les incohérences, et l’inefficacité des mesures dites sanitaires, à tel point que si l’on avait dit aux gens que le virus flottait dans l’air à un mètre de hauteur, ils se seraient tous mis à marcher à quatre pattes. »
Et si Enedis leur dit qu’installer un compteur Linky est absolument sans danger pour tous, combien sont-ils à les croire sur parole sans aucune remise en question ?