une femme de 84 ans obtient le remplacement de son compteur pour électrohypersensibilité
Valence, dans la Drôme, le 10 juillet 2023. Jour de délivrance pour une femme de 84 ans. Enedis vient à son domicile pour remplacer son compteur Linky par un ancien modèle, qui la faisait souffrir au quotidien depuis cinq ans.
◆ Le soulagement rarissime d’une cliente… sous la contrainte
Bien que l’électrohypersensibilité touche environ 5 % de la population selon l’ANSES, et malgré les alertes de certains médecins, il est rare qu’elle soit reconnue par Enedis qui rechigne au maximum à faire remplacer les compteurs Linky par des compteurs d’ancienne génération. Cette fois, la justice a tranché en sa défaveur afin que l’entreprise s’exécute en juillet 2023 à Valence chez une femme âgée de 84 ans (appelée Jeanine par certains médias, Simone ou S. P. par d’autres), dont la vie a changé lors de l’installation du compteur appelé « intelligent ». « J’avais des maux de tête. Et puis j’étais pas dans un état normal, j’étais comme paralysée. On a des vertiges, la tête qui fait très mal : on n’est plus soi-même. C’est une drôle de saloperie qu’ils nous mettent, quand même ! » confie-t-elle au micro d’Europe 1.
◆ Des médecins font le lien et des avocats qui se battent
Si le déni peut toucher également les médecins, certains font le lien entre les pathologies de leurs patients et les ondes émises par le compteur communicant, ce qui a été le cas pour Jeanine. Son avocat, Me Jean-Pierre Joseph, a déclaré : « Elle a vu plusieurs médecins qui au bout d’un moment ont fini par faire la relation entre le compteur et les troubles dont elle se plaignait. Ça a été décisif. Car les médecins mettent en avant la dangerosité des ondes émises. C’est ça qui est nocif et que les gens ne supportent pas. »
◆ Les conséquences d’une telle décision ?
Même si les juges en France ne sont pas tenus d’adopter les mêmes décisions que celles de leurs pairs, ce jugement du tribunal de Valence en inspirera peut-être d’autres. Comme le souligne phoneandroid, « une telle décision aura certainement une conséquence plus large. En effet, tous les utilisateurs qui subissent des symptômes similaires pourront le faire constater auprès d’un médecin et s’appuyer sur cette ordonnance pour forcer Enedis à désinstaller le Linky. Ce qui pourrait mener vers une jurisprudence qui conditionnerait certainement la désinstallation à des raisons médicales. Cette décision pourrait également donner un peu plus de poids à ceux qui continuent de refuser le Linky pour des raisons équivalentes et qui subissent des coupures permanentes d’électricité. »
Autre question : la femme de 84 ans devra-t-elle s’acquitter du supplément de 61 euros par an à son abonnement imputés à ceux qui ne détiennent pas de compteur Linky, alors qu’elle le refuse pour raisons médicales reconnues ?
◆ Un combat qui n’est pas fini
Nous avons contacté Enedis pour savoir si elle avait eu l’audace de faire appel et si elle comptait facturer les 61 euros à la plaignante qui a obtenu gain de cause pour raisons de santé…
Même si cette dame est ressortie victorieuse, très peu nombreuses sont les personnes, conscientes d’être électrohypersensibles et à même de lutter pour préserver leur santé, qui gagnent en justice contre Enedis. Il semble indispensable que les personnes touchées par ce problème continuent à faire entendre leur voix auprès des médecins et dans les tribunaux, et à prendre des décisions qui les protègent face à ce géant de l’électricité qui croit détenir les pleins pouvoirs.
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Pour écouter cette Dame qui nous fait penser à la battante Madame MOREL :