Quoiqu’on fasse…

Ca ne suffira probablement pas !

Le réalisateur Pascal Gélinas nous sonne les cloches dans une nouvelle lettre d’opinion où il démontre que la véritable transition écologique ne passe pas uniquement par la décarbonisation de notre société, et certainement pas par le recours massif aux voitures électriques et aux milliards d’objets connectés (de l’Internet des objets) qui nécessiteront, pour leur fabrication et pour les batteries dont ils dépendent, d’utiliser des quantités phénoménales de terres rares, ces minéraux essentiels à toutes nos technologies électroniques modernes.

Il écorche au passage le précieux «objet de culte» dont presque plus personne n’arrive à se passer et qui est devenu le symbole absolu de notre société d’ultra-consommation qui jette tout plus vite que l’ombre colossale de l’empreinte écologique gigamassive que nous créons par chacun de nos choix de consommation irréfléchis.

On ne voit guère, en lisant cet article, comment on pourra s’en sortir… d’où le titre de cette publication en référence au dilemme gordien auquel nous faisons face alors que nous cherchons comment léguer une planète encore vivable à nos petits-enfants… sans trop en pâtir dans notre propre confort.

Pour lire cet article: https://www.lesoleil.com/…/le-revers-de-notre-virage…

EXTRAITS :

… On croit généralement que le virage numérique est plus respectueux de l’environnement, plus écoresponsable. Or, pour fabriquer un nouvel ordinateur portable, les travailleurs chinois ont dû émettre environ 330 kilogrammes d’équivalent CO2, utiliser énormément d’eau et de matières premières, notamment des métaux comme le palladium, le cobalt et des terres rares. Et pour ce rutilant téléphone cellulaire pesant 150 grammes, que l’on change en moyenne tous les deux ans, il a fallu extraire du sous-sol pas moins de 183 kilogrammes de matières premières. Cet objet culte, qu’on ne parvient pas à recycler de façon soutenable, est un savant composé de 45 métaux, dont presque tous sont qualifiés de «métaux rares»; rares, parce qu’ils existent en proportion infinitésimale dans la croûte terrestre et que la recette pour les extraire est herculéenne. Il faut d’abord broyer le minerai, utiliser à des dizaines de reprises des réactifs chimiques, tels des acides sulfuriques et nitriques, et, à chaque fois, rincer à grande eau.

Dissonance écocide

Le développement des énergies renouvelables ne pourra jamais absorber la croissance continue de notre consommation matérielle et, encore moins, celle de notre colossale consommation énergétique. D’après le GIEC, il nous reste un peu plus de mille jours pour plafonner les émissions mondiales de GES.

Or, pendant que le climat déraille, que les forêts s’enflamment, que les rivières débordent et que la biodiversité s’effondre, les industriels, eux, sont affairés à un projet bien plus important: installer des antennes partout, lézarder le ciel de dizaines de milliers de satellites (dont la durée de vie n’est que de cinq ans), insérer des puces communicantes dans tous nos objets et, avec le concours de nos plus sympathiques vedettes, nous vendre une nouvelle gamme de produits compatibles avec la 5G et l’Internet des objets.

Or, pour fabriquer chacune de ces puces de deux grammes, il faut 32 kilogrammes de matières premières. On nous annonce, pour 2025, quelque 75,44 milliards d’objets connectés. Faisons le calcul : rien que pour permettre à nos objets d’échanger leurs données, il faudra extraire 2382 milliards de tonnes de matières premières.

Mais de quelle transition parlons-nous au juste?

QUELQUES PISTES À EXPLORER POUR DE MEILLEURES ALTERNATIVES

Pourquoi la sobriété est essentielle à la transition écologique

https://youmatter.world/…/sobriete-essentielle…/

Réduire notre impact écologique grâce à la sobriété

Modérer nos consommations, cela revient à interroger nos besoins et les modes de consommation qui les accompagnent. Il ne s’agit évidemment pas de rentrer dans une logique de la privation systématique, et de refuser sans distinction toute forme de consommation ou toute innovation. Il s’agit plutôt de se demander au fond, de quoi avons-nous vraiment besoin ? Et comment peut-on répondre à ces besoins en adoptant une logique de limitation des consommations de ressources et d’énergie ?

Une société de décroissance est-elle souhaitable ?

https://www.cairn.info/revue-juridique-de-l-environnement…

La décroissance: utopie ou solution? (paru le 18 octobre 2018)

https://pourquoimedia.uqam.ca/la-decroissance-utopie-ou…/

… La seule issue pour bien des gens, c’est la décroissance. Pas le développement durable. La décroissance. Le journaliste Olivier Arbour-Masse l’explique assez simplement dans une capsule présentée par RAD en septembre 2018. « On réduit notre production pour moins consommer, pour générer moins de déchets et ainsi réduire notre empreinte écologique. » Par contre, cette décroissance économique reste une utopie radicale pour les élites dirigeantes car elle remet en question les fondements même de notre système au complet : le capitalisme….

François Roch pense que le game changer dans la crise économique devra s’activer du haut vers le bas. « Si le prochain gouvernement [caquiste] ne travaille pas à s’inscrire dans une mouvance écologique, les cadres légaux n’arriveront jamais à freiner le déficit vers lequel on s’engage rapidement. »Il est aussi d’avis que l’idée de la décroissance est très peu retenue pour l’instant, mais qu’elle fera sans doute du chemin dans les esprits. « Ce n’est pas une idée absente des débats, des discours, sauf que le concept ne fait pas l’objet d’une réception chez les partis politiques car la décroissance ne vise pas le profit. »

Est-ce que le Québec est prêt à changer ?

Dans un rapport publié par un collègue de François Roch, le directeur de l’Observatoire ESG UQAM de la consommation responsable, Fabien Durif, il est prouvé que la consommation responsable s’est implantée de façon significative depuis 2010 dans les habitudes de vie des Québécois. Ce rapport, c’est le Baromètre de la consommation responsable, rassemblant les données recueillies en 2017. Les chiffres démontrent qu’en moyenne, 51 % des répondants avaient choisi de diminuer leur consommation de manière générale.

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AUTRES LETTRES D’OPINION DE PASCAL GÉLINAS

Téléphonie 5G : lettre d’un grand-père indigné (23 novembre, 2020)

https://maisonsaine.ca/article?id=99183

Quand la santé ne tient qu’à un fil (30 mars 2021)

https://maisonsaine.ca/article?id=99589

Lettre ouverte à Valérie Plante : agir en bonne maire de famille (23 octobre 2021)

https://maisonsaine.ca/article?id=100165

5G : réponse à Jean-François Cliche (19 novembre 2021)

https://maisonsaine.ca/article?id=100180