Pour fuir les ondes …

elle vit illégalement en caravane

A Lanvénégen, Danièle Bovin, « électrohypersensible », a installé une caravane sur son terrain non constructible, pour échapper aux ondes électromagnétiques.

C’est un bref coup de fil à la rédaction Ouest-France de Lorient, passé depuis le centre médico-social du Faouët où elle a ses habitudes : « Allô, c’est Danièle Bovin, je voulais vous prévenir de ma condamnation ». Il faudra patienter quelques jours avant de parvenir à recontacter cette retraitée qui, depuis plusieurs années, tente de vivre loin des ondes électromagnétiques, et donc sans internet ni tout autre moyen de communication moderne.

Présidente fondatrice de l’association Les citoyens éclairés, qui milite pour faire entendre la voix des personnes « électrosensibles », Danièle Bovin alerte régulièrement les autorités et les médias sur son propre état de santé. Elle n’échappe pas non plus aux bras de fer judiciaires, le dernier en date l’opposant à la commune de Lanvénégen, où elle s’est établie il y a trois ans. La sexagénaire y a acquis une parcelle non constructible qui bordure des bois, une quinzaine de kilomètres plus loin, à berné.

500 € d’amende

Sur son terrain, elle installe une caravane, un mobile-home et aménage un petit abri de stockage, sans autorisation municipale. « La procédure est la même pour tout le monde, on applique la loi d’urbanisme », justifie la maire, Marie-José Carlac, qui en informe les autorités.
Après une condamnation en première instance par le tribunal de Lorient, en octobre 2023, la cour d’appel de Rennes (Ille-et-Vilaine), saisie par Danièle Bovin, vient à son tour de condamner la retraitée. Mais à une peine allégée, en l’occurrence une amende de 500 € avec sursis.

 « Plus l’endroit qu’elle a connu »

« C’est symbolique, je n’ai pas l’obligation d’enlever ma caravane », commente l’intéressée. Qui n’entend pas en rester là pour autant. Elle annonce vouloir défendre son dossier devant la Cour de cassation et lancer un référé (une procédure d’urgence) pour faire valoir « un état de nécessité plaidé par es avocats qui n’a pas été reconnu ». Selon Danièle Bovin, qui vient aussi d’écrire au ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, « les ondes sont aujourd’hui intenables sur mon terrain ». Une situation nécessitant une « mise à l’abri urgente », selon un certificat médical signé en octobre par son généraliste.
« Ce n’est plus l’endroit qu’elle a connu, convient Marie -José Carlac. La 4G et la 5G sont arrivées ». La maire indique avoir demandé, sans succès, une dérogation auprès des services de l’Etat pour légaliser l’installation de Danièle Bovin. « Nous essayons aussi de lui trouver une maison, ce n’est pas si simple par rapport à ses moyens », ajoute l’élue.

Ouest France