Lignes directrices EUROPAEM 2016

pour la prévention, le diagnostic et le traitement des problèmes de santé et maladies liés aux CEM

Des scientifiques et des médecins européens ont décidé, il y a quelques années, de se regrouper et de créer l’Académie Européenne de Médecine Environnementale (EUROPAEM), convaincus que nombre de maladies, et notamment de maladies émergentes, devaient être associées à des pollutions environnementales, qu’elles soient d’origine chimique ou physique.

Le 25 juillet 2016, ils ont publié, au nom de cette Académie, des lignes directrices dans le journal Reviews on Environmental Health en vue de mieux protéger les populations des rayonnements électromagnétiques et de mieux prendre en charge ceux qui en sont déjà malades.

La traduction de ces lignes directrices a été réalisée conjointement par Electrosensibles de France/PRIARTEM et l’ARA. Ces lignes directrices sont disponibles et téléchargeables gratuitement en trois langues: anglais, allemand et français.

La première partie du document est consacrée à la revue de l’état de la science et du débat politique.

Sa seconde partie est centrée sur des recommandations pour développer une approche méthodique du diagnostic, une prévention basée sur des valeurs de précaution pour les champs magnétiques et les champs électriques dans les gammes des extrêmement basses fréquences, des basses fréquences et des radiofréquences et la prise en charge globale des patients.

Les paragraphes suivants ont été tirés du résumé de cette publication.

Le document d’origine et ses traductions sont disponibles gratuitement sur Internet aux adresses suivantes :

Résumé

Les troubles et maladies chroniques associés à des symptômes non spécifiques sont en augmentation. En plus du stress chronique lié aux environnements sociaux et professionnels, les expositions chimiques et physiques à domicile, au travail, et pendant les activités de loisirs causent ou contribuent à un stress environnemental qui mérite l’attention des médecins généralistes autant que de tous les autres membres de la communauté de santé. Il semble nécessaire désormais de prendre en considération les « nouvelles expositions » telles que les champs électromagnétiques (CEM). Les médecins sont de plus en plus confrontés à des problèmes de santé venant de causes non identifiées.

Les études, les observations empiriques et les témoignages de patients indiquent clairement des interactions entre les expositions CEM et des problèmes de santé. La susceptibilité individuelle et les facteurs environnementaux sont fréquemment négligés. Les nouvelles technologies et applications sans fil ont été introduites sans aucune certitude quant à leurs effets sur la santé, constituant de nouveaux défis pour la médecine et la société. Par exemple, la question des effets dits non thermiques et des effets potentiels à long-terme des faibles doses a été à peine étudiée avant l’introduction de ces nouvelles technologies.

Les champs électromagnétiques, ou sources CEM les plus courants sont: les rayonnements de radiofréquences (RF) (3 MHz à 300 GHz) émis par les antennes de transmission radio et TV, les points d’accès Wi-Fi, les routeurs, et les terminaux (par exemple, les smartphones, tablettes etc.), les téléphones sans fil et portables incluant leurs antennes relais, ainsi que les dispositifs Bluetooth. Les très basses fréquences électriques (VLF EF) et les champs magnétiques (VLF MF) sont rayonnés par des courants de distorsion et des fréquences harmoniques par les câblages électriques, les ampoules (ex: lampes compactes fluorescentes), et les dispositifs électroniques. D’une part, il existe une forte preuve que l’exposition à long-terme à certains champs électromagnétiques constitue un facteur de risque pour des maladies comme certains cancers, la maladie d’Alzheimer, et l’infertilité masculine. D’autre part, le phénomène émergent de l’hypersensibilité électromagnétique (EHS) est de plus en plus reconnu par les autorités sanitaires, les services administratifs d’invalidité de travail, les travailleurs sociaux, les politiciens, autant que par les tribunaux de justice.

Nous recommandons le traitement clinique de l’EHS comme partie intégrante du groupe des maladies chroniques multisystèmes (CMI) mais en reconnaissant néanmoins que la cause sous-jacente reste l’environnement. Au début, les symptômes EHS apparaissent seulement occasionnellement, mais plus le temps passe plus ils sont susceptibles d’augmenter en fréquence et en sévérité. Les symptômes courants des EHS incluent des maux de tête, des difficultés de concentration, des problèmes de sommeil, la dépression, un manque d’énergie, de la fatigue, et des symptômes grippaux. Un historique médical intégral, qui devrait inclure tous les symptômes et leurs occurrences dans des termes spatiaux et temporels et dans le contexte des expositions aux CEM, est la cléf pour établir le diagnostic.

Les expositions aux CEM sont habituellement évaluées par des mesures de CEM à la maison et au travail. Certains types d’exposition aux CEM peuvent être établis par l’inventaire des sources électromagnétiques usuelles. Il est cependant très important de prendre en compte la susceptibilité individuelle. La première méthode de traitement devrait se focaliser sur la prévention ou la réduction des expositions aux CEM, qui est de réduire ou d’éliminer toutes les sources de fortes expositions aux CEM chez soi ou sur le lieu de travail. La réduction des expositions aux CEM devrait être étendue aux lieux publics, comme les écoles, les hôpitaux, les transports publics et les bibliothèques pour permettre aux personnes EHS une utilisation sans restriction (mesures d’accessibilité). Si une exposition électromagnétique préjudiciable est réduite efficacement, le corps a une chance de récupérer et les symptômes EHS peuvent être réduits ou même disparaître. De nombreux exemples ont démontré que de telles mesures peuvent se révéler efficaces. Pour augmenter l’efficacité du traitement, la large gamme des autres facteurs environnementaux qui contribuent à la charge corporelle totale devrait également prise en compte. Tout ce qui soutient l’homéostasie va augmenter la résilience des personnes contre les maladies et donc contre les effets néfastes des expositions aux CEM.

Il existe aujourd’hui des preuves croissantes que les expositions aux CEM ont un impact majeur sur la capacité de régulation oxydative et nitrosative des individus affectés. Ce concept peut également expliquer pourquoi le degré de sensibilité aux champs électromagnétiques peut varier d’un individu à l’autre et pourquoi la gamme de symptômes signalée dans le contexte des expositions aux CEM est si large. Selon nos connaissances actuelles, l’approche par un traitement qui minimise les effets néfastes du peroxynitrite – de plus en plus utilisé pour le traitement des maladies multisystème – est très efficace. Ces recommandations sur les CEM donnent un aperçu sur la connaissance actuelle concernant les risques de santé en relation avec les CEM et fournissent des recommandations pour le diagnostic, le traitement de cette maladie et les actions en faveur de l’accessibilité pour améliorer et restaurer les conditions de santé individuelle des EHS ainsi que le développement de stratégies de prévention.

https://www.electrosensible.org