Vidéosurveillance

La reconnaissance faciale suspendue grâce aux révélations de Disclose

Jusqu’aux révélations de Disclose à l’automne 2023, la police et la gendarmerie ont utilisé illégalement le logiciel d’analyse d’images de vidéosurveillance Briefcam. D’après un rapport du ministère de l’intérieur publié en catimini, cet outil a été suspendu juste après notre enquête. Une décision qui met fin, au moins temporairement, à l’une des plus graves atteintes à la vie privée en France ces dernières années.

Gérald Darmanin l’avait promis il y a près d’un an. Le ministère de l’intérieur vient enfin de rendre public son rapport sur l’utilisation du logiciel Briefcam par les forces de l’ordre. Un document long de 90 pages, pour répondre aux révélations de « l’organisme d’investigation Disclose », comme nous présentent ses auteur·ices, qui confirme l’intégralité de nos informations sur le recours illégal à Briefcam par des dizaines de services de police et de gendarmerie. Et qui, malgré les pirouettes sémantiques, ne parvient pas à démentir l’utilisation de la reconnaissance faciale par les autorités.

La reconnaissance faciale utilisée pendant les révoltes de l’été 2023

Premier enseignement : Briefcam a été suspendu juste après nos révélations : le 17 novembre 2023 dans la gendarmerie, soit trois jours après notre enquête, et un mois plus tard, au sein des services de police judiciaire. Que l’on soit rassuré·e, cependant : le logiciel n’aurait été utilisé pour reconnaître automatiquement des visages sur des images de vidéosurveillance qu’une seule fois en France… en huit ans.

Cette « unique mise en oeuvre » daterait de l’été 2023, dans le cadre d’une enquête de gendarmerie, dans le Val d’Oise, écrivent les auteur·ices du rapport. On est alors dans le « contexte exceptionnel » des soulèvements violents déclenchées par la mort de Nahel Merzouk, tué à bout portant par un policier lors d’un contrôle routier. « La fonctionnalité de reconnaissance faciale a été activée […] en intégrant dans Briefcam des photographies de personnes soupçonnées par les enquêteurs d’avoir participé aux émeutes », révèle une annexe du rapport.

Aussi « exceptionnel » qu’il serait, cet exemple prouve que les forces de l’ordre pouvaient, en un clic, utiliser la reconnaissance faciale dans l’espace public, confirmant les révélations de Disclose. Un fait que l’ancien ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, n’a jamais reconnu.

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