Petite revue de presse

Cela se passe au « garage »

Au Garage cette semaine, on profite du creux de l’été pour revenir sur quelques-uns de nos derniers articles : début juillet, on vous invitait pour une petite balade dans les supermarchés de la vidéosurveillance numérique…

Une start-up surveille illégalement les supermarchés en France

Si vous glissez quelque chose dans votre poche en déambulant dans les rayons d’un supermarché, il est possible qu’à la sortie un vigile vous demande de vider vos poches. Ce n’est pas forcément parce qu’il vous a vu voler quelque chose. Mais parce qu’un logiciel, chargé d’analyser le comportement des client·es sur les images de vidéosurveillance, a déclenché une alerte : un outil de surveillance scrute en permanence les faits et gestes de chaque personne dans le magasin, à l’affût d’un comportement « suspect ». Problème : non seulement c’est très désagréable, mais en plus c’est parfaitement illégal.

Ces logiciels existent bel et bien, et c’est le fonds de commerce d’une société française appelée Veesion. Nous en parlions déjà en mai 2021, après avoir découvert le discours marketing de l’entreprise : elle démarchait agressivement les magasins en mettant en avant la recrudescence des vols à cause de la crise économique et de l’augmentation de la pauvreté (à lire ici : 

https://www.laquadrature.net/2021/05/31/videos

Deux ans ont passé et le problème de l’illégalité reste entier et connu de tous. Nous l’avions soulevé, la CNIL elle-même le reconnaît dans un article que Streetpress a consacré à Veesion, le ministère de l’Intérieur sait que cette surveillance est illégale, et même les responsables de Veesion le savent puisqu’ils mettent en avant que l’application de la loi compromettrait l’existence de l’entreprise… Alors, comment Veesion peut-elle lever des millions d’investissement pour des produits illégaux ? C’est la question que nous posions à la CNIL dans cet article paru le 4 juillet dernier.

Lire l’article : 

https://www.laquadrature.net/2023/07/04/veesio

« Nuits de l’AN2V » : dans les allées du supermarché de la vidéosurveillance

L’exemple de Veesion illustre une réalité plus vaste : la vidéosurveillance numérique, avec ses algorithmes de reconnaissance comportementale et biométrique, est une industrie florissante. Les acteurs du domaine se sont réunis au sein d’une « association nationale de la vidéoprotection », baptisée AN2V. N’hésitant devant aucun sacrifice, nous avons mis des lunettes noires et une moustache pour nous fondre dans la foule et assister au rassemblement annuel des vidéosurveillants. Ce récit a paru le 11 juillet dernier, d’abord sur le site lundi matin

https://lundi.am/En-visite-aux-nuits-de-l-AN2V-le-lobby-de

puis sur notre site.

Un récit en immersion dans le monde des cravates, de l’argent, et de « l’acceptabilité » de la surveillance. Ce petit milieu ne peut prospérer que si la population accepte d’être surveillée en permanence, et s’imagine même que c’est pour son bien. On y croise des dirigeants d’entreprises, des donneurs d’ordres qui travaillent dans des collectivités locales, des industriels chinois, des personnalités du ministère de l’Intérieur et des députés de droite qui portent les discours sécuritaires depuis les entreprises jusque sur les bancs de l’Assemblée nationale. Dans une ambiance arrosée au kir, on se félicite, on espère, et on se réjouit de la loi qui va autoriser la vidéosurveillance algorithmique (VSA) dans le cadre des JO de Paris 2024… La soirée plonge dans l’étrange quand un intellectuel invité esquisse une analyse de la façon dont « une démocratie peut basculer dans l’autoritarisme », dans un exercice collectif d’exorcisme du pire et de déni des responsabilités. Une lecture incontournable, si vous l’aviez manquée !

Lire le reportage complet : 

https://www.laquadrature.net/2023/07/11/en-visite-aux-nuit

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VSA et reconnaissance faciale

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