Le monde du numérique

revue -partielle- de presse

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Lève les yeux ! Revue du collectif Vallon en date du 11 septembre

Numérique et éducation

En cette rentrée 2023, la question de la fin du tout numérique à l’école se pose (La Croix), ainsi que celle de la pertinence de remplacer les enseignants absents par des modules numériques (!) (Café Pédagogique), et l’impact des écrans sur le cerveau des enfants est mis en lumière (notamment par Irene Cristofori sur France Bleu).

On peut se réjouir de l’appel, publié dans Le Monde « M. Gabriel Attal, redonnez à l’écrit, dès l’école primaire, ses lettres de noblesses », signé par une longue liste de personnalités (qu’on invite par ailleurs à adhérer à Lève les yeux !). Par ailleurs, les vertus de la déconnexion continuent de faire leur chemin (« Rentrée scolaire, à l’école de la déconnexion » sur France Culture mentionnant Lève les yeux et le Défi Déconnexion organisé au Collège Vieux Port à Marseille), et les collectifs de parents d’élèves continuent leur combat, à l’instar de CoLINE (Julie Perel, cofondatrice de Coline et adhérente Lève les yeux est interviewée dans Ouest France).

L’intelligence artificielle colonise également l’école : l’UNESCO appelle à une meilleure régulation (Libération), passant notamment par une limite d’âge (La Croix).

A propos d’éducation et d’intelligence artificielle, à écouter : la dernière vidéo de La Fabrique Sociale avec Zak Stein.

 Tous connectés

A voir, lire ou écouter, au sujet de l’hyperconnexion de notre monde :

– Conférence gesticulée de Vincent Viala, recommandée par Sabine Duflo, « Jamais sans nos portables »

– Documentaire Arte, « Cybermonde : l’avenir c’est maintenant »

– La simplification numérique (Ce monde me rend fou, sur France Inter), autour de la BD « Réseau Boulot Dodo » de Fabrice Erre, et de « L’enfer numérique » enquête de Guillaume Pitron.

– Plusieurs ouvrages en auto-édition chez Sciences critiques 

 Penseurs technocritiques

–  Ces ingénieurs qui nous avaient prévenus des dérives de la « big tech » dès les années 60 (Usbek & Rica)

–  Série de podcasts : « Avoir raison avec… Günther Anders » (France Culture)

 Initiatives

– Près de Grenoble des militants s’attaquent à l’industrie des puces électroniques (Reporterre)

–  Nos smartphones auront bientôt une note de durabilité (Reporterre)

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Au garage

Des nouvelles en date du 8 septembre

C’est la rentrée, alors on fait appel d’un jugement paresseux sur la vidéosurveillance numérique à Marseille, et on s’inquiète des multiples casquettes d’un député qui siège à la CNIL.

La VSA marseillaise fait de la résistance

Voilà trois ans déjà que nous agissons contre l’installation à Marseille de caméras de surveillance « augmentées », dont les images sont analysées en direct par des algorithmes de reconnaissance des comportements. Le recours que nous avions déposé devant le tribunal administratif de Marseille a été rejeté le 2 juin dernier, pour un défaut de procédure : le tribunal a donc avalisé la stratégie de la mairie, constante malgré un changement de majorité en 2020, qui prétendait avoir « suspendu » le déploiement de ces caméras, sans pour autant s’empêcher d’utiliser celles qui étaient déjà installées… Puisque les caméras algorithmiques sont « suspendues », alors le recours n’avait plus lieu d’être, a tranché le tribunal sans chercher plus loin.

Ce faisant, le tribunal a évité de se pencher sur le fond de la question, alors que la CNIL et le Conseil d’État ont clairement énoncé l’illégalité de la vidéosurveillance algorithmique (VSA). Nous avons donc fait appel devant la cour administrative d’appel de Marseille.

Lire l’article entier :

https://www.laquadrature.net/2023/08/30/la-justice

Le député Philippe Latombe en porte-à-faux entre la CNIL et l’AN2V

Le mardi 5 septembre nous avons publié sur TwiX et sur notre compte Mastodon une lettre adressée à Marie-Laure Denis, présidente de la CNIL, pour attirer son attention sur les liens très étroits qu’entretient Philippe Latombe, député (Modem) et tout nouveau membre de la CNIL, avec l’industrie de la vidéosurveillance et son principal lobby, l’AN2V.

Nous avons récemment documenté cette connivence entre le député et les tenants économiques de la surveillance généralisée. Au moment où la CNIL devait se prononcer sur les expériences de vidéosurveillance automatisée dans le cadre des JO de Paris 2024 (les décrets d’application de la « loi JO » étaient alors en préparation), le député-membre de la CNIL n’a pas hésité à inviter un parterre conquis à intégrer l’intelligence artificielle « sur tous les domaines qui pourront être utilisés », s’engageant de son coté à tout faire pour « élargir l’utilisation des drones malgré la réserve du Conseil constitutionnel ». Le mélange des genres est total : tout à la fois député, lobbyiste et commissaire, chacun de ses avatars servant les deux autres, M. Latombe se place de lui-même en flagrante position de conflit d’intérêts.

Il ne se gêne d’ailleurs pas pour expliquer devant l’AN2V comment manœuvrer la CNIL, dont il est bien placé pour connaître les logiques internes, et suggérer dans quel sens il faudrait modifier le collège des membres pour l’orienter vers une vision moins soucieuse du droit et plus sensible aux attentes du monde économique. À nos yeux, cette confusion des rôles n’est pas seulement choquante, elle est contraire à toutes les dispositions qui régissent la conduite déontologique de la CNIL pour assurer l’indépendance d’esprit de ses membres. Nous les rappelons donc dans notre courrier, pour soumettre l’ensemble de la situation à sa présidente, garante de l’indépendance et de la crédibilité de la Commission.

La Quadrature dans les médias

Philippe Latombe et la CNIL

VSA et JO

Divers