Il faut un œuf pour faire une poule !
Il faut une poule pour pondre un œuf !
Ainsi discouraient depuis des siècles
philosophes et poètes, prenant de grand airs
sur un ton abyssal,
se grattant le menton ou la tête,
dans un silence vespéral.
Et pendant ce temps les manants,
goguenards devant ces bluettes,
les gobaient tout crus, en omelette,
sur le plat ou en cassolette,
En tous les cas, se régalant.
Les grands chefs dans leurs cuisines,
avec leurs toques sur la tête,
les préparent mimosa, en quiche ou bien mirettes,
qu’ils soient brouillés, soufflés ou en matelote,
c’est nos papilles qu’il ravigotent.
Et dans les desserts c’est pareil,
dans les crèmes, les gâteaux, les crêpes,
les madeleines, les meringues et les cuisses de dames,
Que ne seraient toutes ces recettes
sans l’ingrédient jaune et blanc,
l’œuf enfin resplendissant !
Qu’il soit mou chez la grenouille
ou collant chez les serpents
jaune, vert, bleu selon le temps
il résiste à l’eau de mer,
au chaud soleil de l’Afrique,
ou à la glace de l’Antarctique…
Comment, petite chose fragile,
peut-il être si résistant ?
Une simple coquille protège
ce petit être en devenant
qui porte déjà en ses gènes
l’histoire du monde et de ses parents.
Pourtant aujourd’hui la menace
plane autant sur l’œuf que la poule
invisible dard, elle prend place
lentement mais sûrement
dans tout notre environnement
Et ce sont vaches aux pis souffrants
qui perdent leurs veaux gémissants,
mais aussi femmes infécondes
et hommes au sperme décadent.
Certains n’en dorment plus la nuit,
et vont jusqu’à l’épuisement,
mais aussi tachycardie, AVC, stress,
et les cancers augmentant.
Mesdames, Messieurs, ce sont les ondes
qui sont les coupables agissant,
la nuit, le jour, elles inondent
aujourd’hui tous nos logements,
elles s’insinuent dans nos veines,
nos cellules, nos artères, notre sang,
et mènent une telle rondes
à notre corps défendant
qu’il n’en peut mais
et baisse la garde, s’écroulant.
Et ce sont les deux pareillement
l’œuf et la poule par le monde
sous nos portables, vagissants,
que nous poussons dans la tombe,
ignorant que cette hécatombe
n’est due qu’à cet irradiement.
Danièle Bovin 21 mars 2025