Surexposition Ecrans 

Charte du collectif CoSE

« Nous, professionnels de l’enfance, alertés par l’explosion de conduites très inquiétantes chez les enfants, avons décidé de nous constituer en un collectif appelé « Collectif Surexposition Ecrans : COSE »

Notre objectif principal : que la surexposition aux écrans des enfants soit reconnue comme un enjeu majeur de santé publique.

Notre collectif est constitué de praticiens de terrain : médecins de PMI, pédiatres, pédopsychiatres, neuropédiatres, psychologues en pédopsychiatrie, orthophonistes, enseignants.  Tous sont sans aucun lien ni conflit d’intérêt avec l’économie du numérique. 

Notre pratique quotidienne nourrit ces inquiétudes qui concernent d’une part les très jeunes enfants : surexposés souvent dés la naissance aux écrans, et en particulier aux écrans interactifs (smartphones, tablettes) ces jeunes enfants ne nous regardent pas quand on s’adresse à eux, ne communiquent pas, ne parlent pas, ne recherchent pas les autres, sont très agités ou très passifs. Certains peuvent présenter des symptômes proches de ceux que l’on rencontre chez des enfants souffrant d’autisme même lorsqu’il ne s’agit pas d’enfants autistes.

Mais nous sommes aussi alertés par les enfants en élémentaire : nous observons d’importantes difficultés dans les apprentissages , des difficultés globales de compréhension, des difficultés à mobiliser une attention soutenue, une maladresse à utiliser les objets du quotidien,  un intérêt limité porté à leur environnement ( objets et personnes) hormis les écrans, avec parfois une focalisation quasi obsessionnelle sur certains contenus sans variété ou une utilisation excessive de contenus audio visuels, très souvent déconseillées aux moins de 16 ans mais aussi aux moins de 18 ans.

Chez les adolescents notre constat est tout aussi alarmant avec un nombre de plus en plus important d’enfants souffrant de difficultés de concentration, entrainant des difficultés d’apprentissage sévères, un rapport addictif aux écrans pouvant conduire à leur déscolarisation.

A tous ces âges, certains symptômes émergent de façon troublante : troubles de l’attention, relations aux autres très inadaptées, intolérance à la frustration, manque d’autonomie, maladresse avec les objets simples du quotidien, troubles du sommeil, baisse des capacités physiques, troubles du comportement tels que : agressivité, comportements hypersexualisés ; et toujours recherche permanente de contact avec les écrans entrainant des  réactions de détresse intense quand on les supprime.

Pour une majorité de ces enfants, nous constatons une exposition importante aux écrans jointe à une amélioration nette de leur état dès qu’on supprime ou on encadre très strictement le temps d’écrans. Nous n’observons pas de changement dans la vie de ces enfants ayant eu un effet aussi immédiat et efficace.

A côté de ces constatations cliniques qui s’accumulent dans nos consultations, le nombre de publications scientifiques et de recommandations internationales sur le sujet croit chaque jour et toutes vont dans le même sens : la nécessité de limiter drastiquement le temps d’écran chez les enfants et d’être très vigilant sur le contenu (cf bibliographie jointe).

En France, si ces troubles sont constatés dans toutes les régions et dans toutes les couches de la société, les recommandations comme les messages de prévention efficaces sont quasi inexistants. L’académie des sciences a rendu en janvier 2013, un avis peu clair. Elle juge négativement la télévision pour les moins de trois ans mais préconise l’usage précoce (dès 6 mois) des écrans dits « inter actifs », et elle juge plutôt favorablement l’ensemble des autres écrans (téléphone portable, ordinateurs, jeux videos). Aucune autre société scientifique ou gouvernementale ne s’est penchée sérieusement sur le sujet.

En signant cette charte, vous reconnaissez que la surexposition aux écrans des enfants est un enjeu majeur de santé publique. (voir les mentions légales pour les conditions de conservation et d’utilisation de vos données personnelles).

Nos objectifs premiers

  • Obtenir des nouvelles campagnes de prévention, plus explicites et qui prennent en compte nos observations de terrain. Ces campagnes doivent s’adresser au grand public, aux familles et aux professionnels de l’enfance. Nous demandons à y être associés afin d’en garantir l’indépendance.
  • Obtenir que la place et le temps consacrés aux écrans soit une question centrale dans toute consultation paramédicale, médicale, psychologique et dans les entretiens enseignant /familles. Nous voulons en généraliser l’enseignement à tous les professionnels de la petite enfance.
  • Obtenir des études françaises à l’instar des pays anglophones, de type épidémiologique, des recherches fondamentales et des recherches cliniques en association avec des praticiens, menées par des professionnels qui déclarent leur absence de conflit d’intérêt avec l’industrie du numérique.
  • Obtenir une conférence de consensus indépendante de l’industrie des médias concernant les effets d’une surexposition aux écrans sur la santé des enfants et des adolescents, et sur leur santé mentale en particulier.
  • Obtenir des données cliniques et chiffrées de la part des professionnels de la santé et de l’éducation.

Les signataires du collectif :  surexpositionecrans.org

Les membres fondateurs (par ordre alphabétique) :

Dr Lise Barthélémy Pedopsychiatre (Montferrier)

Loys Bonod professeur de lettres (Paris)

Dr Sylvie Dieu Osika, pédiatre (Rosny sous Bois et Hôpital Jean Verdier Bondy, 

Dr Anne-Lise Ducanda médecin de PMI (Essone)

Sabine Duflo psychologue et thérapeute familiale (centre médico psychologique enfants/ados EPS Ville-Evrard)

Dr Bruno Harlé pédopsychiatre (centre MGEN pour adolescents Chaney 01420)

Elsa Job-Pigeard orthophoniste (Villemomble) et cofondatrice de l’association Joue-pense-parle

Lydie Morel orthophoniste et enseignante en orthophonie, membre de Cogi’Act ( Nancy)

Dr Eric Osika pédiatre (Bry sur marne)

Carole Vanhoutte orthophoniste (Villejuif) et cofondatrice de l’association Joue-pense-parle.

Signez la charte :

« En signant cette charte, quelle que soit votre activité professionnelle, vous reconnaissez que la surexposition aux écrans des enfants est un enjeu majeur de santé publique. »

https://surexpositionecrans.fr/charte-collectif-cose/