L’aspect environnemental du portable et d’internet

Intervention du collectif ACCAD sur Radio Plus

https://www.radioplus.fr/ FM 104.3

Lundi 21 février ; émission « L’Air du Temps » ; vers 9 h 20

Stephen HAWKING, ce sacré physicien théoricien et cosmologiste … souvenez-vous c’est lui qui souffrait de sclérose latérale amyotrophique qui l’a laissé complètement paralysé ce qui ne l’a pas empêché de devenir une célébrité de renommée mondiale … donc disais-je Stephan HAWKING a eu cette phrase « Notre avenir est une course entre la puissance croissante de notre technologie et de la sagesse avec laquelle nous l’utiliserons » ….

Nos auditeurs le savent sans doute maintenant, vous êtes le Président du Collectif ACCAD, « Anti compteurs communicants Artois Douaisis » Collectif qui se bat contre le rouleau compresseur de la 5G qui se déploie sans discussion ni débat, même chose pour les compteurs Linky, Gazpar etc …. Que l’on installe presque de force chez les habitants … Bref, vous vous opposez à tout ce qui a un impact sur notre environnement donc notre santé et je dirai même sur notre façon de vivre …. Avec vous, nous avons déjà abordé, sur cette antenne le côté dangereux d’un monde virtuel …. Or …. Pratiquement tout le monde, de nos jours, possède un smartphone sans se douter que celui-ci est à l’origine d’une pollution numérique sans précédent …. Nous laisserons de côté aujourd’hui tous les autres côtés négatifs du téléphone portable, qui ont d’ailleurs déjà été mis en évidence dans cette émission ….. pour ne parler que de l’environnement ….Tout ce que nous entreprenons aujourd’hui dans le monde réel se retrouve forcément dans le virtuel …. Ce qui s’est d’ailleurs accéléré à cause de la Covid puisque cette pandémie nous a rendus encore plus tributaires des outils digitaux …. Or tous les utilisateurs de ces outils connectés ne se posent jamais de questions et par exemple, de savoir ce qu’il se passe lorsqu’ils envoient un mail, ou lorsqu’ils pressent le pouce levé en l’air – le fameux like- sur un réseau social … pourtant, ce sont des petits gestes qui mettent la transition écologique en péril

Un mail émet 19 g de Co2 s’il est accompagné d’une pièce jointe d’1 Mo. Envoyer 20 mails par jour pollue autant que parcourir 100 km en voiture.

On estime qu’un mail parcourt en moyenne 15 000 km et ce même s’il est à destination de notre voisin de bureau. Le courriel rejoint d’abord un serveur. De là, il est envoyé dans un data center. Ensuite, il traverse l’Atlantique pour se rendre dans le data center de l’hébergeur de la messagerie. Il refait ensuite le chemin inverse pour atterrir dans la boite de réception de notre destinataire. Tout ça en un temps record et en consommant de l’énergie.  

L’environnement de travail est très gourmand en électricité, machines, impressions…

Le réseau internet, lui non plus, n’est pas « immatériel » : il est composé d’une multitude d’équipements informatiques qui permettent de stocker et de transférer des données (vidéos, photos, e-mails, pages web, etc.) vers nos terminaux domestiques. Toutes ces technologies numériques doivent être fabriquées et alimentées ; elles génèrent un coût écologique important.

Le streaming vidéo représente à lui seul 60 % des flux de données sur internet.

 

En plus, il y a une pollution qui est due aux milliards d’interfaces constituant notre porte d’entrée sur internet et qui provient également des données que nous produisons à chaque instant … données qui sont transportées, stockées et traitées dans de vastes infrastructures consommatrices de ressources et d’énergie … J’ai lu que les technologies digitales mobilisent aujourd’hui 10% de l’électricité produite dans le monde et rejetteraient près de 4% des émissions globales de CO2 …. Soit (attention, on s’accroche), un peu moins du double du secteur civil aérien mondial.

Le secteur numérique demande beaucoup d’énergie pour fonctionner, c’est un grand consommateur de ressources naturelles non renouvelables. Si Internet était un pays il serait le 3ème consommateur mondial d’électricité après la Chine et les États-Unis. 7 à 10% de l’électricité mondiale serait consommée par Internet seul. Google à lui seul exige autant d’électricité que la ville de Bordeaux.

Un data center (Un data center est une infrastructure composée d’un réseau d’ordinateurs et d’espaces de stockage) consomme en moyenne en une journée autant que 30 000 habitants de foyers types européens. La climatisation nécessaire et continue des serveurs représente 40 % de la demande en électricité d’un data center. Pour les refroidir, on n’hésite pas à les mettre du côté du cercle arctique, ou à les immerger en mer ou à les plonger dans du liquide de refroidissement.

En France il y en a au moins 220, dont au moins 124 en Île-de-France.

Si nous continuons sur notre lancée, d’ici 2025, le numérique polluera autant que le trafic automobile mondial.

 

Et puis, là ça atteint tous les sommets …. Il y a le portable en lui-même, je veux parler de l’appareil, de sa fabrication, de sa production et bien sûr de son obsolescence et de sa destruction lorsque les gens le remplacent c’est-à-dire lorsque celui-ci devient « déchet » et je vous laisse nous faire entrevoir la cata….et non, le mot n’est pas trop fort, il s’agit d’une véritable catastrophe écologique et cela ne va pas aller en s’améliorant car il faut savoir que le smartphone voit ses ventes croître de manière fulgurante depuis plus d’une décennie. .

Ce n’est pas l’utilisation du portable qui a le plus de conséquences sur l’environnement : 90% de l’énergie consommée par un smartphone est générée lors de sa fabrication. La construction d’outils informatiques impacte la quantité de ressources naturelles disponible.

Un ordinateur portable requiert des dizaines de métaux en provenance du monde entier : du tantale, du lithium bolivien, de l’or australien, des terres rares chinoises. L’extraction de ces minerais est très coûteuse pour l’environnement : elle exige beaucoup d’énergie (fossile), d’eau et de ressources. Cette pollution numérique est importée et souvent invisible.

A ceci, s’ajoutent les drames humains liés à l’activité minière. A l’est de la République Démocratique du Congo, on parle des « minerais du sang » (tungstène, étain, tantale, or) car leur commerce illégal finance la guerre civile. En Amazonie brésilienne, les rivières du peuple autochtone, les Waimiri-Atroari, sont durablement polluées par l’industrie minière de l’étain et du tantale. Dans la région de Baotou, en Chine, l’extraction des terres rares entraîne d’importants rejets toxiques dans l’air, l’eau et les sols.

Quant à la fin de vie de ces équipements, un rapport de l’ONU évaluait que 75 % des déchets électroniques échappent aux filières légales de recyclage. Ils sont exportés illégalement en Chine, en Inde ou en Afrique, et terminent leur vie dans des immenses décharges à ciel ouvert, comme dans la banlieue d’Accra, la capitale du Ghana. De nombreux métaux des technologies numériques (gallium, germanium, indium, tantale, terres rares) ne sont presque pas recyclés, car ce sont des alliages.

Une grande nouveauté avec l’installation d’antenne 5G. Si on veut utiliser cette nouvelle technique criminelle, il faudra changer de portable. Bonjour l’obsolescence ! Ce qui est tout de même intéressant est que les utilisateurs ne se sont pas rués en fin d’année 2021 sur les portables 5G, notamment à cause du prix. C’est peut-être réconfortant mais cela risque de ne pas durer : on n’arrête pas le « progrès », parait-il.

Ce qui a été exposé ce jour n’est qu’un des aspects de la problématique du portable. Il faut savoir que des milliards d’utilisateurs de portables ont été sciemment trompés sur leurs véritables seuils d’exposition aux ondes électromagnétiques (DAS) dans des conditions réelles d’utilisation en contact avec le corps (à l’oreille, dans une poche, dans la main ou dans un soutien-gorge). C’est un scandale sanitaire. On aura sûrement l’occasion d’en reparler.

En tout cas, le piège classique est de laisser croire qu’un comportement individuel plus responsable, plus durable, plus écologique (que des adjectifs à la mode) résoudra le problème, sous prétexte qu’on n’arrête pas le « progrès ». C’est très largement faux. C’est cette société capitaliste qui déploie une politique dite durable et qui pousse à la numérisation et à la robotisation de la société. C’est cette société qui pousse à l’extraction des matériaux, qui pousse à la consommation, qui pousse à la pollution humaine quand on décortique les objets en fin de vie. Bien sûr, dans ce désastre, il n’y a pas que l’industrie qui est concernée, il y a aussi l’agriculture.

Il faudra rapidement s’attaquer à cette dénumérisation de la société. Ce ne sera évidemment pas facile, car on est tous accros ; mais il le faudra car il y va de l’avenir de l’Humanité.

 

Je tenais à faire cette rubrique avec vous car comme je l’ai raconté déjà, sur cette antenne, il m’est arrivé de demander à un restaurateur de la région, la carte des menus … sur papier, bien évidemment …puisque je ne possède pas de smartphone … Il m’a renvoyée dans mes buts en me disant que maintenant on devait faire avec le QR Code qui se trouvait sur la table et que cela évitait d’abattre des arbres pour le papier …. En fait, c’était lui l’écolo et moi la fautive …. Et il est vrai que certains consommateurs prennent tout doucement conscience de l’impact du numérique sur la santé sans pour autant se douter de l’ampleur de ses conséquences sur notre environnement …

Il faut tout de même dénoncer des mythes concernant l’utilisation du papier qui serait démodé par rapport au numérique

D’abord, le papier ne nuit pas à l’environnement. Le papier est l’un des rares produits réellement durables.

Les plantations forestières ne portent pas atteinte à l’environnement si elles sont bien gérées, ce qui est essentiel pour le développement de la forêt.

Par sa consommation d’énergie, la fabrication du papier ne conduit pas à une forte émission de CO2. La majorité de l’énergie utilisée est renouvelable.

Les papiers et les cartons sont les produits les plus recyclés au monde.

L’industrie papetière a donc un impact limité sur le changement climatique.

Il est plus facile de gérer les ressources de fabrication papier de façon durable et écologique que celles de l’informatique.

De plus, la lecture papier invite à la concentration et n’est pas dangereuse pour la vue contrairement à la lecture sur écran qui est plus segmentée et discontinue.