Allô Maman Bobo !
Pourquoi les cadres des GAFAM et de la Silicon Valley envoient-ils leurs enfants dans des écoles sans écrans ? Pourquoi ne leur donnent-ils pas de smartphones avant 15 ans ?
Parce qu’ils connaissent les dangers de leurs produits. Ils ont sciemment mis au point des moyens de capter l’attention de leurs clients. Cette technique est même une discipline à l’université de Stanford, sous le nom de « captologie », l’étude des technologies numériques comme outil d’influence par l’accaparement de l’attention.
Cibles privilégiées des publicitaires, les enfants et les jeunes adolescents sont les plus vulnérables quant à l’addiction aux écrans, catastrophique pour la santé (problèmes oculaires, de concentration, de mémorisation, obésité) et les relations sociales.
Y a-t-il une corrélation entre le stress de notre jeunesse et la pratique du numérique ?
Les facteurs sont probablement multiples, mais toujours est-il que pour 2014-2021, soit la période de généralisation des smartphones, les chiffres sont affolants concernant la consommation des psychotropes par les enfants et les adolescents français : + 62 % pour les antidépresseurs, + 78 % pour les excitants et + 155 % pour les somnifères. (source : rapport du HCFEA, Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge, 7 mars 2023).
En effet, d’autres pathologies se multiplient, troubles du comportement, retards du développement, sans parler du cyber-harcèlement, de l’exposition à la violence et à la pornographie (dès l’âge de 8 ans), et des problèmes dus à l’omniprésence des ondes artificielles pulsées qui perturbent l’activité du cerveau. Or, des fabricants ne respectent pas les DAS (débits d’absorption spécifique), mettant les enfants en danger. L’étude Mobi-Kids a tardé à reconnaître l’augmentation des cancers du cerveau chez les enfants (voir le site phonegatealert.org). Cependant, Santé publique France avait compté 3481 nouveaux cas de glioblastomes GHC en France métropolitaine en 2018 alors qu’ils n’étaient que 823 en 1990, aux débuts de la téléphonie mobile (source : sera.asso.fr 19 nov. 2019).
Nous exigeons un droit à la déconnexion numérique dès le plus jeune âge !
Nous ne voulons pas d’une génération de « crétins digitaux » !
Dans notre quotidien, soyons plus vigilants pour protéger notre jeunesse
─ Respectons les recommandations de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) et des associations de pédiatres en interdisant les applications pour smartphones et la vente de jouets numériques, tablettes et ordinateurs pour les enfants de moins de 3 ans.
─ Pas de numérique avant 5 ans et pas plus d’une heure par jour avant 10 ans. Pas de smartphone avant 15 ans (à défaut, un téléphone sans internet avec le kit mains libres, pour ne pas l’appliquer contre l’oreille, le tronc et au niveau du bassin).
─ Encourageons le « Défi sans écran » et le « Défi déconnexion » proposé par l’association Lève les Yeux pour découvrir les bienfaits de la déconnexion (voir sur levelesyeux.com).
─ Appliquons la loi qui interdit l’accès des mineurs aux contenus pornographiques avant 18 ans.
Dans l’enseignement, il est temps de bifurquer pour de pas aller droit dans le mur
Le rapport Pisa international de l’OCDE lance un cri d’alarme : l’enseignement par les outils numériques est globalement appauvrissant et « les élèves utilisant très fréquemment les ordinateurs à l’école obtiennent de bien moins bons résultats en compréhension de l’écrit » […] Des pays qui ont largement misé sur le numérique, notamment l’Espagne et la Pologne, ont vu le niveau de leurs élèves baisser entre 2009 et 2012. Enfin, « les nouvelles technologies ne sont pas d’un grand secours pour combler les écarts de compétences entre élèves favorisés et défavorisés. » (source : L’Obs, 15 septembre 2015)
Toute introduction d’outils numériques dans les établissements scolaires devrait préalablement faire l’objet de validation par les parties prenantes de l’établissement.
Pour les parents d’élèves de CoLINE (Collectif de lutte contre l’invasion numérique à l’école), l’école numérique « démonte l’instruction », et ceci sans former des citoyens éclairés (on peut signer leur appel sur collectifcoline.fr).
Quelques principes seraient les bienvenus :
─ Aucun écran ne devrait être présent dans les crèches, les écoles maternelles et primaires. Les connexions pour l’administration devraient être filaires et les wifi et bluetooth interdits.
─ Aucun écran hors l’enseignement de l’informatique et l’éducation à l’image au collège.
─ En terminer avec les carnets de liaisons, les cahiers et les livres sur des tablettes numériques coûteuses, souvent détournées de leur usage éducatif. En effet, des collectivités territoriales, croyant bien faire, offrent des terminaux numériques aux scolaires. Le coût écologique, économique et psychologique de ces appareils est colossal. Mal adaptés, rapidement obsolètes, ils finissent le plus souvent dans un placard ou sont détournés pour servir de consoles de jeux, quand les données ne sont pas collectées au profit d’industriels peu soucieux de l’intérêt général. Favorisant la déconcentration, ennemis de la mémorisation, ils sont bien davantage les adversaires que les alliés de l’apprentissage.
Des lectures récentes pour poursuivre la réflexion :
Karine Mauvilly et Philippe Bihouix, Le désastre de l’école numérique, Seuil, 2016
Michel Desmurget (neurobiologiste), La fabrique du crétin digital, Seuil, 2019
Bruno Patino, La civilisation du poisson rouge, Grasset, 2019
Fabien Lebrun, On achève bien les enfants. Écrans et barbarie numérique, Le Bord de l’eau, 2020
Sabine Duflo (psychologue), Il ne décroche pas des écrans, Marabout, 2020
Philippe Forest : L’Université en première ligne à l’heure de la dictature numérique, Gallimard, 2020
Yves Marry et Florent Souillot, La guerre de l’attention. Comment ne pas la perdre, L’Échappée, 2022
Roland Gori (psychopathologue), La fabrique de nos servitudes, Les Liens qui Libèrent, 2022
Nicolas Bérard, Ce monde connecté qu’on nous impose, Le Passager clandestin, 2022
… et d’autres sites à consulter :
Alerte écrans (éducation à la réduction du temps écrans) : alertecran.org
CoSE) (collectif surexposition aux écrans) : surexpositionecrans.org
Mars 2023
Association Résistance 5G Nantes, 20 rue de Touraine 44000 Nantes – resistance5Gnantes@gmail.com