
L’Anses conclut à l’absence de lien causal !!!
Commentaire préliminaire
Une nouvelle assez scandaleuse : l’ANSES capitule devant les lobbys de la téléphonie mobile malgré les très nombreuses études internationales sur lesquelles elle a décidé de faire l’impasse
** **
Un article dans « le monde »
L’agence nationale de sécurité sanitaire a procédé à une revue de la littérature scientifique et estime qu’il n’existe aucune preuve d’un lien entre l’exposition aux radiofréquences et le développement de cancers. Elle invite cependant à « un usage raisonné du téléphone mobile ».
* *
Rarement question de santé publique aura été l’objet d’autant de doutes et de débats. Près de quinze ans après la classification, en 2011, des radiofréquences comme « cancérogène possible » par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a mis à jour ses propres travaux sur le sujet. Dans un rapport d’expertise collective rendu public mercredi 26 novembre, l’agence française estime que les données accumulées depuis ne permettent pas d’identifier un lien entre le développement de pathologies cancéreuses et l’exposition à des radiofréquences. Et ce, y compris dans les conditions d’exposition les plus fortes, c’est-à-dire dans le cadre de l’utilisation classique de téléphones portables, où la source d’émission est très proche de l’organisme (en l’espèce le cerveau).
« La recherche d’effets sanitaires des radiofréquences reste pour nous une question de santé publique majeure car toute la population ou presque est exposée, explique Olivier Merckel, chef de l’unité Agents physiques et nouvelles technologies de l’Anses. A travers notamment les usages du téléphone mobile qu’utilisent 98 % de la population de plus de 12 ans, mais aussi par le biais des infrastructures émettrices, dont le nombre augmente régulièrement. » La quinzaine d’experts réunis par l’agence ont procédé en calquant leur démarche sur celle du CIRC. Ils ont évalué les études disponibles sur les trois types d’éléments de preuve d’un effet cancérogène : les mécanismes biologiques, les études sur les animaux de laboratoire et les études épidémiologiques sur les humains.
Dans son expertise de 2013, l’Anses estimait que les preuves épidémiologiques d’un effet du téléphone portable sur certaines tumeurs cérébrales (gliomes) étaient « limitées » et, en tout état de cause, restreintes à un petit sous-groupe d’utilisateurs intensifs (plus de 1640 heures d’appels). Douze ans plus tard, de nombreux travaux se sont accumulés. Ils dissipent largement les suspicions, selon les experts français. Environ un millier d’études supplémentaires sont désormais disponibles dans la littérature scientifique avec, parmi elles, plusieurs menées sur des cohortes de grande taille qui ne montrent pas d’élévation du risque de cancer chez les utilisateurs, même chez les plus intensifs.
L’usage d’oreillettes et de haut-parleurs recommandé
En outre, les études recherchant les mécanismes d’action par lesquelles les ondes électromagnétiques pourraient induire ou promouvoir des cancers ne sont pas cohérentes entre elles, relève M. Merckel. « Certaines suggèrent des effets comme le stress oxydant ou la génotoxicité, mais de tels effets qui peuvent être observé in vivo, ne le sont pas sur des cultures cellulaires par exemple », précise-t-il. Ajoutés aux nouvelles observations épidémiologiques, qui échouent à montrer un lien entre cancers et utilisation, même importante, de téléphones mobiles de différentes générations (GSM, 3G, etc.), cette absence de cohérence entre les différentes pièces du puzzle conduit l’Anses à écarter le risque de cancer cérébral, en l’état des connaissances. Un seul expert du groupe de travail a exprimé une opinion divergente, détaillée en annexe du rapport, dans laquelle l’intéressé juge qu’un lien causal est possible. Le CIRC devrait réévaluer le potentiel cancérogène des radiofréquences d’ici à 2029 – ses conclusions seront scrutées à la loupe.
Sur toutes les autres localisations cancéreuses examinées (foie, cancers du sang, etc.), les experts estiment, de manière unanime, qu’une association causale ne peut être mise en évidence avec ces ondes radioélectriques. Des travaux menés en 2016 par le National Toxicology Program américain ont certes montré un lien entre une forte exposition à des radiofréquences de type GSM et des tumeurs cardiaques chez les rats mâles, mais ces travaux demeurent très difficiles à interpréter et ne semblent pas pouvoir être extrapolés aux humains (chez qui ces tumeurs sont extrêmement rares). L’agence n’en préconise pas moins la poursuite de la recherche : elle recommande d’« harmoniser les protocoles expérimentaux », de poursuivre les observations des « relations entre exposition aux radiofréquences et cancer » ou encore de maintenir le financement de cohortes épidémiologiques.
Rassurante, l’agence recommande cependant de favoriser les dispositifs comme les oreillettes, haut-parleurs, etc. Elle préconise le maintien d’« un usage raisonné du téléphone mobile », en particulier pour les enfants, notant que d’autres risques des écrans sont bien étayés, notamment sur la sédentarité et sur le sommeil. L’agence observe que la densification accrue des réseaux mobiles justifient une « vigilance continue » de l’exposition des populations à ces rayonnements non-ionisants. « Un grand nombre d’études sur la fertilité masculine ont été publiées ces dernières années, confie M. Merckel. Ce sera peut-être sur ce point que l’Anses poursuivra son travail sur les radiofréquences. »
Stéphane Foucart
https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/11/26/telephone-p
** **
Position divergente de Gérard Ledoigt concernant la conclusion globale sur la
cancérogenèse chez l’humain
De nombreuses études évaluées dans ce rapport mettent en évidence des effets sur les cellules et les organismes de l’exposition à des radiofréquences. Ces effets consistent notamment en une augmentation du stress oxydant, une diminution des défenses antioxydantes, dans l’induction d’états inflammatoires, de génotoxicité, dans l’altération de l’ADN mais aussi du système immunitaire et par l’apparition de tumeurs. Ces processus participent à l’oncogenèse. Dans ce sens, ces nouvelles données scientifiques confirment et
confortent le classement de cancérogène possible (Groupe 2B) attribué par le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC) de l’Organisation mondiale de la santé (CIRC-OMS), en 2011.
** **
La réaction d’Alerte Phonegate
https://phonegatealert.org/telephonie-et-
L’ANSES capitule face aux enjeux de santé publique
Alerte Phonegate dénonce l’avis et le rapport de l’ANSES publié en novembre 2025 sur la cancérogénicité des ondes radiofréquences (RF) comme étant le fruit d’une expertise compromise par des conflits d’intérêts structurels et une méthodologie biaisée en faveur de l’inaction et au seul profit des industriels de la téléphonie.
Depuis 2022, après avoir documenté les compromissions massives de l’expertise ANSES/OMS, nous avons suspendu notre participation au Comité de dialogue « radiofréquences et santé » de l’ANSES, engagé une action contentieuse toujours en cours contre la consultation et le rapport 5G de l’ANSES et refusé de participer à la consultation sur ce rapport. Trois ans plus tard, nos pires craintes sont confirmées : une offensive coordonnée pour normaliser l’absence de protection.
La capitulation de l’ANSES en trois mouvements
-
Une étude compromise au cœur du rapport
L’avis 2025 s’appuie lourdement sur l’étude MOBI-Kids pour conclure à l’absence de risque chez les enfants et adolescents. Or Alerte Phonegate a documenté de manière détaillée que l’étude MOBI-Kids est structurellement compromise :
- 80% de l’équipe chargée du protocole d’exposition (les chercheurs qui mesurent le paramètre critique) travaillent directement ou indirectement pour Orange Labs, ETRI ou l’institut ISGlobal qui porte l’étude (fondation financée par les télécoms)
- Multiples conflits d’intérêts omis dans les déclarations d’intérêts des experts et non modifiés malgré nos demandes de rectifications
- Outils d’exposition développés in-house par des experts d’Orange Labs, ne reflétant jamais l’exposition réelle des enfants (sans information non-plus des parents sur le rôle de l’opérateur)
- Partiellement financée par l’ANSES elle-même — créant un conflit d’intérêt institutionnel majeur
L’ANSES ignore délibérément notre dossier complet documentant ces compromissions. Pas de réponse. Pas de réfutation. Pas même de mention.
Paradoxe : L’ANSES reproche à d’autres études leurs « limites méthodologiques » mais retient MOBI-Kids, entachée de compromissions bien plus graves.
-
Un recul politique majeur vers l’inaction
La conclusion de l’ANSES — « il n’est pas possible de conclure à l’existence ou à l’absence d’un effet cancérogène » — est un recul direct :
| Année | Position ANSES | |
| ANSES 2013 | Risque « possible » pour utilisateurs intensifs (>15 ans) | |
| ANSES 2025 | Pas de conclusion possible | |
Ce recul intervient alors que :
- Les mécanismes cancérogènes sont clairement documentés (génotoxicité, stress oxydant, inflammation, immunosuppression)
- Les études animales (NTP, Ramazzini) montrent une évidence « claire » de schwannomes cardiaques chez les rats
- Un expert du groupe (Pr Gérard Ledoigt) a exprimé une position divergente, estimant que les données devraient conclure à un risque « possible »
- Les chiffres de Santé Publique France confirment une augmentation préoccupante des cancers du cerveau et particulièrement des plus graves, les glioblastomes, et en particulier chez les 15-39 ans (230% d’augmentation)
Conclusion évidente : Ce rapport prépare le déclassement par l’OMS courant 2026-2027 du niveau de cancérogénicité (2B depuis 2011 pour passer à 3 « non cancérigène »). Cela serait la dernière étape de normalisation de l’inaction mondiale.
-
Le volet « Phonegate » escamoté : la surexposition institutionnalisée n’existe plus
L’enquête Phonegate, depuis 2016, a documenté des réalités que ce rapport de novembre 2025 de l’ANSES n’ose clairement pas affronter :
- 60 modèles de téléphones portables et 2 tablettes ont été retirés ou corrigés du marché français en raison de non-conformité DAS
- Les normes européennes et internationales permettent structurellement de surexposer les populations
L’ANSES elle-même avait reconnu ce problème dans ses propres rapports :
- 2016 : Rapport « Exposition aux radiofréquences et santé des enfants »
- 2019 : Rapport complémentaire sur les risques des téléphones portés près du corps ayant amené la France à déposer une objection formelle en 2020 auprès de la Commission européenne (toujours pas prise en compte)
Silence total en 2025. Le rapport d’octobre n’évoque jamais :
- Les non-conformités systématiques de DAS
- Les expositions réelles mesurées par Alerte Phonegate
- La présence de logiciels de manipulation des tests (comme dans le Dieselgate)
- Ses propres recommandations 2016-2019
Pourquoi ce silence ? Parce que reconnaître les non-conformités DAS forcerait l’ANSES à devoir prendre en compte dans son analyse des niveaux d’exposition bien supérieurs à celles prises en compte dans les études qui ont servi de base à ce rapport. Or cela entrerait en contradiction directe avec la conclusion « pas de risque établi » du rapport 2025.
L’ANSES préfère l’incohérence au courage politique.
** **
L’influence de groupes industriels sur les cadres réglementaires
Comme différents articles l’ont mis en évidence, … le rapport de l’OPECST (2019) fait état de l’influence des acteurs industriels sur la définition des lignes directrices et pointe l’importance d’organisations hybrides comme l’International Life Science Institute (ILSI). Financé par les industriels, il organise des rencontres entre chercheurs des organismes publics et et des entreprises privées impliquées et influence la mise au point des méthodes d’évaluation …
Différents interlocuteurs mentionnent le poids des « lobbies », … C’est l’explication la plus plausible pour expliquer la non-adoption des lignes directrices sur l’évaluation des pesticides proposée par l’EFSA en 2016 dans le cadre réglementaire européen. …
Selon un parlementaire, les agences comme l’Anses, malgré les procédures mises en œuvre, seraient plus vulnérables aux stratégies des « marchands du doute » formées par certains groupements industriels. C’est selon lui la raison pour laquelle ce type d’agence est moins crédible :
« … J’ai cité cet étonnant rapport de l’OMS. Dans les année 2000, ils font une déclaration en disant qu’ils ont découvert et qu’ils ont été infiltrés pendant des décennies par des défenseurs de l’industrie du tabac? Leurs décisions ont été influencées par des personnes bien placées dans les comités et par des doutes instillés ici ou là. Elles ont été influencées ou affaiblies par rapport à ce qu’elles auraient dû être. En soi, l’OMS est uns institution aussi sincère. Ce n’est pas structurellement quelque chose qui défend tel ou tel intérêt. Il y a tellement de représentants, d’intérêts et de personnes, et puis c’est une cible facile. Si vous êtes un lobbyiste intelligent, sur votre agenda, vous écrirez qu’il faut placer quelqu’un que vous connaissez bien et en qui vous avez confiance dans tel ou tel panel de l’OMS ou de l’Anses. C’est beaucoup plus compliqué d’infiltrer les laboratoires de l’Inria ou de l’Inserm ».
https://hal.inrae.fr/hal-04178142v1/file/AVIS-et-RAPP
Commentaire : il en va de même avec la téléphonie peut-être …..
** **
Des articles en relation avec Gérard LEDOIGT,,chercheur biologiste spécialiste des effets des ondes électromagnétiques, ancien expert de l’ANSES, qui nous éclairent sur les actions de l’Association auprès des candidats aux municipales 2020. Actions qui militent pour le respect de la santé publique.
https://www.priartem.org/Precisions-apportees-
https://parcsaintecroix.com/wp-content/uploads
https://www.researchgate.net/profile/Gerard-Ledoigt
https://www.letudiant.fr/educpros/actualite/clel
https://www.republicain-lorrain.fr/culture-loisir
https://www.anses.fr/fr/system/files/AP2011S
https://www.francebleu.fr/emissions/l-invite-h2
** **
La position de l’ANSES est en contradiction avec la position d’Annie Lobé quand elle écrivait ceci :
‘Je vous invite à prendre connaissance de l’article mis à jour le 14 janvier 2025, L’OMS déclare le téléphone portable cancérigène ! :
http://www.santepublique-editions.fr/l-oms-dec
Cela avait été repris dans un document mis sur le site d’ACCAD :
https://collectif-accad.fr/site/telephone-et-ca
** **
« Des études expérimentales montrent des altérations de cellules, mais celles-ci sont transitoires : « lorsque l’exposition s’arrête, elles arrivent à se réparer et reviennent à leur état initial » précise la scientifique Hanane Chanaa, coordonnatrice de l’expertise. »
https://www.franceinfo.fr/sante/cancer/il-n-y-a-pas-de
Commentaire reçu de ce passage : le problème c’est comment on fait pour que l’exposition s’arrête dans ce monde « micro-ondé » ???
** **
Commentaire reçu
Les résultats de l’ANSES ne sont pas surprenants quand on sait que cet organisme touche environ 150 millions d’euros de l’État et qu’elle est sous la tutelle de cinq ministères, dont celui de l’industrie. Au fur et à mesure que l’intensité des OEM va augmenter, les chiffres de la mortalité vont eux aussi augmenter et il leur faut durcir le ton pour que la vérité n’éclate. C’est leur seule possibilité.
On remarque que, malgré l’absence total de danger, l’ANSES conseille de se protéger ! Une façon de se protéger eux-mêmes…
** **
Autre commentaire
Encore une fois, ce n’est pas l’ANSES qui va mettre un coup de pied dans la fourmilière !