Cette commune du Pas-de-Calais est vent debout contre le projet d’implantation de 4 antennes 5G
Ce village de 3.000 habitants sera bientôt équipé de quatre antennes 5G. Le maire, une partie des habitants et des membres du conseil municipal se sont mobilisés début novembre contre ces projets, jugés démesurés et qui risquent de détériorer le paysage.
Quatre antennes 5G pour 3.000 habitants.
À Allouagne, petit village près de Béthune (Pas-de-Calais), un tel équipement paraît démesuré aux yeux des riverains. D’ici quelques mois, leur commune sera pourtant équipée de trois nouvelles antennes 5G, d’une trentaine de mètres de haut. Ces projets leur paraissent d’autant plus incompréhensibles qu’une antenne déjà existante, d’une quinzaine de mètres de haut et exploitée par l’opérateur SFR, a été récemment équipée en 5G.
« Esthétiquement, ce sera pas le top »
Plusieurs habitants, le maire et des membres du conseil municipal ont donc décidé de se mobiliser début novembre 2021 pour empêcher la construction des trois nouvelles antennes relais, qui seront exploitées par plusieurs opérateurs. Il reste quelques semaines avant le lancement des travaux, ils veulent donc tirer profit de ce délai pour empêcher les antennes de voir le jour. Le maire a notamment envoyé des recours auprès de la préfecture du Pas-de-Calais et auprès de la communauté de communes.
Les trois nouvelles antennes, construites au pied des maisons, risquent de défigurer la campagne environnante, affirment les habitants. Depuis sa terrasse, Serge Vittu a une vue imprenable sur la forêt, juste en face, qui appartient à la commune de Lapugnoy. C’est au beau milieu de ces arbres que doit être construite une antenne 5G de 32 mètres de haut, exploitée par l’opérateur Free. Serge le déplore : « Cette antenne va doubler la hauteur des peupliers, 32 mètres, ça se voit de très loin, esthétiquement, ce sera pas le top ! »
Les points rouges représentent les emplacements des antennes 5G d’Allouagne
Et ce n’est pas tout, à 800 mètres derrière, une autre antenne 5G exploitée par TDF est en projet, sachant qu’entre les deux, il en existe déjà une, d’une quinzaine de mètres : « Mais celle-là, elle s’intègre plutôt bien dans le paysage et dans la rangée de peupliers, on la distingue à peine. »
Prouver l’impact visuel négatif pour la commune
Pourquoi construire d’autres antennes sachant qu’il en existe déjà une et qu’il n’y a que 3.000 habitants à Allouagne, s’interroge Hervé Lomon, l’un des membres du conseil municipal : « Je ne suis pas sûr que les besoins des habitants ici soient en corrélation avec l’ensemble des antennes qui vont être installées. »
Enfin, une quatrième antenne, elle aussi exploitée par Free, doit être installée à l’entrée sud du village. Sur celle-là, le maire d’Allouagne André Hennebelle peut agir. Le seul recours dont il dispose, c’est de démontrer que l’antenne va avoir un impact visuel négatif pour sa commune : « En entrée de ville, on nous installe ce bazar-là ! Ce n’est pas admissible, on ne nous a proposé que ce projet-là, de cette dimension-là, rien d’autre, on ne peut pas l’accepter ! »
Et André Hennebelle rappelle également que ces antennes ne sont pas toujours bien perçues. Beaucoup de ses concitoyens redoutent des conséquences pour leur santé, alors il faut, conclut-il, que les opérateurs se montrent plus ouverts aux questions de la population et plus transparents.
Par ailleurs, il faut rappeler que le maire ne peut invoquer le « principe de précaution » pour interrompre les projets.
Les habitants ont lancé une pétition à signer en mairie.
francebleue.fr