Ces exploitations agricoles sous de mauvaises ondes

« À un an, mes génisses ne faisaient pas 100 kg »

À Mazeyrat-d’Allier, en Haute-Loire, le cas du Gaec de Coupet, dont tout le troupeau a dépéri depuis la mise en service d’une antenne relais juste à côté en 2021, continue d’alimenter les recherches scientifiques de l’association Robin des toits. De son côté, l’éleveur, désabusé, ne cache pas sa déception, son amertume.

Sous les pieds, le fumier qui a séché depuis bien longtemps fait un bruit étrange. Il craque, se brise. Depuis fin 2023, il n’y a plus aucune vache dans les bâtiments du Gaec de Coupet, sur les hauteurs de la commune de Mazeyrat-d’Allier, en Haute-Loire. Les éleveurs ont capitulé, préférant vendre les dernières bêtes encore en état.

« Dix-sept génisses. À un an, elles ne faisaient pas 100 kg… » Frédéric Salgues

Il essaye, tant bien que mal, de tourner la page. Lui-même est aujourd’hui salarié agricole. « Mon frère est devenu routier. Mon fils qui devait reprendre l’exploitation travaille pour un fournisseur d’aliments », avoue-t-il, toujours à cran dès qu’il évoque le sujet.

Fin juin 2021, une antenne relais est mise en service, à même pas 300 mètres de la stabulation. Dans la foulée, la production de lait du troupeau de prim’holstein commence à baisser, inexorablement. Les bêtes ne mangent plus et se laissent dépérir. Au total, 50 animaux vont mourir en 16 mois. Un cauchemar, un drame terrible pour les éleveurs. Le début de la fin du Gaec de Coupet. Quel est le lien réel entre la mise en service de l’antenne et la souffrance des bovidés qui se laissaient mourir ? Scientifiquement, les choses sont difficiles à établir. « Les vérifications électriques sur l’installation n’ont révélé aucune anomalie, aucun courant de fuite ni continu, ni alternatif, ni au niveau de l’antenne, ni au niveau des bâtiments d’exploitation du Gaec n’a été mis en évidence », avait conclu fin 2023 un expert judiciaire. « La solution, on l’avait. Il fallait couper l’antenne pendant deux mois et on aurait bien vu à ce moment-là si les bêtes allaient mieux », rappelle Frédéric Salgues. Le tribunal administratif de Clermont-Ferrand lui a donné raison, mais le conseil d’État a refusé la désactivation temporaire. L’éleveur avait lui-même fait disjoncter l’antenne, il ne s’en cache pas. « En 48 heures, les bêtes retrouvaient de la vie, mangeaient à nouveau… » Le lien, il l’a clairement établi.

La suite :

https://www.lejdc.fr/mazeyrat-d-allier-43300/actualites/a

** **

Un supplément de Robin des Toits

La presse en parle, ce qui n’arrivait pratiquement jamais depuis 2014

Un document – avec l’aide de Robin des Toits :

Elevage et antenne

** **

Pour voir un peu mieux l’affiche du début :

les bons gestes