Les jeunes et les outils numériques
Le problème des enfants et jeunes adolescents face aux outils numériques concerne l’addiction aux mobiles et, plus largement, l’addiction aux écrans due à une captologie de l’attention très bien établie par des neuroscientifiques travaillant pour les GAFAM (et que certains d’entre eux ont dénoncé) : addiction catastrophique sur la santé, les problèmes oculaires, la concentration, la mémorisation, les relations sociales etc.
Cela a été bien démontré par les neurologues Michel Desmurget et Manfred Spitzer, entre autres.
1. Le mal nous vient des GAFAM et de la Silicon Valley. Ces gens-là ont travaillé sur comment capter l’attention de tous et notamment des jeunes et des enfants, vieilles cibles des publicitaires. Or les dirigeants et cadres des GAFAM ont pris des mesures radicales pour protéger leur propre jeunesse des écrans et téléphones mobiles (écoles sans écran, pas d’écrans personnels ni de mobiles avant 15 ans).
2. L’enquête Pisa internationale de l’OCDE lance clairement un cri d’alarme : l’enseignement par les outils numériques est globalement appauvrissant, notamment pour l’apprentissage de la langue maternelle et des maths. Ce qu’ont parfaitement compris les concepteurs des GAFAM qui protègent, eux, leurs enfants.
3. Pour la téléphonie mobile et les cancers du cerveau chez les enfants, l’étude Mobi-Kids à largement été influencée par l’opérateur Orange qui a masqué ses conflits d’intérêts manifestes. Cela a été reconnu après coup (et minimisé) après que l’enquête d’Alerte Phonegate l’a dénoncé. Il faudrait donc que l’Europe la dénonce à son tour ; les lobbys industriels ne pouvant impunément continuer à manipuler la science.
4. Des fabricants de mobiles truquent à une grande échelle les DAS tête, tronc et bassin de leurs appareils, soit à la conception soit lors des mises à jour. Ceci est encore plus dangereux pour les enfants et jeunes adolescents. Ces fabricants doivent être impitoyablement poursuivis en justice. Quant aux protocoles des mesures de DAS, ils doivent être revus de façon plus contraignante (au contact de la tête et du corps).
Pour protéger nos enfants et notre jeunesse, il faut massivement accentuer les efforts de prévention partout en Europe, dans tous les établissements qui accueillent des enfants et des parents. En réponse aux constats alarmants du terrain, un certain nombre de collectivités territoriales et d’Agences régionales de santé en France financent d’oreset-déjà des initiatives de prévention des risques liés à la surexposition aux écrans, au premier rang desquels les risques sanitaires et humains (retards majeurs du développement, troubles du comportement, troubles du sommeil, troubles du langage, retards scolaires, etc.), ainsi que l’exposition à la violence, au cyber-harcèlement et à la pornographie (dès l’âge de 8 ans en moyenne). Ceci est d’autant plus important que la surexposition aux écrans se conjugue le plus souvent à une exposition aux radiofréquences dont on sait maintenant qu’elles perturbent l’activité du cerveau. Aussi, nous invitons les pouvoirs publics européens à accentuer l’effort en ce sens auprès de tous les établissements, notamment : accueil de la petite enfance, accueil périscolaire, écoles, collèges et lycées.
Il faut donc déployer un vif effort de sensibilisation en respectant toutefois trois conditions :
1. La sensibilisation doit concerner le « monde éducatif» au sens large : élèves, mais aussi parents et communauté éducative, incluant enseignants, direction et médecine scolaire ;
2. Les associations ou institutions sollicitées doivent impérativement pouvoir démontrer une absence de conflit d’intérêt, autrement dit ne pas être financées par l’industrie numérique, qui a investi le champ de la prévention pour mieux l’influencer ;
3. Porter un message ambitieux :
– Respecter les recommandations de l’OMS et des associations de pédiatres en interdisant la vente de jouets numériques, tablettes et ordinateurs pour les bébés et enfants de moins de 3 ans. Cela implique aussi l’interdiction de vendre ou faire la promotion d’applications pour smartphones pour les enfants de moins de 3 ans.
– Pas d’écran avant 5 ans : en cohérence avec le message de l’Organisation Mondiale de la Santé, invitant au « moins d’écran possible » avant 5 ans.
– Pas plus d’une heure par jour avant 10 ans.
– Pas de smartphone avant 15 ans comme pour les enfants des dirigeants des GAFAM : l’accès seul à internet chez les jeunes les expose inexorablement à des contenus inappropriés.
– Encourager le « Défi sans écran » ou « Défi déconnexion » : mis en oeuvre avec succès en France depuis une vingtaine d’années ; il apparaît comme le meilleur moyen de sensibilisation à ce jour, permettant aux participants de découvrir les bienfaits de la déconnexion.
– Autoriser éventuellement l’usage du téléphone sans internet pour les jeunes de moins de 15 ans afin d’établir un lien avec les parents (heures de sortie scolaire etc.) en leur recommandant le kit mains libres, de ne pas l’appliquer contre l’oreille, le tronc et au niveau du bassin.
– Interdire l’accès des mineurs aux contenus pornographiques jusqu’à 18 ans, conformément à la loi.
– S’inspirer de l’article n° L227/24 du Code Pénal français, transposé dans la loi du 17 juin 2008, à tous les élèves de primaire, collège et lycée, ainsi qu’à leurs parents, définissant le harcèlement numérique comme un délit (risque pour les auteurs de harcèlement jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 45000 € d’amende).
Pour des livres et des cahiers à la place des écrans à l’école :
– Aucun écran présent au sein des crèches, des écoles maternelles et des écoles primaires. Les connexions pour l’administration doivent être filaires et wifi et bluetooth interdits.
– Aucun écran en dehors de l’enseignement de l’informatique au collège.
– Les écrans utilisés dans le cadre scolaire doivent rester dans les établissements.
– Fin du principe de remplacement des cahiers et des livres par des tablettes numériques coûteuses, souvent détournées de leur usage éducatif.
Pour beaucoup de collectivités, offrir des tablettes est apparu comme une opportunité de faire un « cadeau » aux administrés tout en contribuant à améliorer l’éducation. Pourtant, le coût écologique, économique et psychologique de ces appareils est colossal. Mal adaptés, rapidement obsolètes, ils finissent le plus souvent dans un placard ou sont détournés pour servir de consoles de jeux, quand les données ne sont pas collectées au profit d’industriels peu soucieux de l’intérêt général. Favorisant la déconcentration, ennemis de la mémorisation, ils sont bien davantage les adversaires que les alliés de l’apprentissage.
Ainsi, tant qu’aucune étude sérieuse – et indépendante – ne démontrera le fameux « bénéfice/risque » de ces terminaux numériques, il est recommandé d’arrêter leur distribution et de maintenir l’usage des livres et cahiers imprimés. À l’avenir, à des fins élémentaires de démocratie, toute introduction d’outils numériques dans les établissements scolaires devrait préalablement faire l’objet de concertation et de validation par les parties prenantes de l’établissement (enseignants, médecine scolaire, direction, parents d’élèves et élèves).
Contribution de l’Association Résistance 5G Nantes