Pas d’écrans avant 1 an ; C’est ce qu’écrit « fast company » !
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Une étude venue du Japon évoque les conséquences de l’utilisation des smartphones et autres tablettes par les tout-petits.
«Pas d’écran avant 3 ans»: la fameuse phrase est ancrée dans les têtes de tous les parents, qui ont ensuite tout loisir de l’appliquer à la lettre, de plutôt suivre une de ses variantes, ou de décider qu’ils feront bien comme ils l’entendent.
De fait, le temps d’écran des enfants est l’un des sujets qui préoccupent le plus les parents, rappelle le site du magazine américain Fast Company, qui s’intéresse à présent à ce que la recherche scientifique dit réellement sur les limites et les interdictions qu’il faudrait réellement mettre en place pour le bien de nos chères têtes blondes, brunes, rousses ou autres.
Puisque dans certaines familles, l’âge du premier accès régulier aux écrans est parfois extrêmement précoce, la science a dû se résoudre à se pencher sur la question suivante: quels sont leurs effets sur les bébés? Une équipe de chercheurs japonais vient de livrer les résultats d’une étude portant sur 7.000 bambins âgés de 1 an, certains étant régulièrement exposés aux écrans et d’autres pas du tout. Les résultats obtenus sont édifiants.
Du retard pendant trois ans
Dans la revue JAMA Pediatrics, où figure un résumé de leurs travaux de recherche publié le 21 août, on apprend qu’à cet âge, être exposé durant plus d’une heure quotidienne à des écrans entraîne des retards de développement par rapport à ceux qui vivent leur vie de bébé classique, loin des smartphones et des tablettes.
Ces résultats ne sont pas particulièrement surprenants: les études sur le lien entre écrans et développement du cerveau pleuvent depuis quelques années. Mais ils confirment que de vraies politiques d’éducation et de pédagogie doivent être mises en place ou renforcées, d’autant plus que les retards de développement constatés semblent durables. À 2, 3 ou 4 ans, en matière de résolution de problèmes ou de motricité fine, les enfants biberonnés aux écrans depuis le plus jeune âge continuent d’être à la traîne.
Les causes sont multiples, mais l’une est si évidente qu’on en oublierait presque qu’elle existe: passer du temps à utiliser un écran, c’est au contraire avoir moins de temps pour découvrir le monde par le toucher et les sensations –croquer tout ce qui passe, mettre ses doigts un peu partout, découvrir les odeurs aussi. Très vite, les bébés accumulent des lacunes sur le plan de ce que la Dre Neha Pathak, du média médical américain WebMd, nomme «l’apprentissage du vrai monde».
La spécialiste rappelle qu’il faut à tout prix chercher les meilleures façons d’«engager les enfants âgés de 1 an dans des activités qui les occupent tout en nourrissant leur développement cérébral». Cela implique de leur parler beaucoup pour qu’ils tentent de répondre à leur manière ou de vous imiter, mais aussi de les impliquer –pour de faux– dans certaines tâches ménagères. Trier des épingles à linge, transvaser d’un contenant à un autre: nul besoin de matériel Montessori pour stimuler les plus petits.
«Nous n’avions probablement pas besoin d’une étude pour nous dire que les écrans ne sont pas bons pour les bébés, mais maintenant nous en avons une», écrit Sarah Bregel pour Fast Company. Elle rappelle que ni l’Organisation mondiale de la santé ni l’Académie américaine de pédiatrie n’avaient de toute façon pas attendu de tels résultats pour s’opposer fermement à l’utilisation d’écrans par des enfants âgés de 1 an, voire moins.
Pour les parents qui auraient fait fausse route, il faut cependant préciser que tout n’est pas perdu, loin de là. L’étude citée par Fast Company révèle en effet que les bébés trop exposés aux écrans à 1 an finissent par rattraper leur retard vers l’âge de 4 ans. Une conclusion rassurante, qui ne doit cependant pas sonner comme un appel à l’utilisation précoce et excessive des écrans pour occuper les plus jeunes. Même si tous les parents ne sont pas égaux devant la tentation –ou le besoin– d’utiliser des écrans pour occuper leurs marmots.
https://korii.slate.fr/et-caetera/ecrans-enfants-1-an-tout-
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Commentaire
Il faut aller encore beaucoup plus loin :
Pas d’écrans avant 6 ans
30 minutes/jour après 6 ans jusque 12 ans
60 minutes/jour après 12 ans
Pas dans la chambre
Pas le matin avant l’école
Pas une heure avant de dormir
Pas pendant les repas
Pas pendant les trajets en voiture, sauf pour les parcours longs
POUR RAPPEL
Les chiffres du ministère de l’éducation nationale, datant de 2019, sont inquiétants. En huit ans, les troubles de l’apprentissage ont augmenté de 25 %, les troubles psychiques de 55 % et les troubles de la parole et du langage de 95 %.
On constate une baisse de la lecture, pourtant fondamentale pour l’orthographe, le langage et l’écriture. À ce propos observe-t-on la disparition de l’écriture manuscrite alors même qu’il est avéré que l’écriture manuelle favorise le développement du cerveau, engendre une meilleure prise de notes et la mémorisation du savoir.
On atteint des temps extravagants d’écran au quotidien : en moyenne 12 heures d’écrans par jour chez les 16-25 ans, 7 heures chez les 13-16 ans et 5 heures chez les 8-12 ans, chiffres qui ont augmenté depuis la crise sanitaire. 85 % des enfants de moins de deux ans sont exposés aux écrans. Ce sont désormais les bébés qui sont touchés.
Les effets délétères de la surexposition aux écrans sur la jeunesse sont constatés : entrave à la maturation cérébrale ; régression des capacités intellectuelles ; troubles de la communication et de l’oralité ; baisse de l’attention et de la concentration ; diminution de l’activité physique entraînant surpoids et obésité juvénile, diabète et problèmes cardio-vasculaires ; chute du sommeil ; myopie et perte auditive due aux casques et aux écouteurs ; isolement et solitude ; intolérance à la frustration et absence d’empathie ; haine en ligne et jeux vidéos violents.
Cela ressemble beaucoup aux drogues. L’addiction aux tablettes ou aux smartphones, est le motif numéro un des consultations chez les jeunes dans les services hospitaliers, devant le cannabis et l’alcool.
le cyberharcèlement est devenu un phénomène de masse. D’après l’OMS, 20 % des élèves en sont victimes. On en était à une vingtaine d’enfants et adolescents suicidés en 2021 suite au cyberharcèlement.
C’est en moyenne à l’âge de 10 ans qu’un enfant est confronté pour la première fois à la pornographie en ligne, et on estime que 10 % des moins de 7 ans ont déjà eu accès à ces contenus. La cyberpornographie favorise la cyberprostitution.
Le numérique à l’école n’améliore pas les résultats des élèves ; au contraire, les pays qui ont le plus bas niveau scolaire sont ceux qui utilisent le plus les outils numériques
Jamais dans l’histoire de l’humanité une telle expérience de décérébration n’avait été conduite à aussi grande échelle.